Au printemps, le jazz refleurit

Le jazz bourgeonne à Coutances (Manche)

Le jazz, le printemps, l’Ascension, trois ingrédients qui font du Festival de Jazz Sous les Pommiers un événement original et pas seulement pour la Région Normandie. Paradoxalement, en fonction de la politique trumpienne, les relations avec les États-Unis reprennent. Donny McCaslin, saxophoniste sera l’un des invités et Gonzalo Rubalcaba sera entouré par Chris Potter, Larry Grenadier, Eric Harland sans compter la présence d’une légende : le batteur/percussionniste Kahil El Zabar comme manifestations de ce retour.
Les deux événements centraux tourneront autour de deux cérations des artistes en résidence : le tromboniste Robinson Khoury et la vocaliste Marion Rampal qui rendra hommage à Abbey Lincoln, grande dame du jazz dont la présence, une année, avait illuminé la ville.
Les spectacles de rue permettent aux petits et grands d’assister à des représentations subtiles, drôles et intéressantes et la scène aux amateurs donnent à voir et à entendre des groupes formés par les écoles ou des orchestres d’amateurs qui essaient de répéter pendant l’année. Le plaisir est souvent au rendez-vous. La cathédrale est aussi un lieu de visite et de concert. Il faut aller respirer les parfumes du jazz au printemps.
Nicolas Béniès
Jazz sous les Pommiers, Coutances, du 24 au 31 mai, jsp@jjazzsouslespommiers.com

Sur radio-toucaen.fr, J’ai consacré une émission de deux heures et demie à la présentation du festival, racontant quelques souvenirs.

C’est l’été, le temps de la vacance

La ronde des festivals de jazz

La culture ne fait jamais l’objet de débat. Elle est, comme la pandémie l’avait révélé, gangrenée par la dite loi du marché et soumise aux critères de l’efficience, la nécessité de baisser les coûts. Les subventions baissent en fonction d’une politique générale de réduction des dépenses. L’impératif de la considérer comme un service public s’impose.
Dans ce contexte, les festivals sont des arbres qui cachent ces forêts pour ne pas poser toutes les interrogations surgies dans le confinement de 2020. Il fallait – s’en souvient-on – faire preuve d’imagination pour trouver de nouvelles formes, et même une nouvelle architecture de supports de la culture. Imagination s’évanouit dans la profondeur de l’oubli de la routine du quotidien.
Les festivals cachent et éclairent en même temps. Leurs feuillages touffus, leur munificence, leurs outrances quelque fois, leur volonté d’être par la mobilisation des bénévoles indiquent des directions et, sans doute, des impasses. Les faire vivre fait partie de notre mobilisation vacancière – même si, cette année, nos vacances sont entachées d’interrogations politiques. Continuer la lecture

JSP, Quand le printemps est là…

Quand le jazz est là sous les pommiers

Julien Lemière (Atelier du Bourg, Rennes)

Jazz Sous les Pommiers a lieu, comme chaque année, autour du jeudi de l’Ascension. Un jeudi changeant dans ce mois de mai souvent superbe à Coutances (Manche). Cette année l’ascension vers les mondes du jazz se fera début mai. Le festival déroulera ses fastes du 4 au 11 mai.
Un festival avec des à-côtés nécessaires, des spectacles pour le jeune public dont « La sieste musicale » – une invitation au rêve -, aux spectacles de rue, à la scène aux amateurs, gratuits, pour découvrir des groupes, des troupes, des orchestres, des musiciennes et des musiciens en devenir, d’autres restés amateurs. Des surprises de derrière la cathédrale qu’il ne faudrait pas bouder.
Les bénévoles, armature vitale pour le fonctionnement de la semaine, brillent par leur gentillesse et disponibilité. Il faut savoir les remercier, techniciens, chauffeurs, présents dans les salles, toujours de bon conseil, comme le personnel de la Mairie. En ces temps de réduction des crédits à la culture, il faut savoir compter avec le public qui n’a jamais fait défaut. Continuer la lecture

Junas, un festival qui s’éclate

Junas, un festival de jazz devenu éducateur.

