JAZZ, un, deux… festivals de jazz et d’autre

En automne, les festivals de jazz fleurissent

Le soleil, on le sait, se couche à l’Ouest et la Bretagne est aux premières loges. Penn Ar Jazz, membre du Syndicat des Musiques Actuelles (SMA) ; organise pour la 12e année son « Atlantique Jazz Festival » qui se déploie de Brest à Quimperlé. Chicago est la ville de référence du jazz – et de la mafia mais aussi des syndicats, de l’architecture, de la sociologie et de bien d’autres choses encore – et elle se transporte en Bretagne pour fêter les 50 ans de l’AACM, une association qui veut promouvoir la créativité des musicien(ne)s. Le groupe le plus connu en France fut l’Art Ensemble of Chicago… Aujourd’hui la scène est en train de changer. Le label « RogueArt », sous l’impulsion de Alexandre Pierrepont, permet de suivre les créations de ces jeunes musicien(ne)s. Ils et elles seront présent(e)s de même que les groupes de l’Ouest de la France. Une nouvelle version de la conquête de l’Ouest…
De l’Ouest au Nord le pas est vite franchi. 29 ans désormais que va exister le festival « Tourcoing Jazz » pour une programmation qui fait la part belle à la fois aux groupes de jazz français et aux nouveaux venus de la scène du jazz comme « Snarky Puppy » ou Hugh Colman ainsi qu’aux têtes d’affiche comme Manu Katché ou Lee Konitz sans oublier le blues de John Mayall ou d’Otis Taylor. Au-delà de cette programmation, se met en place des initiatives multiples notamment avec les élèves des écoles pour faire connaître cette musique trop souvent qualifiée d’intello, insulte suprême.
29e édition aussi pour le « D’Jazz Nevers Festival » qui nous oblige – c’est tout relatif – à descendre un peu vers le sud. Les musicien(ne)s de jazz français sont ici bien mis en valeur même si les « vedettes » s’appellent Jack DeJohnette (avec Ravi Coltrane), Enrico Rava, John Scofield en compagnie de Joe Lovano (ou l’inverse) et, de nouveau, Hugh Colman. Une programmation prometteuse pleine de surprises et de découvertes. Des tables rondes sont organisées, des séances de cinéma, des conférences pour faire comprendre l’importance de cette musique et son aura.
« Jazz au fil de l’Oise » fête, lui, son 20e anniversaire, un bel âge. Stéphane Kérecki – « Nouvelle vague » sera amputé de son pianiste John Taylor mort quasi sur scène cet été – viendra, tout comme Henri Texier, de Nevers pour se produire dans les villes du Val d’Oise qui s’ouvriront aussi aux Big bands de Laurent Mignard et de Michel Pastre pour un hommage conjoint à Duke Ellington et Count Basie. Comme souvent désormais, les musiques dites du monde seront présentes. Yom, superbe clarinettiste, pour la musique Klezmer et Ibrahim Maalouf qui servira la musique de la grande chanteuse égyptienne, Oum Kalthoum. Il ne faudra par rater le « Sacre du Tympan » ou Renaud Garcia-Fons ou Avishai Cohen…
Nicolas Béniès.
Atlantique Jazz Festival, du 2 au 18/10, rens. 02 29 0040 01, www.penn-ar-jazz.com
Tourcoing Jazz Festival, du 10 au 18/10 www.tourcoing-jazz-festival.com
D’Jazz Nevers Festival, du 6 au 14/11 rens. 03 86 57 00 00, www.djazznevers.com
Jazz au fil de l’Oise, du 6/11 au 13/12, rens. 01 34 48 45 03, www.jafo95.com

MUSIQUES DU MONDE
Pour la 16e édition du « Festival villes des musiques du monde », la Seins Saint Denis se transforme en « Andalouses » pour une rencontre de cultures. Les musiques andalouses proviennent de plusieurs sources. Elles sont à la fois judéo-espagnol – Isabelle la Catholique avait décidé d’expulser tous les Juifs d’Espagne à la fin du 15e siècle mais les traces sont restées -, arabo-andalouse, gitane pour faire la démonstration que le créer ensemble est la seule façon de nourrir les cultures. Sinon, elles disparaîtraient. C’est une leçon d’espoir dans un monde en train de basculer. Le flamenco aujourd’hui se trouve, comme la plupart des autres musiques, obligé de se refonder, se servir de la tradition pour la bousculer, faire naître une autre manière d’entendre le monde.
N.B.
« Les Andalouses », Bals, concerts, Ateliers, Repas, Croisière musicale… Seine Saint-Denis, Paris, Andalousie, du 10/10 au 8/11, rens. 01 48 36 34 02, www.villesdesmusiquesdumonde.com

Minifest 10e (2)

Un petit format de festival… pour rencontres et découvertes.

