Jazz : Un duo contrebasse/piano

Évoquer la musique de Bill Evans, est un pari risqué
Diego Imbert et Alain Jean-Marie ne cachent rien de l’enjeu : « The Music of Bill Evans » affiche fièrement le titre de cet album. La faire vivre, se l’approprier sans la copier en lui laissant toutes les notes qui lui conviennent ne tenait pas de l’évidence. Le contrebassiste voulait se confronter à cette musique pour évoquer – une forme d’hommage – l’une de ses influences, Eddie Gomez qui avait enregistré avec Bill Evans deux albums de duo dans les années 1970. Il a fallu convaincre Alain Jean-Marie, le pianiste guadeloupéenne ne se sentait pas de taille à endosser les habits d’une de ses idoles. Continuer la lecture

Fête aux Antilles et à Paris

Mémoire, modernité et danses.

Antilles en fêteLes musiques populaires, les vraies celles qui ne sont pas lancées comme des savonnettes échappent au domaine de la marchandise, de la reproduction. Elles possèdent un charme magique : la mémoire du temps, ce souffle nécessaire constitutif de notre patrimoine culturel en même temps qu’elles savent se prêter à toutes les modes qu’elles transcendent. Le passé ne peut pas être conservé dans le formol ou alors c’est un passé mort et inintéressant pour les générations suivantes. La répétition est nécessaire à la formation mais est contraire à la création.
Il faut savoir se servir du passé pour entrer dans la modernité.
Les musiques antillaises font partie de notre histoire. Elles sont très tôt entrées dans notre monde. Les musicien(ne)s antillais, de la Guadeloupe et de la Martinique, ont très tôt envahi la Capitale. Paris était – l’imparfait est tout un programme de régression culturelle passant par la fermeture des frontières – une ville de toutes les cultures. Elles s’y donnaient rendez-vous pour magnifier la Ville-Lumière plus encore et lui donner cette « aura » qu’elle a su diffuser. Continuer la lecture