Junas, une petite localité du Gard proche de l’Hérault, une carrière d’où viennent les pierres de Nîmes, un lieu d’une beauté étrange, chargé de plusieurs histoires. Il y a bien longtemps – 30 ans juste cette année – un groupe de jeunes gens et de jeunes filles décident de créer une association, « Les copains d’abord » pour faire connaître leur village laissé à l’abandon. Ce sera un festival de jazz. Avec une originalité : inviter un pays. Ce sera l’Espagne d’abord, Tete Montoliu, pianiste catalan, y dialoguera avec la scène de pierre.
Le succès viendra couronner les efforts de l’association qui se transformera en développant des actions pédagogiques, en lien avec les établissements scolaires, pour éduquer les jeunes oreilles. De mars à juin, les actions sont multiples. Des ateliers – de création vocale, de percussion… – et stages, intitulé « Minot Jazz Gang », seront proposés du 19 au 22/07 à l’école de Junas Pour terminer par trois festivals, « Jazz au Pic St Loup », du 7 au 10/06, « Jazz à Vauvert », du 30/06 au 2/07, les deux avec Eric Truffaz notamment et le clou « Jazz à Junas » du 18 au 22/07 avec l’ami Sarde, le trompettiste Paolo Fresu, la battrice Anne Paceo, Daniel Humair, autre habitué, « Le sacre du tympan », dirigé par le bassiste Fred Pallem, le guitariste Gérard Pansanel qui, comme le batteur Patrice Héral, participe à un collectif sis à Montpellier, sans oublier la vocaliste Sandra Nkaké… Les pierres sont gorgées de sons du jazz. Elles racontent une sorte de mémoire du jazz.
Nicolas Béniès.

La difficulté d’être un festival

Printemps es-tu là ?
Il fut un temps que les moins de ­60 ans ( ?) ne peuvent pas connaître où le printemps développait paresseusement ses effluves, ses émotions, sa sève pour offrir au jazz un nouvel écrin, une nouvelle saveur. Ce temps s’accroche seulement au calendrier. Il n’empêche, le jazz lui est là. Dans l’Ouest.
Particulièrement à « Jazz Sous les Pommiers » (JSP) à Coutances dans la Manche. Pour sa 42e édition, le programme est fourni pour apprécier les musicien.ne.s dans leur diversité. Steve Coleman en sera l’une des étoiles (le concert sera vraisemblablement complet) comme le bassiste Marcus Miller sans compter Julian Lage, guitariste intrigant et remarquable. Birelli Lagrene sera aussi de cette fête avec une « carte blanche », Youn Sun Nah, vocaliste qui avait fait ses premières armes dans ce festival avec la trompettiste Airelle Besson, le violoniste toujours plein d’idées Dominique Pifarély, Robert Cray pour la soirée blues traditionnelle en concurrence avec le retour de « Sixun », Pierrick Pedron avec Gonzalo Rubalcaba, le dimanche des fanfares mais aussi des animations gratuites, de l’afro beat et le reste pour construire un vrai festival international. Visitez la région en même temps que les concerts pour passer la semaine de l’Ascension.
Nicolas Béniès
www.jazzsouslespommiers.com
Pour entendre une présentation et plus si affinités, il est possible de m’entendre sur radio-toucaen.fr en faisant défiler les programmes. Si affinités toujours trois autres émissions que je propose : les nouvelles nouveautés, jazz Kesako et les anniversaires.

V’la le printemps !

