Polar, Faire vivre toutes les mémoires


Série cracovienne

Maryla Szymiczkowa poursuit Sofia Turbotynska dans sa découverte d’elle-même, de son environnement dans sa ville de Cracovie en cette fin du 19e – partie de l’empire austro-hongrois – à travers des enquêtes à la mode Agatha Christie, inspirée des grands romanciers polonais. Après « Mme Mohr a disparu » consacré à la petite bourgeoisie et à ses modes de vie et ses préjugés, « Le rideau déchiré » – un titre de Hitchcock – s’attache à un début de prise de conscience de Sofia sur la réalité du bourbier qu’est la ville via des plongées dans le quartier juif et les récits de prostituées.
Le point de départ, le meurtre de sa femme de chambre, Karolina. Sofia enquête. Les soupçons se portent sur un jeune révolté que la police tue sans autre forme de procès qui ne l’empêche pas de poursuivre pour faire surgir un pacte de corruption, avec l’aide du procureur.
Plus enlevé que le précédent, apuré sans doute de quelques références qui avaient tendance à alourdir le style, l’intrigue elle-même gagne en profondeur. Sofia commence à se séparer de son milieu pour appréhender un monde qu’elle ne connaissait pas et se livre à ses yeux étonnés. Continuer la lecture

Les polars plongent dans l’histoire : la France de 1974, Cracovie à la fin du 19e, Ratisbonne en 1662


1974, une année noire

La mémoire de ce temps se trouve ravivée par Xavier Boissel qui place ses personnages dans ce moment qui, politiquement, de transition. Pompidou avait déjà largement rompu les amarres avec les « services spéciaux » du gaullisme, le SAC – Service Action Civique, pas mal comme intitulé pour des basses œuvres – notamment. Il leur avait coupé les subventions. Il fallait bien qu’il trouve d’autres sources de financement en s’acoquinant avec les anciens de l’OAS – ils s’étaient pourtant combattus – et la pègre. L’hypothèse, crédible, formulée par l’auteur pour trouver de l’argent, le trafic de drogue. Continuer la lecture