Séminaire jazz du mercredi 26 novembre 2014

Bonjour,

Semaine chargée pour moi et pour vous.

Après l’économie, le jazz. Mercredi 25 novembre.

Nous quittons Kansas City (Missouri) à regret. Il me restait des musiciens à vous faire entendre.

je vous propose un échantillon – de références – de ce que nous avons entendu
Andy Kirk and his Twelve clouds of joy, avec Mary-Lou Williams, pianiste, compositeur et arrangeure. Des sorties récentes font la part belle à Mary-Lou. Voir les chroniques sur ce blog/site.

Je vous mets ci-après quelques extraits en MP3 de ce que je vous ai fait entendre.

Big Joe Turner, son grand succès « Corrine Corrina » (je vous ai fait entendre Rebecca…)

Le pianiste Pete Johnson, compère attitré de Turner, and his boogie woogie boys, « Cherry Red »

Mary-Lou Williams en trio, « Little Joe from Chicago »

Pete Johnson et Joe Turner dans ce premier grand succès « Roll ’em Pete »

Lester Young premier enregistrement en 1936, « Lady be Good », en compagnie de Count Basie (p), Jo Jones (dr) notamment. Sous le nom de « Jones-Smith inc. », le trompettiste Carl Smith a peu enregistré et on ne connaît pas de solos de lui, mais il fut un premier trompette important de l’orchestre de Basie. Les 13 musiciens étaient au Reno Club à KC et la musique ne s’arrêtait jamais sauf pour le changement d’orchestre…

Harlan Leonard and his rockets que je n’ai pas eu le temps de vous faire entendre, l’arrangeur Tadd Dameron, pianiste du groupe, deviendra un des grands compositeurs du bebop. « My gal Sal » de 1940

Lester Young en 1941 accompagnant Una Mae Carlisle dans « Blitzkrieg Baby »

Lester Young en 1944, « Blue Lester »

1942, premier enregistrement de Charlie Parker avec le Big band de Jay McShann, « Swingmatism »

Charlie Parker et « Dizzy » Gillespie avec Slam Stewart, bassiste fredonnant et le guitariste Slim Gaillard, MC, pour cette jam gravée en 1945 pour Savoy.

Julia Lee en 1947, pianiste et vocaliste, son grand succès « Snatch and grab it »

Quand Ravel et son infante servent de matériau pour un très bel arrangement pour deux musiciens dont l’élégance est le point commun, le trompettiste Buck Clayton et le tromboniste Vic Dickenson, en compagnie de Hal Singer (ts) pour ce « The Lamp is low » titre américain.

Décembre 1945, Lester Young à la sortie de l’armée, « These foolish things »

Un beau final…

Nous quittons donc le Missouri pour partie de nouveau vers le nord industriel, Philadelphie est notre arrêt pour 4 rendez-vous.
skylineLa ville de Benjamin Franklin a été, un temps, une concurrente de New York. Ville des arts et des sciences. Sa gare en forme de temps, inspiré par La Grèce et Rome – mais aussi la « Ville Blanche » de Chicago, au moment de l’exposition universelle.
Sans parler des Amish toujours présent, héritage du fondateur de la ville, Penn et des Quakers. Le film de Peter Weir, « Witness », « Témoin sous surveillance » pour le titre français », fait de la communauté Amish le personnage principal de ce film, avec Harrisson Ford (1985). Communauté présente au marché couvert de Reading Terminal. Repas et commerces tenus par la communauté…
Aujourd’hui, Philly fait bien silencieuse face à Big Apple qui ne dort jamais…
university-city-philadelphia-skyline-day-1400vpUn jazz spécifique est pourtant né là… Beaucoup des musicien(ne)s de cette Ville marqueront le jazz – et le jazz de New York – de leurs empreintes…

Les photos ci-dessous, de Francine Béniès, en guise d’entrée dans la ville de Philly. Elles datent du 17 septembre 2014

Photo 677

Photo 675

Photo 673

Photo 664

Ci-dessus quelques tableaux sur les murs de Philadelphie et ci-dessous l’entrée du Musée d’art moderne.

Photo 631

A mercredi, 18 heures – 19h30 au Café Mancel.

Nicolas BENIES.

Les pays émergents d’Amérique latine

Le basculement du monde.

Pierre Salama est un spécialiste reconnue de l’Amérique latine. Le livre qu’il vient de publier est apparemment un livre de cours sur « Les économies émergentes latino-américaines, entre cigales et fourmis ». Il est aussi une analyse des formes de sortie du sous développement comme des politiques à mettre en œuvre pour se situer dans le basculement actuel du monde qui voit surgir des nouvelles économies potentiellement dominantes, comme la Chine et d’autres en déclin comme les Etats-Unis. Comment se situent, dans ce contexte les grands pays latino américains ? Peut-on tirer des leçons du passé ? De la Chine ? Peut-on comparer ces économies classées comme émergentes après avoir été appelées « NPI », nouveaux pays industriels ? Comment expliquer les problèmes rencontrés actuellement par le Brésil ? Les questions sont multiples, les éléments de réponse incitent le lecteur à « faire » de l’économie, qui suppose de raisonner non pas à partir des seuls éléments économiques, mais à intégrer les luttes sociales et surtout l’intervention de l’Etat, les politiques mises en œuvre. Pour se donner des outils de compréhension d’un monde en complet bouleversement, un monde qui bascule. L’ancien est en train de mourir en laissant des traces, le nouveau à du mal à sortir des limbes. En ce sens, ce livre est un vrai manuel d’économie politique, pour tous, étudiants et enseignants.

