Le jazz débarque en France. Naissance d’histoires d’amour…

Pour éviter toute tentative de commémoration… Mémoire et histoire à travers les révolutions esthétiques du jazz…


Les deux débarquements du jazz. Le jazz et la France, une histoire d’amour.

Premier débarquement (31 décembre 1917, 1er janvier 1918, Saint-Nazaire et Brest)

Jim Europe – ça ne s’invente pas – Reese débarque avec son 369th US Infantry Band. On retrouve des traces de cet orchestre dans un coffret de deux CD publié par Frémeaux et associés, « Early Jazz, 1917 – 1923 ».

Immédiatement, le jazz séduit les surréalistes, Cocteau, les Dadaïste. Robert Goffin, avocat et écrivain (belge, je sais c’est pour ça qu’il n’est pas très connu), écrira beaucoup sur le jazz dont une histoire rêvée de cette musique. Michel Leiris recevra le choc de sa vie qui le conduira sur les entiers menant vers l’ethnologie.
Voir « Le jazz à la lettre », Yannick Séité (PUF) Continuer la lecture

Jazz vivant, le temps des festivals… de la côte.

Un festival côtier

Ouistreham ? Vous en avez entendu parler pour ses cures de thalassothérapie et, peut-être, pour son maire qui ne veut pas quitter son fauteuil, André Ledran. Moins sans doute pour son festival de jazz qui commence pourtant à prendre de la bouteille – sans référence directe avec le calva. « Ouistreham Jazz Escales c’est son nom se déroulera – le verbe est juste – du 30 janvier au 2 février, avec deux avant-premières, le 21 janvier au centre socioculturel et le 29 janvier, à 15h, à la Maison de retraite Riva Bel Age, avec les formations de l’Ecole de musique intercommunale pour deux concerts gratuits, façon de présenter le thème de cette année : « Entre classique et jazz ». Les organisateurs ont invité un jeune pianiste, Dan Tepfer, qui proposera sa lecture des « Variations Goldberg » rendues célèbres par Glenn Gould, sous le titre « Variations sur les variations »… une mise en abyme qui pourrait faire voir des faces inexplorées… Continuer la lecture

A propos de l’AACM, de Chicago et d’un label, RogueArt.

Une suite de « En passant par Chicago« 

Les années 1960 allaient voir la dernière (en date) révolution esthétique du jazz – et des autres anti arts pour signifier les arts vivants -, appelée « Free Jazz ». On parlera aussi pour signifier la même révolution de « New Thing », la nouvelle chose sur laquelle, dans Les Cahiers du Jazz (première formule), allait gloser Georges Pérec suivi et précédé par beaucoup d’autres. De nouveau, pour décliner la chose nouvelle, s’écrira que le jazz est mort remplacé par cette « New Thing ». Le jeu sur les mots à certes son intérêt – il peut faire rire aux larmes – mais ne remplace l’analyse de la chose elle-même.

Free et le reste

Depuis, le free jazz à alimenter une sorte de « Mainstream », un terme difficilement traduisible. Ou il suppose toute une explication. Toutes les révolutions esthétiques du jazz se fondent en un grand ensemble évolutif qui forment un corpus, un patrimoine qui devient celui du jazz et des jazzmen. Une sorte de référence commune. Qui a fait disparaître le free jazz englouti dans ce courant principal.
Le « free jazz posait des questions redoutables quant aux frontières, au périmètre du jazz. Continuer la lecture

Du blues, encore du blues.

B.B. King.
BB KingLe plus important des grands bluesmen de l’après seconde guerre mondiale est né à environ 150 km de Memphis sur le Mississippi, le 16 septembre 1925 dans la ferme où ses parents sont métayers. Il se fera appeler BB King.
La crise de 1929 va passer par-là. Les difficultés s’amoncellent, les privations et les vexations sont sans doute son lot quotidien. Le blues est là, qui prend ses aises.
Il sera profondément influencé par Lonnie Johnson, le premier virtuose de la guitare. Alonso gagnera tous les concours et enregistrera à la fin des années 1920 avec Louis Armstrong et Duke Ellington. Il découvrira ensuite Charlie Christian, « l’inventeur » de la guitare électrique et Django Reinhardt. Mais celui qu’on entend le plus dans son jeu dans ses premiers temps – en 1949-1951, influence revendiquée – T. Bone Walker qui marquera de son empreinte indélébile le jazz de l’après seconde guerre mondiale. Continuer la lecture

Littérature, quand les souvenirs rejoignent la mémoire.

Pour un travail de mémoire.

Contre tout espoirDans la folie de la communication – qu’il ne faut confondre ni avec l’information ni avec la conversation – les mots volent leur place aux concepts. Lorsqu’il est question de l’ex-URSS, les termes comme « communisme » associé à « régime totalitaire » abreuvent le bréviaire des tueurs d’espoir. Une manière tout aussi dangereuse de tourner le dos à un bilan nécessaire de ce 20e siècle, de cette expérience révolutionnaire transformée sous le stalinisme en son contraire, un régime bureaucratique, sanguinaire et antidémocratique. Il faudrait expliquer les causes de ce développement en forme d’oxymore.
220px-Mandelstam,_Cukovsky,_Livshiz_&_Annenkov_1914_Karl_BullaPour ce travail de mémoire, les « Souvenirs » de Nadejda Mandelstam (1899-1980) sont un premier envoi. Le titre même est une invite à la réflexion, « Contre tout espoir ». Le tome 1 conte, par un découpage de thèmes, la vie de son poète de mari, Ossip qui terminera sa vie dans un camp de transit, le 27 décembre 1938. Il avait 47 ans. Continuer la lecture