Le coin du polar (2)

Huit clos luxueux.

Un hôtel, Santa Barbara, la côte Ouest des Etats-Unis, le Pacifique, le luxe suffocant, un système de sécurité dernier cri, des histoires d’amour, de morts, de conflits entre les employé-e-s et, soudain la mort qui fait son œuvre. « Sécurité », premier roman de Gina Wohlsdorf, fait des porteurs de morts, des spectres. Pourquoi ont-ils assassiné toute la compagnie de vigiles, en ratant d’un poil le narrateur ? Pourquoi poursuivent-ils les assassinats du personnel et même du propriétaire de l’hôtel ? Elle ne le dira pas. La mort, la violence est anonyme comme dans « Duel », le premier film de Steven Spielberg qui met aux prises un automobiliste poursuivi par un poids lourd sans que le spectateur n’en sache les raisons.
Tessa, le personnage central, supervise les travaux et est l’objet d’une double histoire d’amour. Du narrateur et de son ami d’enfance qui, d’un coup, réapparaît, Brian dont le jumeau s’est tué dans un accident de moto à l’intérieur d’une roue. Le frère a repris le flambeau et renoue avec Stella, l’amour des deux frères. Continuer la lecture

Polars et livres noirs de février 2015(1)

Un vent qui nous vient d’Allemagne, un vent frais…

finsterauUn titre mystère pour qui ne connaît pas la Bavière : « Finsterau », un petit village pris dans la tourmente de cette bizarre fin de deuxième guerre mondiale où rien n’apparaît possible, où le meurtre gratuit s’inscrit dans la configuration d’un pays écroulé, sans référence.
Une jeune femme, Afra, revient chez ses parents avec son fils de deux ans né des amours malheureuses avec un Français. On en a tondu pour moins que ça. Elle est au bout d’un rouleau qui se dévide pourtant encore un peu. Comme en sursis. L’avenir se dérobe. Pour elle comme pour la Nation.
Reste son fils qu’elle veut élever et défendre à tout prix.
Le père d’Afra est une « grenouille de bénitier », pour employer une expression française. Il croit en un Dieu bizarre malgré toute la barbarie accumulée dans le pays par les hordes nazies. Il est muré dans un silence qui a quelque chose à voir avec la répression nazie qui frappait au hasard pour conserver la main mise sur les populations.
En veut-il à sa fille ou à lui-même ? Pas un jour ne se passe, en cette année 1947, sans engueulades entre le père et la fille. Alzheimer le menace – le nom n’existe pas encore – sans qu’il en prenne vraiment conscience.
La fille et le petit garçon sont assassinés. On enferme le père. 18 ans après, l’enquête est rouverte… Continuer la lecture