Les comédies musicales ne sont plus ce qu’elles étaient.
Elles ne disent plus Noël ou Bonne année. Elles ont arrêté le temps pour nous faire entrer dans une époque révolue, disparue, engloutie. Elles ne nous parlent plus, elles s’agitent encore mais vainement. La recrudescence actuelle de ces « musicals » n’est que bouffonnerie. Ce « retour » exprime la tare de notre époque, le « c’était mieux avant ». Avant quoi, on ne le saura jamais. Avant aujourd’hui qui est déjà hier.
Le passé décomposé et recomposé touche tous les domaines. Sur le terrain culturel, la répétition ne se fait ni en farce ni en tragédie mais sous le règne intransigeant de la marchandise. Elle exige la répétition. La culture, la création semble avoir déserté pour laisser le champ libre au raisonnement capitaliste, celui du retour sur investissement. Pour parler vulgairement, il faut que « ça » rapporte. La culture sait résister via le raisonnement de service public. Il ne suffit pas. Il faut ouvrir les portes, les fenêtres pour laisser entrer l’air frais du large. Paris, comme capitale culturelle mondiale avait su capter tous les talents, réunir génies de la peinture, de la littérature et de la musique – en particulier le jazz. Paris le devait à sa capacité d’accueillir tous ces exilés, tous ces migrants. Continuer la lecture