Polars. Gênes, Morclose et San Quentin


Gênes, ville noire

Antonio Paolacci & Paola Ronco ont décidé de faire de Gênes un personnage de polar pour conter les enquêtes de Paolo Nigra, tout autant Génois d’adoption que les deux auteurs. Le premier, « Nuages baroques », dévoilait une manière particulière de se servir des grands ancêtres du genre agrémentée de la visite des quartiers de Gênes sonnaient comme un vent nouveau. L’ironie de Nigra, homosexuel revendiqué, permettait de faire accepter des personnages par trop stéréotypés notamment ses acolytes de la police. Continuer la lecture

Vider les Poches

Christian Bourgois est le dernier éditeur en date à lancer une collection de Poche, « Satellites » qui se veut « galaxie littéraire à la croisée de Bourgois et Globe » suivant l’éditrice.
La tête de pont : le prix Nobel de littérature Norvégien Jon Fosse – traduit par Jean-Baptiste Coursaud – « L’autre nom », les deux premières parties d’une septologie, la grande œuvre de l’auteur, pour faire connaissance avec une forme particulière de l’écriture centrée sur le discours intérieur avec des effets miroirs éblouissants.
Le premier récit de Maurice Pons, « Métrobate », qui n’a rien perdu de sa pertinence et dit beaucoup en peu de mots sur cette époque étrange de la Libération où souvent le pire prend lz place du meilleur.
« Fantaisies guérillères » est une extrapolation de Guillaume Lebrun du mythe de Jeanne d’Arc dans une création à la fois langagière et historique du début du 15e siècle d’une école de prophétesses dont le but est de sauver le royaume. Il faut entrer dans ce monde étrange et proche.
« L’affaire de Road Hill House », roman policier « vrai » d’un crime d’enfant qui a remué le Royaume-Uni en 1860. Kate Summerscale – traduite par Eric Chédaille – se livre, en journaliste, à une reconstitution pour dessiner l’image de la société victorienne et de ses secrets de famille pour un « true crime » comme on dit. Le style est un peu lourd mais le jeu en vaut la chandelle.

Un chef d’œuvre oublié
« Nous » d’Evgueni Zamiatine – ici suivi de « Seul », la première nouvelle publiée de l’auteur – avait déjà été réédité par Actes Sud en 2017, mais cette nouvelle traduction de Véronique Patte repose sur l’original. Le premier roman de science fiction qui a inspiré Orwell notamment. « Un acrobate du temps » (Giuliano Da Empoli dans sa préface), un visionnaire qui imagine l’avenir à partir de l’analyse de la société stalinienne en train de se constituer en 1929. A ne pas rater.
« Nous », Evgueni Zamiatine, traduit par V. Patte, préfaces de G. Da Empoli et Vincent Perriot, dessinateur, postface de Jorge Semprun, L’Imaginaire/Gallimard.

Roman d’espionnage historique
Julian Semenov, auteur culte en Russie, a eu accès aux archives des services secrets soviétique et raconte le régime nazi de l’intérieur par l’intermédiaire de l’espion infiltré Stierlitz. En 1945, les dignitaires du régime cherchent des portes de sortie. La galerie de portraits d’ouverture est une leçon d’histoire contemporaine.
« Ordre de survivre », Julian Semenov, traduit et annoté par Monique Slodzian, 10/18

Polar
Edward Bunker raconte le pénitencier de San Quentin, sur la Côte Ouest des Etats-Unis où règne une division raciale intrinsèque et où les trafics sont rois. Une amitié entre un jeune arrivé dans cet enfer et un vieux prisonnier est le fil conducteur de la description de l’enfer.
« La bête contre les murs », E. Bunker, traduit par Freddie Michalski, avant propos de François Guérif, Rivages Noir/Les iconiques

25 ans après…

Un pianiste de jazz populaire : Michel Petrucciani

Populaire et jazz ce n’est pas un oxymore mais un retour aux sources. Le jazz, « Great Black Music » – a toujours été une musique de danse, virevoltante, à l’affût de corps qui bougent comme des cerveaux, « Body and soul » comme l’affirme un standard. Continuer la lecture

JSP, Quand le printemps est là…

Quand le jazz est là sous les pommiers

Julien Lemière (Atelier du Bourg, Rennes)

Jazz Sous les Pommiers a lieu, comme chaque année, autour du jeudi de l’Ascension. Un jeudi changeant dans ce mois de mai souvent superbe à Coutances (Manche). Cette année l’ascension vers les mondes du jazz se fera début mai. Le festival déroulera ses fastes du 4 au 11 mai.
Un festival avec des à-côtés nécessaires, des spectacles pour le jeune public dont « La sieste musicale » – une invitation au rêve -, aux spectacles de rue, à la scène aux amateurs, gratuits, pour découvrir des groupes, des troupes, des orchestres, des musiciennes et des musiciens en devenir, d’autres restés amateurs. Des surprises de derrière la cathédrale qu’il ne faudrait pas bouder.
Les bénévoles, armature vitale pour le fonctionnement de la semaine, brillent par leur gentillesse et disponibilité. Il faut savoir les remercier, techniciens, chauffeurs, présents dans les salles, toujours de bon conseil, comme le personnel de la Mairie. En ces temps de réduction des crédits à la culture, il faut savoir compter avec le public qui n’a jamais fait défaut. Continuer la lecture