La Corée du Sud comme il faut la voir grâce à ce faux vrai roman « Kim Jiyoung, née en 1982 » de Cho Nam-joo, une autrice à découvrir .
Dans un article qui date – le début des années 1980 -, le PDG de Sony, avouait que son arme économique secrète – secret economic weapon – était la surexploitation des femmes. Le Japon, disait-il, ne bénéficie pas de migrants, comme les anciens colonisateurs ou les États-Unis que l’on peut presser comme des citrons mais des femmes. Le Japon se trouvait au dernier rang de l’égalité salariale, la différence moyenne entre le salaire d’un homme et d’une femme était de 50%. En France, elle est autour de 27%… Aucun pays ne réalise l’égalité salariale.
La Corée du Sud se trouve dans la même fourchette avec des conditions de travail iniques. La journée de travail, comme en Chine, s’allonge démesurément, jusqu’à minuit pour rentrer chez soi par le dernier métro, lorsqu’on habite Séoul. Travail le dimanche, aucun jour de repos. Les femmes, serrées dans les traditions ancestrales – dont se sert le capitalisme -, travaillent autant que les hommes sans reconnaissances ni salariales ni de compétences sans parler de qualification et se chargent des tâches domestiques diverses tant à la maison que dans l’entreprise. Sans oublier le harcèlement, les mains baladeuses dans les transports surpeuplés et tellement d’autres choses indiquant l’asservissement des hommes incapables de vivre leur sexualité. Continuer la lecture
Archives mensuelles : mars 2021
Le coin du polar, les sœurs Izner à l’ouvrage
Une hirondelle fait-elle l’automne ?
Paris, octobre 1926, cadre de la troisième enquête de Jeremy Nelson, nouveau héros récurrent de Claude Izner, « Les nids d’hirondelle », pour nous faire vivre « les années folles » marquées par le jazz.
Jeremy, toujours amoureux de Camille, s’essaie à la composition d’une comédie musicale avec un parolier, par ailleurs clarinettiste classique, Paul Green. Évocation de ces créations étranges sur les scènes parisiennes à commencer, bien sur, par la Revue Nègre, au Théâtre des Champs Élysées, avec comme vedette Joséphine Baker et, dans l’ombre, Sidney Bechet seul musicien à être mentionné dans les gazettes de l’époque. L’orchestre accompagnateur, celui de Claude Hopkins – le pianiste a prétendu dans son autobiographie, avoir engagé Josephine qui lui a volé la vedette -, est resté souvent inconnu des contemporains. Il était logique que l’autrice n’en parle pas. Par contre, elle nous fait visiter Paris, le quartier latin, en faisant courir Jeremy d’un point à un autre. Continuer la lecture
Jazz Retour sur l’année 1998
Sur quelques nouveautés et rééditions en jazz.
Chez Blue Note (distribué par EMI) tout d’abord. Greg Osby, saxophoniste alto, a intitulé son album « Zéro », sans doute pour nous indiquer que c’est un ensemble vide. Il n’a rien dire et en plus il le dit mal.
Kurt Elling en est à son troisième album, This Time It’s Love, cette fois c’est l’amour, pour nous aussi. Il fait penser à beaucoup d’autres, en premier lieu à Mark Murphy – qu’il faudrait bien (re)découvrir1 -, et Chet Baker, tout en affirmant une belle autorité.
Pat Martino est un guitariste qui fait peu parler de lui. Dommage. Il a apporté dans les années 60 une nouvelle façon d’aborder la guitare, utilisant les leçons de Tal Farlow – qui a eu la mauvaise idée de nous quitter ce 25 juillet 1998. C’est un virtuose et un chercheur. Dans ce Stone Blue, il utilise le blues pour rendre compte de la Ville, New York, de ses angoisses, de ses joies, de sa laide beauté comme « la fusion » – un style musical qui a quelque 30 ans – pour faire écouter sa musique aux jeunes générations. Ce n’est pas toujours réussi. Le malheur lui convient mieux pour nous faire partager l’idée d’un ailleurs différent. Il permet de découvrir un jeune saxophoniste – qui a déjà enregistré sous son nom – Eric Alexander. Continuer la lecture
La littérature finlandaise de Kjell Westö
Thriller freudien.
Un romancier venu de Finlande au nom pas tout à fait imprononçable, Kjell Westö, au titre secret, « Casa Triton », pour un mélange de musiques, d’amitiés, d’amour, de mythologies personnelles et collectives, de confrontation d’univers avec, en toile de fond, les désastres écologiques, les migrations et tout le reste du quotidien d’une île.
Une présentation qui souffre d’un manque criant : l’écriture, le style, la manière dont l’auteur évoque tous ces problèmes à l’échelle humaine, à l’échelle des regrets de ces personnages qui ne savent comment absorber leur présent, emplis qu’ils sont de leur passé. Continuer la lecture