minifest2015Jean-Benoît Culot est batteur… de jazz. Ce n’est pas là le moindre de ses défauts. Il est aussi, et depuis 10 ans désormais révolus, organisateur d’un « Minifest » en compagnie du saxophoniste ténor Nicolas Leneveu.
Ce « Minifest » est aussi conçu comme un lieu de rencontres – des « jam sessions », des « bœufs » en français concluent chacune des 5 journées – et de découvertes de musiciens encore inconnus mais qui ne demandent qu’à pulvériser la scène du jazz et le jazz lui-même. Pour lui faire répondre à sa définition, s’outrepasser une fois encore.
C’est encore le cas cette année avec le « Brothers trio » du bassiste français Géraud Portal dans la lignée à la fois de Jimmy Garrison – le contrebassiste du quartet historique de John Coltrane -, de Charles Mingus et aussi de toute l’école actuelle new-yorkaise et de Chicago, en lien avec le pianiste Matthew Shipp et la bassiste William Parker. Étienne Deconfin, pianiste qui se reconnaît les mêmes influences – rajoutons, pour faire bonne mesure, McCoy Tyner – que son ami bassiste et le jeune batteur, 23 ans, Kush Adabey complètent ce trio capable de soulever des vieilles pierres pour y trouver des trésors insoupçonnés. Un batteur qui provient d’une lignée de batteurs et qui a commencé à étudier la musique, comme il se doit, à 5 ans.
Kush-Abadey-Promo-Shot-11Un batteur de jazz qui rompt avec la pléiade des batteurs d’aujourd’hui plus percussionnistes que batteurs. Il sait ce que la tradition veut dire. Il a écouté tous les grands batteurs et il en fait son quotidien. Une puissance de feu qui fait plaisir à entendre. Noter bien son nom, il fera d’autres étincelles et mettra des feux à d’autres plaines.
Les deux autres ne s’en laissent pas compter. Le plaisir de jouer ensemble est perceptible. Ils réchauffent la flamme. Ils ne sont pas là pour « faire le job » mais pour enchanter le public en s’enchantant – ne pas oublier « chantant » – eux-mêmes. Des compositions originales dues à la plume des trois énergumènes pour terminer avec un hommage à Coltrane autour de « Naïma ».
BrothersIls viennent de sortir un CD, « Brothers » (Jazzia Prod) à écouter…

Merci à Jean-Benoît pour ce moment intense de musique et de fraternité partagée.

Ce n’était pas la seule découverte pour beaucoup de ces nombreux – relativement au lieu, petit, de la cave de ce café « El Camino » – spectateurs. Le saxophoniste alto et soprano Baptiste Herbin a fait, une fois encore – je l’avais vu à Coutances et j’en étais ressorti ébloui -, la preuve de son désir de jouer et de jouer encore. A la manière de Roland Kirk, il ne craint de souffler dans ces deux saxophones à la fois pour faire entendre une section de saxophones. A lui seul, les morts vivant qui peuplent trop souvent nos univers ont intérêt à bien se tenir. Il pourrait les réveiller pour leur faire découvrir un autre monde.
Il a mûri tout en conservant un enthousiasme mâtiné sans doute de désillusions. La reconnaissance de son talent se fait attendre. Si les programmateurs n’étaient par trop obnubilés par la nécessité de la réussite à tout prix, ils auraient mis en avant ce musicien qui ferait – et a fait – un tabac, comme on ne dit plus depuis que fumer est interdit dans les lieux publics. Ce soir là, vendredi 2 octobre, il était en compagnie de Jean-Benoît Culot à la batterie obligé de se dépasser fouetté qu’il était par ce jeune homme sympathique et « qui en veut », Rénald Fleury à la contrebasse poussé à crier le blues et le reste et Emmanuel Dupré pianiste réputé même s’il semble sous estimé, assisse nécessaire pour que les trois autres s’évadent.
Le public sort de là épuisé tout en redemandant, en voulant achever les musiciens en s’achevant soi-même.
Ces soirées, ces musiciens laissent un peu dans l’ombre les autres participant(e)s de ces rendez-vous. Ce serait un tort. Priscilia Valdazo, contrebassiste, chanteuse et, pour l’occasion de son solo, pianiste a présenté un florilège de chansons argentines, espagnoles et brésiliennes pour parfaire sa définition. Dans les mondes du jazz, elle est surtout reconnue comme bassiste. Un répertoire qui demande à être peaufiné. La reprise des « petits riens » de Gainsbourg pourrait faire l’objet d’un spectacle…
François Chesnel, en piano solo, sait faire visiter quelques thèmes un peu trop oubliés comme « The Peacoks » de Jimmy Rowles (que Jimmy avait enregistré en duo avec Stan Getz), donner toute sa place à Monk – « We See » – et improviser une fin sur des rythmes d’aujourd’hui.
Au total, et comme souvent au cours de ces 10 ans – un anniversaire important les 10 ans pour n’importe quel festival – un « Minifest » qui a permis, à un public pas aussi vieux qu’ailleurs, de fusionner avec des musicien(ne)s qui ne veulent tomber dans des routines qui tuent le plaisir de jouer.
Rendez-vous pour la 11e édition !
Nicolas Béniès.

Le Minifest a eu lieu du 29 septembre au 3 octobre 2015 pour sa 10e édition.

Un visiteur au regard neuf du Minifest, Jean-François Viaud

Jean-François Viaud est lyonnais et chroniqueur à « Jazz Rhône Alpes, un site qui s’est donné pour objectif de faire connaître – et de rendre compte – de toutes les initiatives autour du jazz dans la Région. Nous nous sommes rencontrés à Crest en un temps où le festival « Crest Jazz Vocal » faisait une gazette.
Il était de passage à Caen pour l’ouverture du Minifest et il nous livre ses impressions et ses photos…
Réactions à envoyer à jeanfrancois.viaud@orange.fr
PS la première photo a une position curieuse. Je l’ai laissée tel que pour jouer avec la réalité et rendre hommage à Fred Astaire dans « Mariage royal »…

Dixième, Première ! Clap de départ.

