JAZZ, le 37e festival Django Reinhardt.

Changements dans la continuité

Samois s/Seine, tous les ans renaît de ses cendres en faisant appel à un esprit Django toujours différent et toujours renouvelé pour essayer de définir le jazz. Django – « j’éveille » est la traduction de Django chez les Roms et il tenait à son pseudo, Baptiste – est le seul génie européen incontestable du jazz. Il a influencé tous les guitaristes et pas seulement ceux qui se réclament du jazz dit manouche. Joe Pass, Jimmy Raney, Tal Farlow, Oscar Moore… ont reconnu leur dette. Dés la parution, en 1938, du premier 78 tours du quintet de Hot Club de France sous l’étiquette Commodore de Milt Gabler, aux États-Unis, la formule fait des émules. Existent désormais des quintets de Hot Club partout dans le monde et un festival, aux États-Unis, qui les réunit à intervalles irréguliers.
Jusqu’à sa mort, Babik, le fils de Django, a dirigé le festival en le faisant vivre et vibrer par sa présence. Les producteurs ont essayé de le faire jouer comme Django mais, lui – comme le montre ses enregistrements – était plutôt attiré par les sons des guitaristes classés sous l’étiquette « Fusion » pour être de son temps et non pas d’un autre qui ne le concernait pas directement.
Pour cette 37e édition, les organisateurs s’interrogent sur « l’esprit Django ». Ils et elles en donnent une traduction ouverte sur les « musiques du monde » et sur les jeunes pousses qui défraient la chronique aux États-Unis et ailleurs. Le jazz est musique d’ouverture fraternelle, de révolte qui aide à se sentir bien contre le monde tel qu’il est. Le jazz emporte participant-es et public dans une vaste sarabande de révolte lorsqu’il est lui-même. Continuer la lecture

Un rendez-vous exceptionnel, le 6 juin 2013, café mancel

Autour des débarquements du jazz

Le 6 juin 1944, les troupes alliées débarquent. la mer est rouge du sang de tous ces jeunes gens venus mourir sur les plages de Normandie. Il faudra attendre le 12 juin pour que les soldats noirs débarquent… Jon Hendriks en faisait partie…

Le jazz débarque en même temps. Le bebop est le nom de la nouvelle révolution esthétique qui bouleversera le monde et la France en particulier. Une bataille d’Hernani partagera la jeune génération d’alors entre les tenants du « vrai » jazz et les partisans du bebop.

La génération précédente, celle de l’entre deux guerres, avait connu la première révolution esthétique, celle de la connaissance du jazz. Les surréalistes, comme les dadaïstes ou Cocteau n’en sortiront pas indemnes. Leur vie en sera changée.

Ce 6 juin, un peu en avance par rapport aux commémorations prévues l’an prochain pour le 70e, je vous propose de revenir sur ces deux débarquements permettant de visiter l’histoire du jazz mêlée à l’histoire tout court, les rapports entre le jazz, la chanson française et la littérature. Pour appréhender l’importance du jazz non seulement comme culture commune du 20e siècle mais aussi dans sa capacité à représenter le monde par l’accumulation de chefs d’œuvre.

Au Café Mancel, jeudi 6 juin, de 15h à 18h pour ce voyage dans le temps, dans l’espace et dans une part de notre histoire.

On ne perdra pas l’occasion de parler radio et de rendre hommage à Sim Copans dont l’histoire personnelle s’est trouvé en phase avec celle du débarquement – comme celle de Louis Guilloux dont on parlera via son roman « OK Joe » – et celle de la radio française par la création des émissions de jazz sur les ondes nationales, la RTF à l’époque.

Nicolas Béniès.