Il était attendu. Deux printemps de raté pour la plupart des festivals. Le réchauffement climatique n’explique pas tout même s’il nous fait passer sans transition de l’été brûlant à l’hiver glacé. Le jazz notamment était orphelin. Les différents variant du COVID19 avaient séparé toutes les fratries, fermé les frontières. Pour la mémoire de ce mois de mai, festivaliers comme invité.e.s feront comme si la mise en garde de l’OMS restait…mise en garde.
Prenons le festival de jazz de Coutances (50), « Jazz Sous les Pommiers » qui tente de retrouver ses habitudes avec son dimanche en fanfares et ses à côtés dont la scène aux amateurs et ses animations gratuites. Il aura lieu, comme avant 2020, autour du jeudi de l’Ascension soit du 20 au 28 mai, sans quasiment de non européens. A deux exceptions prés mais quelles exceptions : un groupe d’Américains : Dave Liebman/Randy Brecker/Marc Copland/ Drew Gress/Joey Baron (mardi 24 mai) pour un moment, assuré, de pur délice et le trio de Brad Mehldau le 27.
Cette nouvelle donne permet de découvrir l’éventail des musiques de jazz en France et un peu au-delà avec notamment la saxophoniste originale Tineke Postma et un « Focus Portugal ». Michel Portal, Théo Ceccaldi, artiste en résidence, Émile Parisien, Thomas de Pourquery, Daniel Zimmermann, un « battle » Médéric Collignon/Pierrick Pédron et j’en passe pour ne pas oublier Marion Rampal qui ouvrira les festivités le vendredi.
Dans cette même période le festival du Mans rouvrira ses portes comme quelques autres.
Nicolas Béniès
« Jazz Sous Les Pommiers, 20 au 28/05, www.jazzsouslespommiers.com

Festival, festival te tiendra-tu ?


« Tel qui rit vendredi, dimanche pleurera »

Le monologue d’ouverture « Des plaideurs » convient bien aux festivals, grands et petits. Le rire, la joie s’écrasent contre les décisions gouvernementales ubuesques souvent – même si Laurent Bayle, le directeur de la Philharmonie, les défend – enfonçant les lieux culturels dans la crise et les obligeant à se tourner vers les mécènes privés pour essayer de continuer à vivre. Les hors normes, les marginaux risquent la disparition et les intermittent.e.s voient leur avenir s’embrouiller. Pour l’heure le gouvernement a prorogé les mesures prises pour les intermittents mais la contre réforme de l’assurance-chômage provoquera des dégâts sociaux sur l’ensemble des usagers de Pôle emploi. Quels types d’emploi existeront à la fin de la pandémie ?
Comment préparer un festival dans l’incertitude de plus en plus incertaine ? « Le SOS des grands festivals en détresse » titrait Les Échos du 26 mars 2021 faisant état du surcoût que représente les mesures sanitaires et des réactions du public qui, depuis un an, a pris de nouvelles habitudes et s’angoisse de la crise sanitaire interminable. Le public sera-t-il au rendez vous ? Les bars, les restaurants rouvriront-ils leurs portes ? Un festival, c’est un tout. Continuer la lecture

Les festivals de jazz s’éclairent en bleus

Comment vivre au temps de la pandémie

Continuer encore et encore, résister, en mettant en place les mesures sanitaires nécessaires, c’est le lot de toutes les rencontres qu’elles soient grandes ou petites. Pour les festivals de jazz, la difficulté vient de la musique. Elle fait osciller les corps, fait danser, taper des pieds et des mains, suscite la fraternité et la sororité devenues contradictoires avec la solidarité. Il faut quand même tenir.
Deux festivals, l’un au « fil de l’Oise », l’autre à Nevers fêtent respectivement leur 25e et 34e édition pour une programmation qui fait la part belle aux groupes francophones. Pandémie oblige, les anglo-saxons, par la grâce de Trump et de Johnson, ne peuvent guère sortir de chez eux. Continuer la lecture

De retour de festival,

les pommiers du jazz en fleurs

Une bonne semaine de jazz et tout est différent. Le monde s’habille des couleurs de l’arc-en-ciel avec des dominantes de bleus et de noirs, comme si la société oubliait ses blessures pour communier dans une même musique, une même ferveur. La réalité ne se fait pas oublier pour autant. Dommage que le jazz ne soit pas autant écouté que cette semaine là, dommage que le jazz ne soit plus la musique qui réunit les générations. Pourtant, les jeunes musicien-ne-s partagent aussi l’attrait de cette musique sans que le public perde un peu de ces cheveux blancs – ou pas de cheveux – et rabaisse son âge moyen. Continuer la lecture