IMG_0622C’est en chantant : « Happy Birthday MiniFest… », que Jean-Benoît Culot, le batteur et responsable de l’atelier BeBop Caen Jazz Action et Nicolas Leneveu, saxophoniste et programmateur du festival, ont présenté cette dixième édition du festival Caennais. Le batteur a fait une allusion à la coupe du monde de rugby qui a déjà bien démarrée, mais c’est en trois sets gagnants que va se jouer cette première soirée du festival MiniFest à El Camino. Pour l’occasion, la cave est au complet avec un public que l’on verra connaisseur et passionné et qui sera conquis et enthousiaste au fil de la soirée.
Le premier set est consacré à l’Atelier Be-Bop Caen Jazz Action, dirigé par Jean-Benoît Culot qui emmène avec passion et pédagogie ses élèves sur les rythmes des standards Bop. Le swing va s’imposer doucement mais sûrement avec l’entrée des musiciens au fur et à mesure des morceaux. Sur un Night and Day revisité sur un tempo Bossa Nova, c’est un trio rythmique avec Luc Verdiere à la Contrebasse, Marc Fourret et/ou Pierre Dorbay à la guitare et Jean-Benoît Culot à la batterie qui démarre. Les lignes du contrebassiste sont discrètes mais omniprésentes dans l’assise rythmique et le jeu du guitariste est fluide, précis et délicat passant tour à tour de la mélodie à la rythmique. Le leader assure un jeu délicat sur les peaux de ses fûts et aérien sur les cymbales, il s’accompagne en marmonnant le thème IMG_0615et en motivant ses élèves tout au long du set avec des encouragements bienveillants. Le deuxième titre est également détourné de son tempo avec une version cubaine pour un Love for sale sur un rythme de clavé. Ce morceau fera entrer en scène les autres musiciens de l’atelier avec Patrick Bibaut au piano pour un complément de rythmique solide et Ella au chant qui maîtrise les standards d’une voix posée mais que l’on aimerait voir prendre plus de puissance pour qu’elle développe tout son potentiel. Viendront s’ajouter la section de cuivre avec Serge Pogam au saxophone ténor, Christophe Leveque à la trompette et au bugle et Eddy Roges au saxophone baryton, ces deux derniers attaques par un solo chacun sur le titre. Ils prendront ensuite des solos individuels et suivront les chorus en trio selon les morceaux. Les standards se succèdent avec It Don’t Mean a Thing (If It Ain’t Got That Swing) sur lequel on note un bel échange de solo entre le trompettiste et le batteur. On passe à You don’t know what love is ou l’ensemble nous emmène dans le registre de la ballade avec une belle intro de la contrebasse et de la batterie. Un solo au bugle et un solo du baryton donnent un ton blues à ce titre. Les trois cuivres terminent en beauté sur le chorus en trio. La rythmique de la guitare, de la contrebasse, du piano et de la batterie est soudée derrière les solistes. Pour le titre suivant, Appel Jump, Nicolas Leneveu rejoint le groupe au ténor avec un solo fluide et très maîtrisé qui emmène ses partenaires dans un swing Bop énergique. Après un solo de piano soutenu par les rimshot du batteur les soli de la guitare et des cuivres s’enchaînent. Le premier set s’achève avec pour rappel, une composition personnelle du leader Blues for Pierre, en hommage à l’écologiste Pierre Rabhi. Tous les musiciens prennent un solo sur ce blues et la chanteuse termine par un scat pour ce final.

Le deuxième set accueille le duo de Clémence Gaudin à la contrebasse et Betty Jardin au chant. Les deux musiciennes se sont déjà produites au MiniFest l’an dernier et sont à nouveau programmé pour cette édition et pour le plaisir de tous ; mais avec des surprises annoncent-elles. On reste dans un univers Bop mais la configuration de la formation change avec un style affirmé et une ambiance intimiste. L’attaquent de la contrebasse est franche sur That there, qui donne tout de suite le ton d’un rythme rapide et solide. La voix a une tessiture affirmée mais reste délicate et se risque rapidement à quelques scats discrets. Une version swinguante et délicate de Night and Day annonce une belle osmose du duo pour la suite de la prestation. La voix délicate mais déjà puissante met en valeur les phrases des chansons avec le soutien des lignes musicales de la contrebasse. L’exercice du duo voix avec un instrument acoustique n’est pas facile. On pense évidemment à Musica Nuda, avec Petra Magoni au chant et Ferruccio Spinetti à la contrebasse dans un registre jazz plus influencé de Pop ; mais aussi au duo Une voix, dix doigts de Claude Nougaro et Maurice Vander au piano. Tout l’art consiste dans cet exercice, à se compléter et se mettre en valeur mutuellement sans se faire de l’ombre, ici les deux jeunes femmes y parviennent ! La reprise Ain’t No Sunshine de Bill Withers, va leur donner l’occasionIMG_0612 de s’exprimer dans le registre du blues avec cette mise en valeur réciproque de la voix et de la contrebasse. Sur la composition originale qui suit, la contrebassiste démontrera la dextérité et la délicatesse de son jeu à l’archet, tandis que sa partenaire montrera sa maîtrise du scat et des effets vocaux sans s’imposer. Sur I’m A Fool To Want You, la voix est sincère et interprète le thème avec conviction. La précision et la délicatesse des lignes de basse souligne et met en valeur la voix. Le morceau suivant est une composition originale, il s’agit d’un blues composé avec le batteur Jean-Benoît Culot qui rejoint le duo sur scène pour l’interpréter. Le trio est rapidement en osmose, avec la chanteuse qui scat et le batteur qui vient mélanger ses onomatopées pour s’accompagner. Un échange délicat a lieu entre la contrebasse et la batterie aux balais sur les fûts et les cymbales. Le batteur fera un usage tout aussi précis aux mailloches sur Love or leave me pour accompagner la parfaite prononciation et intonation de la voix sur ce thème. Pour la composition originale suivante c’est en quartet avec un saxophone que le groupe va s’exprimer dans un style plus free, tout en gardant une écoute mutuelles pour produire un échange de qualité. Ils poursuivront dans cet esprit sur le morceau suivant, cette fois en quintet, avec un pianiste. On sentira la chanteuse portée par ses partenaires sur Everybody Wants to be a cat, l’osmose a également pris à cinq ! C’est sur Say It Ain’t So, Joe, que le groupe termine par un rappel avec ce onzième titre, pour un retour au calme sur le tempo d’une ballade et en douceur pour ce final.

