Retour de l’État-nation ?

Bonjour,

C’était avant la pandémie, avant que le monde change, avant les bouleversements de notre vie quotidienne, avant le retrait sur soi et s’extraire des échanges entre nous par le port du masque. Les visages parlent et, par le masque, ils deviennent muets.
C’était donc avant… que Attac14 décide d’une formation sur les concepts essentiels de l’économie. Était proposé un cycle de 5 thèmes à commencer par le contenu du néo libéralisme et de la place de l’État dans ce contexte idéologique.
Pour en tirer la conséquence la plus importante, qui devait débuter la deuxième partie du cycle, l’État avait construit toute sa politique dans la construction de « champions nationaux », de firmes multinationales « françaises » qui s’émancipaient de son contrôle. il en avait résulté une perte de souveraineté et un transfert du pouvoir réel vers les firmes multinationales. Cette analyse pouvait sembler abstraite. Elle devient évidente avec la pandémie.
L’article ci-après ne remplit pas totalement le thème de la deuxième partie du cycle proposé (pour rappel « Les formes de l’État) mais éclaire l’analyse théorique. La pandémie rend visible l’invisible sur tous les terrains. les derniers de cordée deviennent les premiers pour la bonne marche de la société, les services publics prennent un nouvelle légitimité, les inégalités éclatent au grand jour…
Assisterait-on à la mort de l’idéologie néolibérale ? Au retour de l’Etat/Nation, un retour spécifique ? La Nation, le concept, refait surface. Les interrogations sont multiples et grosses à la fois de possibilités de construction d’un monde différent ou de régressions. Entre les deux, toutes les couleurs de l’arc-en-ciel.

Interrogations sur l’État dans la pandémie.
Retour de l’État-Nation ?

Lors de la première séance du cycle de formation « Comprendre le néolibéralisme » du 5 février dernier, nous avons abordé « Les fondements du néolibéralisme ». Nous devions ensuite nous arrêter aux formes de l’État. La pandémie nous oblige à mettre en lumière toutes les révélations – au sens photographique – que permet le virus et les réponses gouvernementales pas seulement sur le terrain de la crise sanitaire mais aussi sur ceux de la crise économique et financière. Continuer la lecture

Université populaire Economie le 6 juin 2017

Bonjour,

Pour ce 73e anniversaire du débarquement,,je vous rappelle mon livre « Le souffle de la liberté » sur le jazz de cette époque, 1944 et un peu avant, pour répondre à la question quel jazz en 1944-45, aux éditions C&F. Pas de rapport ,avec l’économie ? Pas tout à fait. La Libération voit la (re)naissance d’un Etat qui s’incarne dans une nouvelle forme. Le libéralisme est, pour un temps, abandonné. Dans « La grande transformation », Karl Polanyi écrira que le grand mérite de notre époque est d’avoir rompu avec le libéralisme responsable de la profondeur de la crise de 1929 et, ajoutons, surtout de l’aveuglement des dirigeants incapables de comprendre la crise. Continuer la lecture

Livres d’économie pour l’été… et après…

Question de méthode en sciences sociales

Quatre livres, en cette fin d’année scolaire, alimentent un débat nécessaire sur les outils d’analyse d’un monde qui semble de moins en moins compréhensible.
Quand le fer coûtait plus cher que l'or« Quand le fer coûtait plus cher que l’or » permet à Alessandro Giraudo – chef économiste d’un groupe international –, à la fois, de raconter 60 histoires drôles ou pas pour en tirer une morale disait-on dans les fables du bon La Fontaine. Or, il est de mauvaise méthode, pour interroger le monde capitaliste actuel, de faire référence à des systèmes économiques du passé. La différence fondamentale de contexte, de structuration ne permet en rien d’appréhender le monde d’aujourd’hui. Le titre fait allusion aux Assyriens qui payaient le fer huit fois le prix de l’or sans que l’auteur aborde le fait que la sphère de la marchandise était peu développée et l’absence d’une économie monétaire. Entre autres. Il est impossible de titrer des leçons pour le présent. Continuer la lecture

Renouveau des réflexions sur l’Etat

Quand la sociologie et l’économie rencontrent l’État…

Est-ce un effet différé des mobilisations de Seattle et de celles qui ont suivi ? On ne sait. Il s’avère que le retour de l’État est une réalité dans toutes les analyses. Il fallait bien expliquer l’échec de la stratégie libérale concernant les économies de transition et la crise financière autant qu’économique profonde de la Fédération de Russie en août 1998. Comment le faire sans réintroduire la place de l’Etat et du droit dans les lois de fonctionnement du Capital ? Les institutions financières internationales, FMI en tête, n’ont pas craint – tout comme les chefs d’Etat des pays développés – de soutenir Poutine pour permettre la construction d’un Etat légitime qui permettrait de lutter contre toutes les maffias pour lancer l’accumulation capitaliste. La leçon était claire. Le marché sans l’État n’existe pas. Les mécanismes du marché livrés à eux-mêmes sont incapables de faire fonctionner la machine économique.
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A PROPOS DU LIVRE DE JEAN PIERRE DURAND : « LA SOCIOLOGIE DE MARX », collection Repères, aux éditions La Découverte,

DISCUSSION SUR DEUX CONCEPTS CLEFS DE L’ANALYSE MARXISTE, LES CLASSES SOCIALES ET L’ÉTAT.

Soulignons dés l’abord que les éditions La Découverte ne craignent pas de se trouver en dehors de la mode. Publier successivement une « Introduction à l’économie de Marx », de Pierre Salama et Tran Hai Hac, « La philosophie de Marx », d’Étienne Balibar et enfin « La sociologie de Marx », relève du domaine de l’art, si tant est qu’on puisse l’opposer à celui de la marchandise. Difficile d’écrire sur Marx, difficile de parler d’un théoricien aussi décrié, tout en étant l’un des plus actuel, du moins pour sa méthode et ses catégories essentielles.

Le découpage proposé, au-delà de son enjeu commercial, pose un problème de « lecture » de Marx. Il n’était ni philosophe, ni économiste, ni sociologie mais critique de l’économie politique, signifiant par là qu’il se voulait scientifique et militant, homme libre pour qui « rien de ce qui est humain n’est étranger ».1 Continuer la lecture