Pour un travail de mémoire.
Dans la folie de la communication – qu’il ne faut confondre ni avec l’information ni avec la conversation – les mots volent leur place aux concepts. Lorsqu’il est question de l’ex-URSS, les termes comme « communisme » associé à « régime totalitaire » abreuvent le bréviaire des tueurs d’espoir. Une manière tout aussi dangereuse de tourner le dos à un bilan nécessaire de ce 20e siècle, de cette expérience révolutionnaire transformée sous le stalinisme en son contraire, un régime bureaucratique, sanguinaire et antidémocratique. Il faudrait expliquer les causes de ce développement en forme d’oxymore.
Pour ce travail de mémoire, les « Souvenirs » de Nadejda Mandelstam (1899-1980) sont un premier envoi. Le titre même est une invite à la réflexion, « Contre tout espoir ». Le tome 1 conte, par un découpage de thèmes, la vie de son poète de mari, Ossip qui terminera sa vie dans un camp de transit, le 27 décembre 1938. Il avait 47 ans. Continuer la lecture