La soirée se termine par un troisième et dernier set sur une jam ouverte à tous les musiciens. Les amateurs présents se joignent aux élèves de l’atelier BeBop. Les standards et les soli s’enchaînent avec passion au rythme des musiciens qui se remplacent avec plaisir sur la scène. Tous les ingrédients du bœuf sont réunis ce soir : une direction de l’échange par des anciens confirmés, un répertoire connu de tous, un niveau équilibré des participants et la joie ainsi que la passion de chacun. On verra défiler sur scène plusieurs batteurs, pianistes et contrebassistes. Une chanteuse viendra terminer élégamment un titre après les solos d’un saxophoniste et d’un trompettiste. Ce dernier terminera la jam avec un titre dans lequel un échange avec une flûtiste traversière donnera un beau dialogue musical. Cette soirée démontre bien le dynamisme de la scène jazz de Caen, qu’elle soit amateur ou professionnelle. Souhaitons au MiniFest que pour ses dix ans, toute la semaine se déroule sur la même tonalité de la passion et de la bonne humeur.

Jazz Festival MiniFest 10 ans
Chronique Duo Gaudin/Jardin
El Camino à Caen
29 septembre 2015

Le minifest fête ses 10 ans

Il est temps mais le temps a tendance à passer sans laisser de traces, seulement des vagues. Soudain il plus qu temps…
Plus encore, 10 ans pour le Minifest, un festival qui ne s’est pas vu vieillir. A cause de sa petite taille qui l’a protégée des vautours et autres prédateurs ? Il a su poursuivre en restant fidèle à lui-même ce qui lui donne cet air de jeunesse.

Le Minifest commence ce 29 octobre, comme d’habitude au El Camino en face de l’Église de Vaucelles, à 20h45. L’heure ne change pas jusqu’au 2 octobre. Le 3 (samedi) ce sera, suivant la tradition établie par le batteur/programmateur (ou l’inverse), Jean-Benoît Culot, ce sera une « masterclass » autour du rythme en ateliers avec la batteur Kush Abadey, le contrebassiste Géraud Portal et le pianiste Étienne Deconfin – trio qui fera la deuxième partie du concert du soir. Master classe qui aura lieu à 15 heures à la Maison de la musique à Hérouville Saint-Clair et le concert à 20h45 et il ne faudra pas rater la première partie, François Chesnel en piano solo mélangeant les références, Monk bien sur mais aussi Neil Young et Bach, le tout sans doute mâtiné d’une pointe de Keith Jarrett.
Le mardi, ce soir, sera aussi conforme à la tradition, les musicien(ne)s de l’Atelier Be-Bop de Caen Jazz Action, suivi d’un duo Contrebasse, Clémence Gaudin/Chant, Betty Jardin qui avait remporté les suffrages l’an dernier.
Mercredi singera un retour, celui de Patrick Martin, saxophoniste et flûtiste dans la lignée d’un musicien par trop ignoré, Eric Dolphy. Il sera en compagnie de Rénald Fleury, évidemment à la contrebasse et de Jean-Benoît himself. Un autre trio lui succédera, un trio classique orgue (Galaad Moutoz), guitare (Andrzejewski) et batterie (Damien Roche).
Jeudi on retrouvera, avec plaisir, Nicolas Leneveu avec de nouveaux compagnons suivi du quartet du trompettiste Julien Alour;
Vendredi Priscilla Valdazo tentera l’aventure du solo ou plutôt d’un dialogue avec elle-même puisqu’elle se dédoublera en contrebassiste et vocaliste;
Le « Ron é Ben quartet permettra de retrouver Rénald et Jean-Benoît qui accueillent une vieille connaissance, le pianiste Emmanuel Duprey – un plaisir partagé – et un jeune saxophoniste alto plein de fougue et de désir de jouer, fonceur comme on aimerait en voir beaucoup plus, dans la tradition McLean, celle de New York, Baptiste Herbin. Ne passez pas à côté. Vous en resterez complétement ébahi.

