Synthèse de l’illibéralisme
Illibéralisme un terme qui fait fureur pour décrire l’arrivée au pouvoir par la voie électorale de dictateurs au petit pied qui battent en brèche tous les droits démocratiques et installent un pouvoir teinté de fascisme.
Le cas le plus évident est celui de Victor Orban, en Hongrie, inventeur du terme. Un terme qui décrit le vide idéologique actuelle et la volonté de ces gouvernants de remettre en cause les libertés et, derrière, tout l’héritage des Lumières. Il interroge, de ce fait, sur le libéralisme lui-même. Un concept qui fait référence aux Lumières et à la révolution française.
Amélie Poinssot en décrivant le parcours intellectuel et politique de Victor Orban, du sympathisant de Solidarnosc au départ à sa texture idéologique actuelle, raconte aussi les déboires d’un capitalisme à dominante financière incapable de répondre aux besoins essentiels des populations. Le néo libéralisme a construit des monstres qui envahissent notre espace politique et quotidien, dans le contexte d’une crise politique profonde qui appelle au renouvellement de toutes les formes de la démocratie.
« Dans la tête de Viktor Orban » est un voyage proche du fantastique dans les méandres de vide idéologique qui cherche à se remplir en puisant dans les fontaines des recettes nationalistes pour défendre des intérêts individuels. Un phénomène de clique qui est en deçà des conflits de classe mais peut les recouvrir. Orban ne défend pas une stratégie du Capital mais des capitalistes particuliers qui creusent la tombe du Capital. Le raisonnement est celui de tous les colonisateurs et de tous les court-termistes, « Demain est un autre jour », vivons aujourd’hui, creusons notre trou, tant pis pour les autres.
Un livre cri d’alarme. Qui va l’entendre ?
« Dans la tête de Victor Orban », Amélie Poinssot, Solin/Actes Sud