Un enragé du Big Band… et du scat
Jean Loup Longnon est trompettiste et puise dans les trésors enfouis de tous ses prédécesseurs à commencer par « Dizzy » Gillespie dont il la faconde. Plaisir aussi chez lui de jouer et de jouer avec d’autres. Surtout, il adore à la folie les sons d’un grand orchestre qu’il dirige d’une main de maître. Pour son dernier opus « Just Time », produit par l’« Association Longnon Big Band », il s’est résolu à constituer un quintet sans renoncer pour autant aux sections de grand orchestre pour certaines de ses compositions ou standards. Il n’a pas craint de récréer le sirtaki des Enfants du Pirée en bossa. Un retour à l’enfance est le signe des compostions et arrangement de cet homme qui a toutes les apparences du bon vivant. Le scat est son autre territoire qu’il arpente avec délice, faisant découvrir aux auditeurs son jardin d’éden.
Quintet donc pour ce « à l’heure » ou juste dans le temps ou le tempo pour des musiques dites « mainstream » autrement dit dans le courant principal du jazz. Il évite les rivages du free jazz cheminant dans les systèmes d’accords allant jusqu’au-delà du be-bop. Des terres déjà visitées qu’il arpente avec gourmandise. Pascal Gaubert, saxophone ténor, Ludovic Allainmat, piano, Fabien Marcoz, contrebasse et Frédéric Delestré, batteur participent pleinement au son de cet album faisant d’un quintet, un grand orchestre. Ils sont aidés par une pléiade d’invités.
Cette musique est faite pour être aimée. Et on l’aime. Malgré tout, quelque chose d’inachevé empêche d’y adhérer pleinement. Sans doute la faute à pas assez d’argent.
Tel que, visiter ces jardins. L’air qu’on y respire n’est pas pollué et la joie de vivre, d’exister y règne en maîtresse…
Nicolas Béniès.
« Just Time », Jean Loup Longnon quintet, Association Longnon Big Band, www.longnon.com