Chaque soir la soirée se conclut par une jam session.

Ne passez pas par là, venez-y…

Nicolas Béniès.

Dernière minute La masterclass est annulée faite d’inscrits. le rendez-vous est fixé à 18 heures pour une rencontre informelle avec le trio sur le lieu du concert au El Camino.

Rendez-vous à Crest du mardi 4 août au samedi 8 août 2015

Bonjour,

affiche du 40e Crest jazz vocalCrest Jazz vocal fête cette année son quarantième anniversaire. Une date. Crest ? La question m’est posée tous les ans comme si cette ville de la Drôme – est-ce à cause de son député-maire ? – ne restait pas imprimée dans les esprits d’une année sur l’autre. Bizarre non ? Pourtant, depuis plus de 10 ans, j’annonce ce festival dans toutes les publications auxquelles je collabore à commencer par l’US Mag – supplément festivals – et la Revue de l’École Émancipée. Rien ne semble y faire.

Je fête moi aussi un anniversaire cette année. 10 ans que je donne des conférences dans le cadre du festival. Plusieurs cycles se sont succédés. « Le jazz et la France, une histoire d’amour » dans un premier temps avec, lors de la conférence sur Django, un couple avec enfants d’Allemands qui voulaient voir et entendre… Django Reinhardt ! Personne n’a osé leur dire qu’il était mort, à 43 ans, en 1953. On ne sait jamais. L’annonce brutale de la mort du génie de la guitare de jazz aurait pu les traumatiser. Ensuite « Les femmes du jazz » ont permis à un public qui les ignorait de découvrir la face cachée du jazz pour se réapproprier la partie du patrimoine oublié. Il n’était pas – le public – responsable. Mis à part les vocalistes, les femmes n’attirent pas l’attention. Pas seulement dans le jazz bien sur. c’est un phénomène de société. Certaines peuvent être très connues, adulées de leur vivant, une fois mortes elles disparaissent purement et simplement des anthologies ou ne sont pas considérées à l’égal des hommes.

Billie Holiday en pleine action...

Billie Holiday en pleine action…

Seule Billie Holiday – c’est le centenaire de sa naissance – semble résister. Malgré tout, on ne peut guère parler d’une profusion d’articles. Morte en juillet 1959 à 44 ans, elle suscite encore des titres type Paris Match en fonction de sa biographie. « Billie, une diva sulfureuse » titre ainsi « Télérama » de cette fin juillet. Pas entièrement faux bien sur. A prendre « sulfureuse » dans le sens de « révoltée », « inadaptée ». Au sens strict, Billie – comme Lester Young – ne fut jamais du monde. Cette distance qu’elle entretenait à grands coups d’alcools et d’autres substances lui a donné la possibilité de s’évader pour créer son propre univers. Il ne faut pas s’y tromper. Comme le disait justement Baudelaire, « Un imbécile qui se drogue reste un imbécile »… Ici il faudrait prendre la question à l’envers pour la mettre à l’endroit. Si Billie buvait, c’est qu’elle refusait au départ ce pochette du dvd the sound of jazzmonde là, violent, délirant, fou. A l’évidence la folie n’était pas de son côté. Il faut se servir de sa biographie pour explorer cette passion dévorante qui fut la sienne de créer par son art particulier du découpage rythmique, de cette manière de travailler les mots, par cette émotion qu’elle savait si bien communiquer.
couverture du livre de Lee Server.Elle n’était pas la seule dans son cas. Lee Server, dans sa biographie de Ava Gardner – qui porte ce titre, traduction française aux Presses de la Cité -, insiste aussi sur l’alcoolisme de la jeune femme, manière de se sortir du show biz et de l’ambiance des studios, sans compter le sexisme et le reste.
Billie fut aussi en butte au racisme en plus d’être une femme… Elle est tombée sur des truands qui la battaient. Elle semblait en avoir besoin comme résultat d’une enfance passée dans une sorte de « maison de correction », chez les « sœurs » – bonnes seraient sans doute trop dire. Un sentiment de culpabilité s’est développé expliquant ses choix étranges dans la gente masculine.
Le titre de Télérama – et je suis convaincu que Michel Contat auteur de l’article mais sans doute pas du titre serait d’accord – aurait dû être : « Billie, un génie de la musique », un titre à faire peur…

Pour les 10 ans de conférences, je fêterai à mon tour le centième anniversaire de la naissance de Billie (voir l’article que je lui ai consacré sur ce même blog)…

Comme à l’habitude ces conférences auront lieu à la médiathèque départementale de la Vallée de la Drôme, à Crest, place Soljenitsyne, du mercredi au vendredi, 15h30 à 16h30 et le samedi deux heures. Le mardi – voir ci-après pour le détail – un film « L’homme au bras d’or » d’Otto Preminger (1955) d’après un roman de Nelson Algren, plus connu en France comme l’amant américain de Simone de Beauvoir. Leur correspondance a été publiée en Folio (Gallimard) et le Nouvel Observateur – devenu L’Obs désormais – avait publié une photo de Simone à Chicago dans la tenue d’Eve, une nouvelle image de l’auteure du « Deuxième sexe ». De quoi susciter de nouveaux commentaires… Pour ce film, il faudra redonner à Nelson Algren toute sa place dans le renouveau littéraire de Chicago dans les années 50. La ville renaissait au sens strict après le traumatisme profonde de la crise de 1929. La grande ville industrielle et financière du Midwest avait été au cœur de la crise.

