Combattre et proposer

Crise systémique et les mutations climatiques.

La proximité de la conférence sur le climat à Paris à la fin de cette année 2015 explique sans doute la multiplication d’ouvrages sur la nécessité de lutter contre le réchauffement de la planète en prenant en compte les mutations climatiques et la profonde crise écologique qui marque notre monde. Le constat est désormais général, sauf pour les grandes firmes conduit par le seule lumière de l’augmentation du profit qui assombrit l’avenir de l’ensemble des populations.
Naomi Klein tout peut changerNaomi Klein s’essaie à démontrer que « Tout peut changer » si l’on comprend que « Capitalisme & changement climatique » sont liées. Elle ironise sur les oxymores comme « capitalisme vert » ou « entreprise environnementale » pour mettre en cause les « fondamentalistes du libéralisme » dans la dégradation des conditions de vie et de nature. La terre, pour les capitalistes est un bien gratuit et exploitable à l’infini, comme le sous-sol. La préservation de l’environnement ne fait pas partie de leur boîte à outils. Continuer la lecture

Le coin du polar, de tous les côtés…

Du côté du polar allemand….
Friedrich Ani, né en 1959, manie avec assurance une plume acérée, souvent poétique pour mettre en scène une société, une ville « M » – titre de ce polar – comme Münich secouée par un passé qu’elle n’arrive pas à dépasser. Tabor Süden est un enquêteur curieux, dans tous les sens du terme. Ancien flic, il n’arrive pas à vivre dans cette époque troublée. Quelle époque ? Celle de ces groupes, de ces gangs nostalgiques de la période nazie ? Ou celle du grand espoir de changement social qui a tendance à se fondre dans un horizon gris et sale ? Ou encore celle des grands poètes allemands qui savent dire l’indicible ? L’univers de ce détective n’est pas stable. Il est comme le monde actuel fait de plaques tectoniques. Qui est qui ? Pourquoi tant de masques ? La seule façon de les faire voler en éclats, c’est l’amour. Un amour impossible et désespéré qui oblige à fuir ou à mourir. La violence est omniprésente. Une fois encore les femmes sont les grandes victimes, quelque fois consentantes. La figure de Mia Bischoff, celle par qui l’enquête arrive, reste une énigme. Le lecteur ne sort pas intact de cette « enquête de Tabor Süden », le sud – pour faire un jeu de mots récurrents dans ce roman – n’est pas là où l’on croit. Il faut découvrir cet auteur très connu en Allemagne. Continuer la lecture

Quand le jazz est là… la bossa s’en va…

A propos d’une anthologie « Bossa Nova in USA/1961-62 »

Ce début des années 1960 est, pour le jazz, des années de création tout azimut. Le free jazz commence à briller de tous ses feux provoquant des réactions de rejet d’une partie du public attachée à la tradition et d’adhésion d’une jeunesse à la recherche d’autres horizons. Au Brésil, dans le même temps, naît une musique nonchalante, « cool », inspirée par cette « école » du jazz dont Miles Davis, en 1948, avec son nonet, est l’un des précurseurs, une simplification de la samba, la Bossa Nova. La Nouvelle Vague, en français, fera écho à celle qui, en France, est en train de changer le regard via une nouvelle manière de filmer, une nouvelle esthétique qui renverse les échelles de valeurs classiques. C’est le temps des révolutions. Le « nouveau » est à la mode.
Comment faire simple ? Reconnaissons que le « simple » lorsqu’il n’est pas simpliste est très compliqué. Le jazz en sait quelque chose qui s’essaie à cet exercice. Le jazz a appris à faire complexe et à se perdre dans sa complexité. C’est le cas à la fin des années 50. Le modal en sera une réponse, via là encore Miles Davis et cet album « Kind Of Blue » (voir « Le souffle bleu », Nicolas Béniès, C&F éditions).
Bossa Nova in USASous l’égide de Carlos Jobim, de Joao Gilberto et de Vinicius de Moraes, poète à ne pas douter, en particulier la Bossa Nova sort de ses limbes. Une manière d’entrer dans la modernité. Elle est marquée un décalage sur le temps entre la guitare ou le piano et le chant, un chant légèrement en avance sur le temps. Alors que le jazz cultive lui, un léger retard sur le temps. Comment faire cohabiter ces deux esthétiques ? Continuer la lecture