Sur la littérature américaine

De Philip Roth aux révoltés d’aujourd’hui

Philip Roth, né le 19 mars 1933 – au moment où Roosevelt pris ses fonctions de Président -, a décidé, en 2015, d’arrêter d’écrire. Une décision salutaire. Beaucoup de romanciers n’arrive pas à quitter la scène à temps. Tout le monde n’a pas la chance de mourir jeune et de conserver une image positive pour les générations futures…
Claudia Roth Pierpont, journaliste et sans lien de parenté avec l’écrivain – il lui aurait dit « Vous ai-je épousé sans m’en souvenir ? » – en a profité pour l’interroger longuement. Le résultat, un essai biographique, « Roth délivré, un écrivain et son œuvre » pour mêler réalité et fiction, faits réels et leur transformation dans l’imagination d’un romancier à l’ironie et à l’humour féroce. Chaque intitulé de chapitre est une référence au titre d’un roman. L’auteure utilise la technique rothienne. Cette distance renforce l’argumentation de la biographe spécialiste du monde de Roth. Continuer la lecture

Saul Bellow (suite)

L’américanité existe, Bellow l’a construite.

Saul Bellow quarto (2)Saul – diminutif de Salomon – Bellow (1915-2005), fils d’immigrés juifs russes de Saint-Pétersbourg parlant Yiddish installés d’abord au Québec puis à Chicago, deviendra, par la force de sa volonté, un écrivain américain cultivant son « américanité », sa spécificité. Comme James Joyce, il forgera un vocabulaire spécifique et une manière d’écrire.
Il lui faudra attendre son troisième roman, « Les aventures d’Augie March » pour faire cette entrée fracassante en littérature. Une accumulation de détails, de mots, une luxuriance d’images dont le socle repose sur une critique sociale, celle du capitalisme triomphant qui rogne les ailes de la créativité et oblige à franchir toutes les limites surtout celles que la société considère comme le « bon goût ». Continuer la lecture