Un grand pianiste.
Fred Hersch. Le nom devrait suffire pour dire le contenu. Un pianiste contemporain qui sait tout du jazz. Monk, Bud Powell, Bill Evans bien sur se donnent rendez-vous. Au-delà de toutes ces influences, perceptibles dés le premier thème dans cet album, « The Fred Hersch trio, Sunday night at the Vanguard », tout l’art du trio est magnifié. Il a choisi un batteur né dans le jazz et a grandi avec son père, saxophoniste alto, Éric McPherson pour alimenter sa propre création. John Hébert, contrebassiste, joue aussi sa partie pour construire un son d’ensemble. Le trio fonctionne. Et pour cause, ils tournent depuis 7 ans
Au Vanguard, petit club mythique de New York, les musiciens se sentent à leur aise face à un public averti qui répond à chaque sollicitation, à chaque citation. L’air qu’on respire est un air de jazz. Fred Hersch comme ses compagnons y est sensible. Ce lieu oblige les musiciens à se dépasser.
Cet album en fait la démonstration une nouvelle fois. Le trio ne se refuse aucun entrée, free jazz, musique contemporaine le tout construit pour servir le talent du pianiste qu’il faut suivre dans « Serpentine ». Le batteur peut tout faire, c’est une garantie.
Des compositions de Monk à celles de Hersch lui-même en passant par les standards comme celui qui ouvre l’album : « A cockeyed optimist », une composition de Rodgers and Hart pas très connue ou « The Peacocks » de Jimmy Rowles enregistrée par Stan Getz.
Un album à ne pas rater. Fred Hersch fait preuve d’une maturité joyeuse en s’ouvrant à tous les styles qui cohabitent curieusement dans les jazz d’aujourd’hui.
Nicolas Béniès.
« Fred Hersch trio, Sunday night at the Vanguard », Palmetto distribué par Berthus.