Images de Chicago

Images de Chicago

Ensuite, 40e oblige, j’ouvre un nouveau cycle sur « Les villes du jazz », villes qui déterminent un jargon, un environnement. Longtemps, les villes américaines, les quartiers, les « endroits » – comme le Texas par exemple qui avait son accent – se sont définis par leur manière de parler. Certaines ville étaient marquées de l’empreinte des migrations venues du Nord de l’Europe, d’autres par celui des « WASP », d’autres encore – parmi les communautés rejetées – par la Sicile ou le sud de l’Italie, sans parler de l’immigration juive d’Europe de l’est et cet accent yiddish qui perdura, ni des Africains-Américains comme il faut dire désormais. Obama, à propos des émeutes récentes et des crimes commis par les policiers blancs ou des tenants de la « suprématie blanche », a osé prononcé le terme banni « Nigger » qui ne connaît pas d’équivalent en français. La traduction, Nègre, est la même que pour « Negro ». Or la charge symbolique, un terme n’a pas véritablement de synonyme, est énorme. « Nigger » est une insulte.
La première ville est la 3e ville, par sa population, des États-Unis, Chicago et la première grande ville américaine – il faut mettre New York, tant cette Ville-Monde n’est pas seulement américaine, de côté. J’ai déjà écrit une introduction que vous pouvez trouver sur ce blog.
Il faut dire, presque en forme d’introduction, que les Obama sont omniprésents. Les restaurants indiquent que « ici a mangé Barak ou Michelle ou les deux », les lieux de leur première rencontre – plusieurs peuvent être répertoriés -, peut-être, je n’ai pas vérifié, leur premier baiser… Michelle a été « travailleuse sociale » dans cette ville, Barak aussi semble-t-il. C’est comme ça que Sarah Paretsky – voir plus loin – a rencontré Barak et est devenu, un temps, son agent(e) électoral(e). Elle aussi a été travailleuse sociale.

Nelson Algren, auteur de l'Homme au bras d'or.

Nelson Algren, auteur de l’Homme au bras d’or.

Le mardi, comme à l’habitude, ce sera un film. « L’homme au bras d’or », de Otto Preminger inspiré d’un roman de Nelson Algren qui porte le même titre.

Mercredi commencera donc par Billie Holiday

Jeudi par l’évocation de Chicago, la sociologie, l’architecture font partie des grandes affiches de la Ville. Sans oublier le blues. Big Bill Broonzy fera partie des grands initiateurs dans la lignée de Robert Johnson qui unifié les blues existants avant les années 1936-37 moment où il enregistre toute son œuvre. Il trouvera la mort dans l’année qui suivra. Il disait avoir dîné avec le diable qui lui aurait donné la capacité de séduire les femmes et de jouer de la guitare, manière d’abolir la réalité mais aussi d’inverser la donne du monde des Blancs en faisant du diable un personnage sympathique. Dans les années d’après seconde guerre mondiale Chicago sera la ville où naîtra le blues électrique avec Muddy Waters en particulier.
Il faut dire que cette ville possède deux ghettos – qui se déplacent dans le temps et dans l’espace en fonction des nouvelles migrations -, l’un pour les nouveaux arrivants, l’autre pour les anciens. Les clubs de blues et de jazz ont proliféré. Moins aujourd’hui. Les clubs ferment comme partout. Il reste le « Buddy Guy Legend » – Buddy Guy l’un des grands bluesmen de ce temps -, situé dans le quartier « qui craint » sans que cette légende soit confirmée par mon expérience personnelle. Il accueille beaucoup d’étudianbts blancs et de chanteuses de blues blanche. Signe des temps sans doute. « House of blues » est l’autre grand club de blues. Au moment où j’y étais, c’était plutôt le hard rock qui dominait. L’intérieur est superbe avec des tables incrustées de bouchons de bouteilles de bière…
Les clubs de jazz sont encore nombreux mais disséminés.
Il faut dire que cette ville donne l’impression de vivre sur trois étages. Les routes se superposant.
Les gratte ciels sont imposants et le Chicago Mercantile Exchange comme les buildings des banques font peur. Sans doute pour décourager les cambrioleurs…
C’est une ville « noire ». Cette population a su très tôt s’organiser et élire rapidement un maire noir. Il faut dire aussi que c’est à Chicago que les premiers syndicats ouvriers ont été créés. Les Hobos – travailleurs itinérants des chemins de fer et Chicago est un nœud ferroviaire – ont su très tôt trouver des structures collectives pour se défendre, s’informer et se former.

