JAZZ, Un concert intimiste du Fred Hersch trio

Un grand pianiste.

Fred Hersch. Le nom devrait suffire pour dire le contenu. Un pianiste contemporain qui sait tout du jazz. Monk, Bud Powell, Bill Evans bien sur se donnent rendez-vous. Au-delà de toutes ces influences, perceptibles dés le premier thème dans cet album, « The Fred Hersch trio, Sunday night at the Vanguard », tout l’art du trio est magnifié. Il a choisi un batteur né dans le jazz et a grandi avec son père, saxophoniste alto, Éric McPherson pour alimenter sa propre création. John Hébert, contrebassiste, joue aussi sa partie pour construire un son d’ensemble. Le trio fonctionne. Et pour cause, ils tournent depuis 7 ans Continuer la lecture

Lire Robert Desnos

De l’écriture automatique à la chronique du Dadaïsme.

Republier Robert Desnos, faire connaître ses premiers textes considérés comme impubliables est une entreprise de salut public. Comme l’œuvre de Benjamin Péret. « Je ne mange pas de ce pain-là » (réédité aux éditions Syllepse en 2010), elle est en dehors de toutes les écoles – y compris la surréaliste. Des poèmes souvent d’une force, d’une irrévérence qui restent, aujourd’hui encore originaux. Les voies ouvertes dans ces années d’entre deux guerres n’ont jamais été comblées. Parce que la férocité, la violence laissent derrière elles la vulgarité. Les mots grossiers – « les gros mots » – ne sont pas synonymes de l’abaissement de notre humanité. Continuer la lecture

JAZZ, Des histoires d’aujourd’hui

Quand un pianiste rencontre un guitariste…

Ils se racontent des histoires diverses permettant de se libérer de leurs traumatismes ou de se purifier comme le public assistant à leur concert ou à cet auditeur inconnu qui essaie de se délivrer du monde par le biais de retrouvailles – pour reprendre les titres des deux premiers thèmes composés respectivement par le pianiste, Ivan Paduart et le guitariste, Quentin Dujardin. « Catharsis » nous proposent-ils. Titre de cet album pour attirer notre attention soit sur Aristote qui parlait d’un « effet de purification » ou sur Freud pour indiquer une décharge émotionnelle libératrice, soit dans les deux cas quelque chose qui s’apparente à la relation entre les auditeurs et les musiciens. L’effet produit est de l’ordre de la communion. Continuer la lecture

Le changement, c’est maintenant ! Sinon…

Une réédition nécessaire

Périodiquement, les pics de pollution font la une de l’actualité. Ils signifient que les mutations climatiques en cours exercent leurs effets tout au long de l’année et provoquent des maladies nouvelles. La circulation alternée est une solution de politiques aux abois qui n’ont pas mis en œuvre les dépenses nécessaires en termes d’infrastructure pour combattre les mutations climatiques.
Naomi Klein, attentive à ces réalités, avait publié en 2014 – et en français chez Actes Sud en 2015 – cette analyse qui reste d’une brûlante actualité : « Tout peut changer », sous titré « Capitalisme et changement climatique ». Il vient d’être réédité dans la collection de poche « Babel ». Cette lecture nécessaire a été depuis complétée par le vécu d’une crise écologique profonde qui suppose la définition d’actions politiques nouvelles et non pas seriner des recettes anciennes qui ont montré leur inanité. Continuer la lecture

Le cas Alexandre Le Grand (ou pas)

Histoires au présent et Histoire

Pierre Briant est un spécialiste de l’Histoire de l’Antiquité du temps d’Alexandre. Il défend l’histoire croisée et a consacré plusieurs ouvrages à Darius et à l’environnement géopolitique – comme on dirait aujourd’hui – du monde d’alors. Il cherche à comprendre, au-delà des individus aussi « grands » soient-ils, les transformations à l’œuvre.
« Alexandre » est le titre qu’il a choisi pour aborder non pas seulement le roi de Macédoine mais aussi – surtout – les figures, les images de cet Alexandre qui ne fut pas grand pour tout le monde. Ainsi s’explique son sous titre « Exégèse des lieux communs ». Il nous fait voyager dans le temps et dans l’espace, du « Roman d’Alexandre » aux historiens d’aujourd’hui en passant par la période de la colonisation avec un Alexandre colonisateur intelligent, respectueux des populations tout en apportant la civilisation. Continuer la lecture

