Faible croissance mondiale, crise financière…

Les nuages noirs s’accumulent.

Toutes les institutions internationales se rejoignent pour prévoir une croissance mondiale inférieure à 3% et cette prévision est continuellement revue à la baisse, la déflation dans les pays capitalistes développés s’inscrit dans la réalité et la crise financière n’en finit d’être combattue par les banques centrales. Dans ce contexte, l’économie française peut-elle connaître une embellie ?

Suivant la dernière Note de conjoncture de l’INSEE datée du 17 mars, l’économie française bénéficierait d’une croissance de 0,4% par trimestre et d’une baisse du chômage en juin de moins 0,1% grâce à la reprise, constatée, des créations d’emploi. Cette croissance serait tirée par les exportations vers les autres pays de l’Union Européenne et plus spécifiquement la zone euro par le biais d’une compétitivité retrouvée. Autrement dit, la baisse du coût du travail sera plus importante en France que chez les partenaires européens. S’agit-il là de la fonction du projet de loi sur le travail ? La baisse des cotisations sociales des entreprises et les aides diverses gouvernementales – CICE, Pacte de responsabilité – au prix d’attaques répétées de la protection sociale ont permis d’augmenter les profits des entreprises/L’INSEE prévoit donc une hausse timide des investissements. Continuer la lecture

Combattre la déflation ?


Le double jeu de Mario Draghi

La Banque Centrale Européenne (BCE) née en juin 1998 dans le cadre de la mise en œuvre de l’Union Économique et Monétaire prévue par le Traité de Maastricht, est la seule institution véritablement supra nationale, indépendante de tout pouvoir politique, de l’Union Européenne. Elle est chargée de la politique monétaire de la « zone euro » et décide, sans concertation, à la fois de la création monétaire et des taux d’intérêt de refinancement des banques – taux directeur et taux d’escompte. Elle n’est contrôlée par aucune institution politique. Continuer la lecture

La politique d’austérité des gouvernements de la zone euro rapproche le risque de récession.


En attendant « Godot la croissance »

La conjoncture économique dans la zone euro est marquée par la récession et la déflation. La baisse des prix constatée sortie usine pour les biens industriels est en lui-même l’indicateur de la surproduction. La politique d’austérité accentue la contraction du marché final et conduit à une baisse des investissements, à la montée du chômage et à une nouvelle crise financière et économique.

La politique budgétaire oriente l’action sur les dépenses publiques dans le sens d’une énorme baisse de 21 milliards d’euros. Du jamais vu. Elle se décompose en :

–7,7 milliards pour l’Etat sous la forme d’une baisse du pouvoir d’achat des fonctionnaires et la réduction de leur nombre sauf pour l’Éducation nationale (+ 9400 postes) et, dans une moindre mesure, pour la Justice et l’Intérieur ; et une diminution du service de la dette (amortissement + intérêts) permise par la faiblesse des taux de l’intérêt. Les marchés financiers prêtent à des taux d’intérêt « réels » – grosso modo la différence entre le taux nominal et le taux d’inflation – négatifs.

-3,7 milliards pour les collectivités territoriales, baisse qui aura un impact récessif sur les investissements publics et se traduira par la dégradation des conditions de vie des populations qui alimentera leur colère sourde. Les jacqueries sont probables. Dans le même temps, le Bâtiment-Travaux Public s’installe dans la récession.

-9,6 milliards pour la Sécurité Sociale dont 3,2 milliards pour la branche maladie. Il est prévu d’économiser 890 millions sur les dépenses hospitalières alors que les hôpitaux sont déjà dans une situation difficile. Des fermetures, des regroupements sont envisagés au détriment du droit fondamental à la santé. Là encore le gouvernement alimente le ressentiment. Comme s’il avait décidé de jouer le vote Front National. Le vote des députés sur la modulation des allocations familiales devrait permettre de rapporter 700 millions. Il est vrai que cette branche de la Sécurité sociale est une branche rapportée. Elle fait plutôt partie de la politique familiale. Mais remettre en cause son caractère universel peut permettre – on entend déjà le Medef – d’élargir cette décision aux autres allocations. Continuer la lecture

La BCE a pris conscience du risque déflationniste

Une réponse à la hauteur du risque ?

Le jeudi 5 juin, Mario Draghi, le président de la Banque Centrale Européenne (BCE) a annoncé des mesures inédites pour lutter contre la déflation. Il a souligné que ces décisions avaient été prises à l’unanimité des gouverneurs des banques centrales de la zone euro, autrement dit la Bundesbank a donné son accord alors que son gouverneur avait durement critiqué les mesures précédentes de soutien aux dettes souveraines des pays du Sud, à commencer par la Grèce.
Il faut croire que la situation est grave.
Elle l’est. Continuer la lecture

DICTIONNAIRE

D comme déflation

L’inflation, en novembre 2013, se monte d’après l’INSEE et suivant l’indice des prix à la consommation, à 0,7% soit un niveau très faible. Ce résultat peut sembler bizarre pour les ménages confrontés à la hausse des prix des achats contraints comme l’énergie, le loyer ou les biens de consommation courants qui ont tendance à s’envoler. En 2014, prévoit l’INSEE dans sa dernière note de conjoncture datée de décembre 2013 avec un titre qui a fait réagir notre humoriste national, François Hollande, « Une reprise poussive », l’inflation augmentera via la hausse des taux de la TVA notamment pour s’afficher à 1,1%, un taux faible mais qui se traduira par une baisse affichée du pouvoir d’achat des salariés, le niveau des salaires nominaux restant stable. Continuer la lecture