Jazz : les nouveautés de l’été


Hommage libre à Teddy Wilson

Le titre de l’album ne laisse planer aucun doute : « La suite Wilson ». La référence à Teddy Wilson, à ses combos – petits groupes – est explicite. Il est possible de déceler une signification implicite : l’absence de copie de l’original mais des arrangements différents ou des compositions originales pour évoquer l’ombre du pianiste, compositeur, spécialiste des accords de dixième et membre des groupes de Benny Goodman. Longtemps décrié le clarinettiste/chef d’orchestre avait pourtant révolutionné la scène du jazz en constituant des groupes mixtes, Noirs et Blancs mélangés. Dans les années 30, un sacrilège pour tous les conservateurs pré trumpistes. Continuer la lecture

Frédéric Borey « Butterflies trio »

Dites-le avec des fleurs;;;musicales.

Frédéric Borey aime le trio cher au cœur de Sonny Rollins, saxophone ténor/contrebasse/batterie qui suppose une mise en commun pour un engagement de tous les instants. Cette modalité de trio a été aussi utilisée par Warne Marsh, saxophoniste un peu oublié mais pas du trio, Damien Varaillon à la contrebasse et Stéphane Adsuar à la batterie.
La proposition est explicite : le vol des papillons en escouade serrée pour butiner les fleurs du jazz qui sont autant de « fleurs du mal » pour inviter à la rêverie, pour sortir, de notre routine qui institue le gris comme seule référence. Le trio survole le monde habituel des conventions pour s’affranchir de la pesanteur, voleter autour de nos habitudes, faire semblant de les respecter pour, par l’intermédiaire d’une violente douceur, faire perdre pied, imposer la lévitation. Continuer la lecture

Jazz un piano qui ronfle

Un moderne classique.ou l’inverse

Vincent Bourgeyx, pianiste, a conservé le goût pour la pulsation du jazz classique tout en intégrant dans son jeu, ses compositions la modernité du jazz comme celle des musiques dites contemporaines. Quelque chose de la folie meurtrière des Oscar Peterson, Monty Alexander et autre Chick Corea passe dans sa manière d’aborder le piano. Ces références ne viennent pas appesantir un climat où la relaxation, la confiance réciproque du trio permet la naissance d’une musique qui ne se refuse rien.
Vincent Bourgeix retrouve le bassiste de ses débuts discographiques en 2002, Matt Penman et fait découvrir un batteur très demandé paraît-il, Obed Calvaire, batteur capable de toutes les métriques. Deux invités transforment ce trio en quartet, David Prez saxophoniste et flûtiste et la vocaliste Sara Lazarus pour trois standards qui sont autant de références et d’insertion dans le classique du jazz.
« Short Trip » invite à ces voyages que l’on dit immobiles, de ces rêves qui peuplent notre vie pour la rendre pleine de possibilités. La musique est une ouverture onirique qui métamorphose nos expériences.
Nicolas Béniès.
« Short trip », Vincent Bourgeyx, Fresh Sound New Talent/Socadisc