Quel contenu à l’exception culturelle ?
La conférence de Seattle a échoué. Le cycle de négociations, le «round », n’est pas terminé pour autant. L’ordre du jour n’est pas clairement défini, ce qui n’empêchera pas les représentants des 135 pays de poursuivre leurs discussions à Genève au siège de l’OMC. Cet échec est une victoire de toutes les organisations et associations qui ont manifesté leur opposition à cette libéralisation sauvage ne prenant en compte ni les besoins des êtres humains, ni la nécessité de définir un ordre mondial qui combatte la logique folle des marchés.
Démarchandiser1 est une nécessité pour promouvoir le développement de tous les pays et de tous les êtres humains. Pour lutter contre les inégalités et la pauvreté. C’est le rôle du politique, de l’Etat. Dans le domaine de la culture, c’est un impératif vital. Il n’est pas acceptable de voir disparaître des pans entiers du patrimoine culturel mondial sous prétexte de marchandisation et de compétitivité. Il n’est pas sain, pour définir notre futur, de voir s’évanouir certaines cultures dites minoritaires au profit d’une standardisation toujours plus poussée, résultat logique du règne de la marchandise qui se caractérise par sa reproductibilité à l’infini. Il est difficile, dans notre société, de sortir complètement de la logique du marché, il faut donc réfléchir à des moyens pour la contourner et faire fructifier toutes les facettes des cultures. Si des parties disparaissent, le tout – l’ensemble du patrimoine culturel mondial – se métamorphosera à son tour. Pour que naissent des chefs d’œuvre, un nouveau regard, une nouvelle façon d’appréhender le monde fondation d’une nouvelle culture,2 il faut donner les moyens à toutes les cultures d’exister pour qu’elles puissent se féconder mutuellement.
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