Sur l’inflation, nécessaire analyse

L’inflation inédite, quelques notes pour situer le pb pour un début qui suppose de poursuivre le débat.

La hausse des prix actuelle est un changement profond des habitudes des ménages comme les entreprises et bouscule la politique économique des États. Elle s’explique par les transformations du monde en cours depuis la pandémie, au moins et accélérées par la guerre.
L’ensemble des pays développés connaît un taux d’inflation jamais vu, plus de 10% aux États-Unis comme en Allemagne, 6% en France et une hyperinflation catastrophique dans les pays latino-américains et dans l continent africain qui provoquera disette et famine. Le seul grand pays qui fait exception, la Chine avec une inflation proche de zéro, conséquence de la baisse de la croissance et de la déflation, les prix baissent du fait de la surproduction et de la crise immobilière qui s’annonce profonde.
La crise climatique surenchérit le prix des matières premières. Toutes les matières premières sont devenues des objets de spéculation sur les marchés financiers accélérant la hausse des prix. Continuer la lecture

Marx : une œuvre ouverte

Théoriser l’oppression des femmes.

Lise Vogel, féministe américaine, s’était donné pour but, comme l’indique le sous titre de son essai « Le marxisme et l’oppression des femmes », « vers une théorie unitaire », d’inclure les revendications féministes dans le corpus de la théorie marxiste. Elle se situe dans le courant – le livre est paru en 1984, en anglais – des « féministes socialistes » et base ses réflexions, notamment sur le travail domestique, la sphère de la « famille », sur le concept de la reproduction sociale. Beaucoup d’interrogations jalonnent ses recherches, interrogations souvent intelligentes et pertinentes qui n’ont pas encore trouvé de réponses. Sa conclusion n’est pas concluante, la théorie unitaire reste à construire. Continuer la lecture

L’histoire de la musique ? Un work in progress

Un prédécesseur de Haydn ignoré

Gregor Joseph Werner (1963-1766) fakiyt l’objet des attentions du label Audite et du chef d’orchestre Lajos Rovatkay responsable du livret nécessaire pour appréhender le compositeur (en allemand et en anglais). Assisté d’un groupe vocal où brille la soprano Magdalene Harer, du Voktett Hannover et de La Festa Musicale, un groupe Baroque, il fait entendre ce maître de l’art du contrepoint. Deuxième album consacré à Werner, la pièce maîtresse, le « Requiem » fait montre de sa spiritualité. D’autres œuvres agrémentent le CD dont unbe « Sonatina » en sol majeur qui restera dans vos oreilles.
NB
« Gregor Joseph Werner, Requiem », Audite MusikProduktion

André Minvielle, une voix nécessaire

Le jazz en voix et en rire

André Minvielle, vocaliste hors toutes catégories, sait, comme un vrai surréaliste, jouer avec les mots en les étirant, en les transformant par un scat étrange dont la signification apparaît nettement. Il fait dire aux mots ce qu’ils voulaient cacher, leur côté rêveur mais aussi érotiques gorgés de plaisir, de rires et de danses. « Ti’Bal Tribal » est un titre qui signifie bien l’essentiel de sa musique. Avec Juliette, sa fille, voix et clavier, Fernand « Nino » Ferrer, assisté de quelques invités de marque – dont Lubat bien sur -, il nous délivre de toutes nos pesanteurs.
Nicolas Béniès
« Ti’Bal Tribal », André Minvielle, La C.A.D./L’Autre Distribution

Mémoire de 1999, du côté du blues

Le blues dans tous ses états…

Quelle place occupe le blues – il faudrait utiliser le pluriel – dans l’histoire de la communauté africaine-américaine ? Quelles fonctions a-t-il joué ? Robert Springer, poursuivant ses analyses sociologiques commencées avec Le blues authentique (1985, Filipacchi) se penche sur Les fonctions sociales du blues, aux éditions Parenthèses dans la collection Eupalinos. Il part des fonctions les plus évidentes, les plus visibles pour arriver aux fonctions essentielles et cachées. Pour conclure sur la fonction unificatrice de la communauté que le bluesman suscite simplement en racontant ses histoires qui donne l’impression d’être individuelles. Par l’intermédiaire des relations hommes/femmes, il diffuse l’image des relations Blancs/Noirs. Sans sous estimer le «machisme » des mondes du blues, une réalité par trop présente. Comme le disait Zora Neale Hurston dont l’autobiographie, Des pas dans la poussière (Éditions de l’Aube) vient de paraître en français, la femme noire est la «mule » de l’homme noir… Continuer la lecture

Pourquoi ne pas (se) faire de Cadeaux ?