Reproduction d'un 78 tours Okeh

Reproduction d’un 78 tours Okeh

Sans oublier la littérature. Des auteurs de polar sont visés à la ville. W.Richard Burnett, véritable historien de Chicago et de ses gangs à commencer par le « Grand Homme », Al Capone (nom jamais cité). Il raconte la ville des années d’avant la crise de 1929. La crise économique touchera aussi les gangs qui avaient réinvestis dans des activités « légales ». Il faudra aller à Kansas City – Missouri – pour retrouver une croissance économique illégale. Ce sera notre prochaine ville (pour l’an prochain).
Les gangs, contrairement à une idée reçue, n’ont pas existé seulement à Chicago même si les agences de voyages proposent de faire le tour des quartiers des gangs. Les quartiers anciennement italiens.
L’auteure récente la plus importante, Sarah Paretsky a su imposer une privée Vic Warshawski.Sarah Paretsky, auteur de polar, créatrice d'une détective privée, a une place à part dans l'histoire des femmes et du polar. Elle a été la première à s'imposer. Elle sait, comme personne décrire sa ville. Si vous voulez connaître Chicago il faut lire cette auteure. Traduite en français au Seuil. Sarah Paretsky, auteur de polar, créatrice d’une détective privée, a une place à part dans l’histoire des femmes et du polar. Elle a été la première à s’imposer. Elle sait, comme personne décrire sa ville. Si vous voulez connaître Chicago il faut lire cette auteure. Traduite en français au Seuil.

Vendredi par les vocalistes. Chicago en connaîtra des sublimes à commencer par Dinah Washington, surnommée « Queen of the blues », Ruth Jones pour l’état civil. Elle avait commencé à enregistrer aux côtés de Lionel Hampton en 1943.

et samedi, en forme d’apothéose, sur le jazz moderne. Mais pas forcément post moderne…

A vous voir, si vous passez par là.

Nicolas BENIES.

Jean-Baptiste Point du Sable, Haïtien, homme libre l'un des fondateurs de la ville. Jean-Baptiste Point du Sable, Haïtien, homme libre l’un des fondateurs de la ville.

Retour de Jazz Sous les Pommiers (Coutances, mai 2015)

Un pharaon (avec un petit p et au petit pied) sénile et décadent ?

Ce devait être la fête. Coutances, petite ville de la Manche mais dotée d’une immense Cathédrale – où il fait froid, les spectateur(e)s en témoignent – et d’un festival non moins immense, médaille de bronze des festivals de jazz en France, accueillaient l’une des dernières grandes légendes du jazz, avec Sonny Rollins, Ornette Coleman, Pharoah Sanders. Compagnon de John Coltrane, ce natif de Little Rock, âgé aujourd’hui de 75 ans, avait commencé sa carrière dans les orchestres de Rhythm & Blues pour s’engager dans l’Arkhestra de Sun Ra. C’est là, à Chicago, qu’il avait reçu du chef de cette secte son surnom, « Pharoah ». Il terminera dans les bras de Coltrane, groupe dans lequel il jouera le rôle de trublion, d’empêcheur de swinguer en rond pour forcer le leader à aller, encore et toujours, plus loin. Continuer la lecture

Rappel, rendez-vous mercredi 22 avril 2015

Bonjour,

Je vous rappelle que avons rendez-vous le mercredi 22 avril à 18h pour une présentation de JSP, Jazz Sous les Pommiers, qui cette années commencera le vendredi 8 mai – un jour férié – et se terminera le samedi 16 mai. De quoi parcourir une partie des jazz (et de quelques autres musiques comme dans beaucoup de festivals désormais).
Comme tous les ans, je donnerai une conférence vendredi 15 mai à 15h30 aux Unelles, salle de conférence avec comme thème les 70 ans de la Libération de Paris et l’arrivée du bebop en France en même temps que celui qui allait devenir une grande vedette de la variété française, Sidney Bechet. Avec ce dernier, « on » avait déjà cassé l’Olympia… Malheureusement, ça ne sera pas la dernière fois…

Voir aussi l’article sur ce même site sur JSP. Pour commencer…

Au Café Mancel d’abord ce mercredi à 18 heures comme d’habitude.

Nicolas.

La légende de 74 ans sera Pharoah Sanders, né à Little Rock et qui a commencé comme saxophoniste dans les orchestres de R n’ B pour rejoindre Sun Ra qui lui donnera son surnom « Pharoah » et ensuite participer aux dernières envolées de John Coltrane. Carrière de leader de groupes ensuite dont un album avec Kenny Garrett, saxo alto lui aussi présent à JSP…

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Deux festivals de jazz

JAZZ
Le printemps est là !

