Polar. Mémoires coupables

L’hérédité enchaînée
« La théorie des ondes » souffre d’une construction curieuse, des allers-retours dans le temps pas toujours maîtrisés pour obliger le lecteur à perser le poids de l’hérédité sans pourtant, heureusement, convaincre. Une affaire de représentation et de culpabilité conjuguées au présent. Le point de départ, le viol et le meurtre de femmes répondant aux même caractéristiques. Catherine Gauthier est une enquêtrice, ex flic de la Ferroviaire, au service d’un avocat, Pierson. Elle veut se punir d’avoir tué un adolescent.
Le cadre, la ville de Chalon-sur-Saône où tout le monde a l’air de se connaître, joue aussi un rôle dans la construction de l’enquête qui aura de multiples ramifications. La fermeture de l’usine Kodak, laissant des centaines de salarié.e.s sans avenir et des cadres dépossédés de leur qualification se réunissant pour se souvenir, se saouler et s’engueuler. Le désespoir noyé dans l’alcool est un facteur de suicide. Continuer la lecture

Le polar dans ses modes

Polar politique
« Les morts de Beauraing » est en prise avec les réalités déformées qui nous servent d’environnement. Un attentat a eu lieu dans cette agglomération bruxelloise. Il a visé la communauté catholique et le banc des accusé.e.s est rempli de jeunes belges attirés par le djihad. Un choc. Yves Demeulemeester et Leopold Verbist, associés dans une petite agence de presse, décident d’enquêter. Et la vision simpliste d’un ministre de l’intérieur perd de sa netteté. Se mêlent à eux, une militaire d’active, Ingrid Mertens, qui veut venger la mort de son fils adoptif pour faire imploser toutes les données et faire jaillir d’autres pistes, d’autres intérêts de groupes qui n’ont aucun respect pour la vie humaine et veulent servir Dieu, le grand diviseur de notre temps. Les responsables ne sont pas là où tout le monde regarde. Continuer la lecture

Polars. Robin des bois et préservation des œuvres d’art sur fond de meurtres et de confinement

Arsène Lupin pas mort et Américain

Jeff Lindsay, le créateur de ce personnage singulier, « Dexter », tueur et policier, a décidé de changer de registre. Riley Wolfe est un voleur, tueur occasionnel et spécialiste du déguisement. Une personnalité bizarre, réellement sans définition sinon celle du moment et du personnage qu’il incarne, sans mémoire et sans émotions. Un être venu d’ailleurs. Pour cette première aventure, « Riley tente l’impossible » – un commencement qui ressemble à une fin – il se donne le défi de voler le diamant le plus cher du monde et le mieux gardé par les gardiens de la Révolution et par le FBI. Il réussit au prix d’un stratagème inédit et fondamentalement répréhensible moralement. Le personnage n’en est pas conscient uniquement préoccupé du but tandis que l’auteur y est sensible. Continuer la lecture