Mystère et boules de Monk

Thelonious Monk, compositeur et pianiste, reste l’une des influences majeures du jazz et au-delà – Berio par exemple -, lui qui fut rejeté comme un paria dans la création du be-bop après la deuxième guerre mondiale. L’apparent hermétisme de ses compositions lui a permis de résister même après sa mort en 1982. Il fallait bien un Beau Livre pour lui rendre justice. Franck Médioni l’a fait réunissant textes et illustration pour faire découvrir Monk, au travers de dessins, peintures et témoignages qui soulignent sa place essentielle.
« MONK Mystère », Sous la direction de Franck Médioni, Éditions Seghers Continuer la lecture

Jazz. Unir le trio pour en faire une voix qui tourne les pages

Un trio où 3=1

Réunir un saxophoniste ténor, Frédéric Borey, un organiste, Damien Argentieri, et un batteur, Alain Tissot, pour construire une musique d’ensemble sans leader – même à tour de rôle – est à la fois une leçon de démocratie et de synthèse. L’orgue est, d’habitude, depuis au moins Jimmy Smith, un instrument orchestre, envahissant, empiétant sur tous les autres, là il se coule dans les voix des deux autres pour répondre aux sollicitations et aux questions posées. Le saxophone, instrument roi, accepte ces nouvelles contraintes en laissant planer les esprits de Lester Young, Stan Getz, Wayne Shorter, Larry Young… Continuer la lecture

Jazz, Uni, plus fort le trio

Un trio où 3=1

Réunir un saxophoniste ténor, Frédéric Borey, un organiste, Damien Argentieri, et un batteur, Alain Tissot, pour construire une musique d’ensemble sans leader – même à tour de rôle – est à la fois une leçon de démocratie et de synthèse. L’orgue est, d’habitude, depuis au moins Jimmy Smith, un instrument orchestre, envahissant, empiétant sur tous les autres, là il se coule dans les voix des deux autres pour répondre aux sollicitations et aux questions posées. Le saxophone, instrument roi, accepte ces nouvelles contraintes en laissant planer les esprits de Lester Young, Stan Getz, Wayne Shorter, Larry Young…
Les compositions se placent sur le terrain de la balade pour nous faire marcher en s’arrêtant souvent pour contempler un paysage. Elles, se font murmure pour, soudain, se faire plus agressive, plus revendicative. Le cri, la révolte, sous jacente peut jaillir de l’un ou de l’autre, canalisés par l’ensemble pour rester dans l’architecture générale. Il arrive qu’on perde le fil, le son de chacun des instruments pour sombrer dans un ailleurs forgé par ce trio. Continuer la lecture

Jazz de la ferveur de la saxophoniste Claire Michael à la transe de Phil JL Robert

Ferveur

Claire Michael ne cache pas, pour son deuxième album, « Mystical Way », son obédience coltranienne tout en sachant ne pas copier. Elle cherche sa propre voie, mystique si l’on en croit le titre. Elle reprend « A love supreme », Composition célèbre de John Coltrane, thème tellement simple, une prière, que la tentation est grande de la jouer sans changement. Son arrangement laisse intact le « gospel », la référence religieuse, tout en proposant une nouvelle lecture. Jean-Michel Vallet, piano, claviers, Fender Rhodes, Zaza Desiderio, batterie, percussions, Patrick Chartol, basses, Hermon Mehari, trompette un nouveau venu -, forment un groupe soudé qui donne du poids à chacune des compositions. Continuer la lecture