Université populaire Jazz le mercredi 7 décembre 2016

Bonjour,

Visages divers de la West Coast dont le jazz a fait un style, un style indéfinissable sans possibilité de lui donner un contour, un périmètre, une vague définition. Le trait commun, suivant les histoires du jazz un peu vieilles – mais on n’a pas essayé d’en faire de récentes -, est une musique plus douce, plus froide, « Cool » pour dire aussi sa décontraction, plus complexe et créée par des Blancs coiffés en brosse. La figure qui s’impose est Gerry – « Jeru » pour tous les intimes – Mulligan ou Chet Baker.
Suivant cette piste, les critiques tombent sur… Miles Davis et New York 1948. Le nonet constitué par Miles Davis qui réunit Noirs et Blancs – des Blancs pas très blancs – ouvre « The Birth of the Cool », titre du 25 cm publié par Capitol au début des années 1950.
Los Angeles, San Francisco – et son pont suspendu, personnage principal d’un James Bond incarné par Roger Moore – sont des villes qui se construiront par le biais de la littérature. La Beat Generation pour l’après seconde guerre mondiale, mais avant par le biais de Hollywood, l’usine à rêves qui imposera des figures à cette Amérique.
Les visages de la West Coast se multiplient et s’anéantissent les uns les autres pour ne plus savoir distinguer la réalité des villes.
Il en est un qui vient contredire puissamment les histoires du jazz, le ghetto de Los Angeles, Watts. Et les polars. Raymond Chandler et son détective privé Philip Marlowe enquêtent sur cette côte ouest pour des romans qui restent des archétypes du style appelé « hard-boiled »‘ dont le concepteur fut Dashiell Hammett dans les années 1920. Philip Marlowe se situe lui dans la crise des années 1930 pour dénoncer la corruption généralisée.
Le lien Watts/polar s’appelle Walter Mosley. Son détective privé est un ancien truand qui a conservé l’amitié d’un tueur de fabrication artisanale et qui sert à dénouer des intrigues où, logiquement, Easy Rawlins – le nom de cet ex truand reconverti – devait mourir. Autant dire que ce « héros » a plusieurs visages tout comme le ghetto lui-même. Water Mosley s’est fait le chroniqueur de cette partie de Los Angeles.
Watts a vu naître de grands musiciens de jazz comme Charles Mingus, parti pour New York, « Buddy Collette, saxophoniste ténor (que l’on écrira ts), alto, flûtiste et clarinettiste qui restera sur la côte Ouest, Dexter Gordon, Wardell Gray… Pour dire que le côté Noir n’est pas absent.
Michaël Connelly, avec son inspecteur Harry Bosch décrira Los Angeles d’abord via ses égouts, titre de la première enquête. Le jazz est omniprésent dans ses romans. Il essaiera, comme d’autres avant lui, de se débarrasser de son double mais échouera…
Pour dire que le visage Noir(s) est aussi présent.
A mercredi.
Nicolas BENIES.

Deux exemples :
wardell_gray220px-dexter_gordon1Rencontre entre deux amis, saxophoniste ténor, en 1946 à Los Angeles pour un duel, « The Chase. Wardell Gray (photo à gauche) et Dexter Gordon (photo à droite) se livrent une joute amicale. Deux enfants issus de cette west coast, pas vraiment reconnus comme tels. Et pourtant… Mais c’est le propre des classifications de ne pas tenir compte totalement de la réalité. Les deux saxophonistes augmentés d’un nonet – c’est à la mode – ont enregistré aussi « The Hunt » en 1947 qui servira d’inspiration à Jack Kerouac pour « On The Road »…

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220px-west_coast_bluesLa reproduction de la pochette de l’album de Harold Land enregistré en 1960, en compagnie de Wes Montgomery (g), Barry Harris (p) Sam Jones (b), Louis Hayes (dr) et le trompettiste Joe Gordon, tout en puissance qui a joué à la fois avec les jazz Messengers d’Art Blakey et Shelly Manne and his Men, un véritable casse tête pour les mateur de rangement.

Université populaire Economie du mardi 6 décembre 2016

Bonjour,

Le basculement du monde prend son envol. Les sortants ne passent pas les murs qu’ils ont eux-mêmes construits. Ils ne font plus partie du paysage. Le tsunami politique est profond. Il concrétise la crise politique qui faisait l’objet de notre propos la dernière fois, crise de légitimité qui pourrait remettre en cause la démocratie elle-même. La gauche est morte, la droite dite républicaine ne vaut guère mieux. Arrivent le temps du « mouvementisme » qui ex^priment à la fois l’incertitude et la perte de repères.
L’onde de choc économique, sociale, financière doit être analysée.
A mardi donc.
Nicolas BENIES.
PS C’est la fête aux Nicolas…