Libre dit-il

Roberto Bolaño (1953-2003), poète.

Suffisant pour décrire l’ampleur de l’écrivain qui sait se servir de tous les codes pour les pervertir et les transformer en autant de canons tonnants contre tous les préjugés. Morceaux de biographies, souvent d’autobiographie collés à la fantaisie des rêves pour débouler sur le roman noir mâtiné de références diverses littéraires pour déboucher sur l’indicible et l’inintelligible tout en donnant l’impression de communiquer des clés de compréhension que les vents emporteront.
Le mouvement qu’il créera en 1975, à Mexico, se définira comme « infraréaliste », référence pensée aux surréalistes comme à Julio Cortazar qui a profondément influencé toute le littérature latino-américaine. Les figures tutélaires s’agitent dans un curieux bocal, Borges, James Joyce – « Ulysse » et « Finegan Wake » continuent de susciter des commentaires et d’habiller les imaginations – mais aussi les villes, Santiago du Chili, la naissance, Mexico, Barcelone comme l’histoire des révolutions, la Commune de Paris tout autant que Allende. Continuer la lecture

Jazz et BD : Django avant Django

Pour Django

Connaître la biographie de Django Reinhardt est difficile. Patrick Williams, spécialiste de Django, en a souvent fait l’aveu. Parler des morts est considéré comme tabou par les Tsiganes. Surtout son enfance et son adolescence dans cette zone à la limite de Paris dans les années 1910 – année de sa naissance – 1920. La fulgurance de son jeu de guitare, à partir des années 1930 après l’incendie de sa roulotte et sa rééducation, lui a fait une place à part dans les mondes du jazz où il figure comme un des grands génies de cette musique. Le quintet du Hot Club de France, à partir du début des années 1930, formation qui tient de sa rencontre avec Stéphane Grappelli, crée le « jazz manouche » de toutes pièces.
Renseigner, documenter les premiers temps de sa vie ne peut se faire qu’en recréant le contexte de Paris et des Manouches, de leurs errances comme de leur installation dans la « zone », des terrains vagues près de la Porte de Choisy. Pénétrés de la musique de Django – « J’éveille » chez les Roms et Baptiste tenait beaucoup à son surnom -, Salva Rubio, historien et scénariste, et Ricard Efa, pour le dessin, ont associé leur talent pour livrer « Django Main de feu », un essai sur le jeune Django, soit Django avant Django. Continuer la lecture