Polar historique

Londres 1381.

Paul Doherty, avec comme détective frère Athelstan, poursuit sa chronique de Londres qui a vu la révolte prendre possession de ses rues. Les séquelles sont encore présentes, les braises peuvent redonner naissance aux feux de l’émeute face à la pauvreté et à la misère augmentée d’un hiver rigoureux. Dans ce contexte, une double affaire occupe le moine, responsable de la paroisse de St Erconwald, une série de meurtres de prostituées dépouillées de leur peau qui donne son titre à ces enquêtes, « L’Écorcheur de Londres », référence à Jack l’éventreur, et des assassinats de moines à l’Abbaye de Westminster liés à des questions de géopolitiques comme on dirait aujourd’hui. Là ce sont les promesses du roi d’Angleterre vis-à-vis de l’Écosse qui sont en jeu. Continuer la lecture

Le coin du polar (3)


De Londres à Paris, une même histoire s’écrit.

Dans l’actualité éditoriale de 10/18, du côté des polars historiques et bien ancrés dans l’Histoire, un auteur britannique brosse le tableau de la Grande Révolte à Londres en 1381, première grande révolte de la Ville, une première par rapport aux jacqueries qui continuent de faire mugir les campagnes. Artisans divers, corporations se révoltent face au roi et aux nobles qui les pressure. Paul Doherty poursuit la description du climat qui précède l’éclatement de cette Grande Révolte dans les enquêtes précédentes de Frère Athelstan.
De sont côté le Français Jean d’Aillon décrit la situation de Paris et de ses environs, en 1424, dans cette guerre dite de 100 ans qui a fait une multitude de morts.
L’histoire de ces deux royaumes s’entremêle dans le combat pour l’élargissement du pouvoir de chaque souverain qui doit aussi compter avec sa noblesse.
Une manière agréable de se plonger dans le passé tout en puisant dans la littérature policière – Conan Doyle évidemment pour Jean d’Aillon », les intrigues policières classiques pour Doherty – des références, des enquêtes pour agrémenter l’Histoire d’histoires. Continuer la lecture

Polar historique

Londres février 1381

Paul Doherty la pierre de feuA force de parutions sous des pseudonymes divers, il est facile d’oublier le talent inimitable de conteur de Paul Doherty. Surtout lorsqu’il s’agit des enquêtes du frère Athelstan dans ce Londres de la fin du 14e siècle. Pour les deux dernières parues dans la collection Grands détectives chez 10/18, « Le livre des feux » et « La torche ardente », l’auteur a conservé la même date, le mois, glacial si l’on en croit sa description, de février 1381. C’est le règne du Régent Jean de Gand qui pressure le peuple d’impôt pour enrichir ses collecteurs et lui-même. La révolte gronde dans le Londres populaire. Elle est prête d’éclater. Les populations s’organisent à travers des sociétés secrètes et militaires. Le Frère essaie, par tous les moyens, de protéger sa communauté y compris contre le Régent, avec l’aide du Procureur du Roi, Sir John Cranston. La première tourne autour du « Livre des feux » attribué à Marcus le Grec, des formules permettant de fabriquer des explosifs ou des feux se propageant rapidement sur les habits des personnes visées. Une histoire compliquée d’amour, de haine et de lucre. Continuer la lecture

Jazz. Un absent des dictionnaires très présent

Un batteur américain à Londres.

outlier jeff williamsJeff Williams, batteur découvert, quant à moi aux côtés de Dave Liebman, de Stan Getz et de Joe Lovano, est né dans l’Ohio. Il tombe dans l’amour, comme disent les Québécois, épouse la romancière britannique Lionel Shriver qui a remporté une multitude de prix littéraires. Jeff, de ce fait, enseigne la batterie à la Royal Academy Of Music de Londres tout en continuant de vivre, en partie, à New York. « De ce fait, écrit-il dans les notes de pochette d’où sont tirées toutes ces informations, je suis devenu Transatlantique », une sorte de pont au-dessus de l’Atlantique à lui seul. Une situation idéale pour enregistrer pour le label britannique Whirl Wind avec ses musiciens américains. Peu d’informations disponibles sur ce musicien à la discographie pourtant importante. Raison de plus pour le découvrir…
Qu’il faut découvrir : Josh Arcoleo au saxophone ténor qui a visiblement beaucoup écouté Joe Lovano, Phil Robson à la guitare plutôt dans la lignée de Pat Martino, Kit Downes, pianiste qui a entendu Keith Jarrett mais essaie de s’en sortir et Sam Lasserson contrebasse et basse électrique. Le tout forme un groupe sur les compositeurs du batteur. Elles n’échappent pas toujours à la déformation professionnelle d’un enseignant d’être un peu trop démonstratives. Elles baignent dans le modal post bop et n’arrivent pas toujours à décoller. Lorsque c’est le cas, sur « Hermeto » par exemple hommage à Hermeto Pascoal, on sent que ces musiciens ont de la ressource et gardent la mémoire de tous les jazz. Il faudrait qu’ils acceptent de déraper un peu plus…
Le titre de cet album, « Outlier », est la concrétisation de sa situation étrange entre deux mondes, deux pays dont la langue est le plus grand diviseur – comme disait George-Bernard Shaw. Un terme qui signifie dans le langage des statisticiens, une observation aberrante mais aussi un cas unique. Deux sens qui collent parfaitement à Jeff Williams.
A découvrir.
Nicolas Béniès
« Outlier », Jeff Williams, Whirl Wind Records. www.whirlwindrecordings.com