« Banlieues bleues » à peine terminé en ce début du mois d’avril – un festival qui a tenu quelques-unes de ses promesses – que s’ouvre « europa djazz », ex festival du Mans. Depuis quelques temps déjà, il prend ses aises sur presque toute l’année en multipliant les initiatives surtout en direction des collégiens et des lycéens et en organisant concerts, conférences. Se prépare aussi « Jazz sous les Pommiers » à Coutances, qui suit une voie semblable. Ces deux festivals de nos printemps – le premier fête sa 36e année, l’autre sa 34e – se sont imposés comme des lieux incontournables pour les musicien(ne)s d’aujourd’hui. Ils réussissent un tour de force : présenter à la fois des figures connues, quelque fois des légendes comme Pharoah Sanders qui se produira à Coutances le vendredi 15 mai, ou des inconnu(e)s qu’il faut découvrir.
Les organisateurs, toujours sur le fil du rasoir de la baisse des subventions publiques malgré leur notoriété, sont obligés à la réussite. Il faut attirer du public pour justifier des crédits publics. Curieuse société que la nôtre qui oblige au succès ! Malgré cette épée de Damoclès, ils continuent de programmer des artistes jeunes qui ont besoin de ce coup de pouce. Les résidences servent aussi à permettre à un(e) musicien(ne) de créer une performance. Ce sera le cas à Coutances. Airelle Besson, trompettiste, présentera son travail de l’année. Le jazz fait ainsi la preuve de sa vitalité. De jeunes musicien(ne)s se tournent vers cette musique sans que, paradoxalement, le public ne rajeunisse…
« Europa djazz » a invité Vincent Peirani et Emile Parisien pour un « régional tour » (jusqu’au 10 avril) pour mettre en bouche avant les « Rendez-vous du printemps », une sorte de sacre, avec des Nuits – de la salsa, du jazz manouche, des fanfares – et un final, du 6 au 9 mai dans la belle Abbaye de l’Epau – fondée en 1229 par la Reine Bérangère de Navarre – qui verra Matthieu Donarier et Sébastien Boisseau pour un duo saxophone/contrebasse, la saxophoniste Alexandra Grimal, Louis Sclavis, Dominique Pifarély – un violoniste sensuel et actuel -, Airelle Besson, Paolo Fresu et beaucoup d’autres…
Coutances, localité de la Manche avec sa cathédrale en guise de promontoire, chevauchera les dates du Mans en commençant, cette année, le vendredi 8 mai avec le film « Whiplash » à propos duquel le batteur Mourad Benhamou donnera un aperçu de son talent, pour aller jusqu’au samedi 16 mai. Comme à l’habitude, le festival s’adapte au jeudi de l’Ascension. Le dimanche est réservé aux fanfares – ils ont prévu le soleil – et le mardi au blues. Larry Garner sera l’invité de cette soirée. On ne l’a pas vu sur les scènes françaises depuis longtemps et il ne faudra pas le rater… Kenny Garrett, Jacky Terrasson, Joe Lovano, Guillaume Perret – un saxophoniste qui s’affirme –, Henri Texier, un habitué, Paolo Fresu comme beaucoup d’autres… seront de ce feu d’artifice des jazz. Je donnerai, comme tous les ans, une conférence sur le 70e anniversaire de la fin de la guerre en faisant écouter la révolution de ce temps, le bebop.
Ces rendez-vous sont des moments de découvertes, de musiques, de musicien(ne)s. Il ne faut pas rater les concerts de midi, sous chapiteau, qui font, souvent, les madeleines de demain.
N.B.
Rens. Europa djazz, 02 43 23 78 99, www.europajazz.fr,
Jazz sous les Pommiers, 02 33 76 78 50, jsp@jazzsouslespommiers.com

A l’automne, les festivals de jazz se ramassent à la pelle… (2)

Ne dîtes jamais « jamais » !

Nevers, dans la Nièvre, se trouve aussi en Bourgogne. Mais ce n’est pas de vin dont il s’agit même si l’ivresse sera là, mais de jazz. Pour la 28e année s’organise dans cette ville un festival de jazz, « D’Jazz Nevers Festival » au programme pléthorique. Roger Fontanel, organisateur, ne recule devant rien. Des séances de cinéma gratuites, des concerts, des conférences – sur la première guerre mondiale -, des rencontres avec le (les ?) public(s), des initiatives vers le jeune public, des expositions… Le jazz envahit Nevers qui ne pourra jamais dire jamais au jazz…
En une semaine, j’ai compté 38 possibilités d’entendre ou de voir du jazz et des musicen(ne)s, une sorte de record. Ce n’est pas là l’essentiel. Continuer la lecture

A l’automne, les festivals de jazz se ramassent à la pelle… (1)

Le fil à couper le jazz

Cet automne est nonchalant sinon fainéant. Il rechigne à se montrer préférant se faire brûler la politesse par un soleil qui vient de l’été pour des journées que la chaleur rend maladives. Le calendrier se trouve confronté à des embûches nouvelles et ne sait trop comment s’affirmer. Ce temps – qu’il fait – est révélateur de l’ambiance. Personne ne sait où il se trouve ni comment il s’appelle !
Pour les festivals de jazz, il en va de même. Ils ne sont plus réservés à la période estivale. La concurrence était trop rude. Il fallait contourner l’obstacle. Boris Vian disait justement pour aller dans le mur prenons plutôt un hélicoptère.
Ils ont donc investi l’automne. Un moyen aussi de faire jouer des musiciens intermittents du spectacle qui ont besoin de se produire pour bénéficier de ce système en train d’être remis en cause, celui des allocations chômage. Ils et elles ont d’ailleurs bien conscience que le patronat et le gouvernement se servent d’eux pour restructurer l’ensemble de pôle emploi.
fil_oise_14_120x150« Jazz au fil de l’Oise » fête sa 19e édition. Il irradie sur tout le département du Val d’Oise, de Auvers-sur-Oise à Vauréal, avec comme partenaire principal la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise et des théâtres pour accueillir des « vedettes » du jazz. Gregory Porter, vocaliste qui fait un malheur et qu’il faut aller entendre, réellement une grande voix, fait partie de cette petite cohorte de jazzmen qui arrivent à vendre des disques. Il ne faudrait pas rater la rencontre du saxophoniste ténor Joe Lovano, un condensé du jazz actuel avec le trompettiste superbe d’élégance et de mémoire, Dave Douglas ni celle de Michel Portal et Bojan Z., deux vieux amis au demeurant ou Terrasson/Belmondo. Continuer la lecture