Nicolas Béniès.

« Les économies émergentes latino-américaines. Entre cigales et fourmis. », Pierre Salama, Collection U/Armand Colin, 225 p.

Quand le livre fait le beau.

De catalogues en catalogues…qui peuvent être des livres tout simplement.

Les catalogues d’exposition ont une drôle de vie. Il en est qui disparaissent derrière les fastes de l’exposition, d’autres qui se mettent en lumière à la place de l’exposition, d’autres encore qui savent vivre leur vie. Tout est ouvert. Il ne faut se contenter ni de l’une ni de l’autre. Elle et il ne sont pas forcément complémentaires. Continuer la lecture

Du côté des nouveautés en jazz

Un groupe, un guitariste israélien et la suite….

Un autre retour, le groupe Quest qui avait marqué de son empreinte la fin des années 1970 et le début des années 1980. un groupe qui avait su synthétiser le free-jazz, John Coltrane bien sur, Bill Evans, Albert Ayler, Wayne Shorter, Miles Davis pour créer un « son » reconnaissable entre tous. Dave Liebman, sopraniste sans égal, une des grandes voix d’aujourd’hui, Richie Beirach, pianiste à la fois aventureux et classique, Ron McClure, bassiste conservant envers et contre tout le tempo nécessaire à la création et Billy Hart, batteur superbe, sorte de synthèse d’Elvin Jones et de Tony Williams ont construit ce quartet et une connivence résultat de longues années de pratique commune. Leur album précédent pour « out here », « Quest », faisait la démonstration de leur capacité à continuer de créer. Celui-ci a une ambition différente, rendre hommage à Wayne Shorter compositeur, grand compositeur que ce saxophoniste. Dans la production actuelle, cet album sort la tête de l’eau musicale et il continue à faire la preuve que ces quatre là ont eu raison de reconstruire leur groupe sans regarder vers leur passé glorieux – ce qui n’est pas facile notons-le en passant. Ils donnent pourtant l’impression de n’être pas totalement libre dans ces compositions qui ne font pas totalement partie de leur monde. Une des raisons c’est que la méthode de composition de Wayne Shorter, faite de glissements successifs, apparaît un peu trop. Le titre nous l’indique avec quelque humour, « Circular dreaming », un processus de rêves circulaires, une bonne définition de la musique de Wayne Shorter. Ce qui n’empêche de goûter le projet et… le groupe !

Nicolas Béniès

« Circular dreaming », Quest, Enja/Harmonia Mundi. Continuer la lecture

Un monde barbare et incertain. (article publié dans Critique Communiste)

 

Le 11 septembre 2001 marque l’entrée dans une phase nouvelle.

Le 11 septembre 2001 est une date importante. Elle marque l’entrée dans une phase nouvelle de l’histoire du monde. De nouvelles divisions apparaissent, des théorisations idéologiques deviennent force matérielle pour légitimer les guerres assurant la domination absolue des États-Unis. Le Canard Enchaîné du 22 mai 2002 se fait l’écho de la décision du gouvernement américain de bombarder l’Irak au plus tard en janvier 2003. L’administration américaine est en train de vouloir convaincre les gouvernements des pays de l’Europe qu’il faut se mettre au service de l’impérialisme américain pour combattre le terrorisme, laissant planer la menace d’attaques comme celles du 11 septembre 2001 sur les autres grandes villes.

Ce monde là est aussi un monde barbare. La disparition de l’URSS, la domination absolue du capitalisme à l’échelle mondiale pour la première fois depuis la révolution russe de 1917, le libéralisme comme seul corpus de pensée théorique ont conduit à la domination absolue – et nouvelle – des États-Unis sur le reste du monde. Continuer la lecture

Un monde barbare et incertain. (Publié dans Nouveaux Regards)

Pourra-t-il résister à la récession et au krach financier ?

Les attentats suicides de New York et Washington ont dévoilé la réalité de ce monde de l’après-guerre-froide où ne subsiste qu’une seule super puissance, les États-Unis, où la Ville-Monde, New York, tient dans ses mains la vie de milliards d’individus, de pays ou de firmes parce qu’elle est le premier centre financier du monde.1 Un monde sans règles, sans vision, sans futur où ne règne que la loi du plus fort. Continuer la lecture

Nouveautés en jazz de 1999

Les disques prioritaires

Sam Rivers’ Rivbea All-Star Orchestra : « Inspiration », RCAVictor/BMG.

Cet album mérite son titre. Oui, Sam Rivers, saxophoniste ténor et soprano, flûtiste est inspiré et son grand orchestre tourne au quart de tour comme une machine bien huilée qui aurait des années de route derrière elle. Ce n’est pas le cas pourtant. Il faut croire que, dans le studio, la magie du jazz était là, que c’était fête. Pourquoi cette euphorie ? Personne ne répondra. Elle est là, c’est l’essentiel. Le jazz montre toute son étendu de sons, de couleurs, de références, de joie de jouer, de rire, de peurs, d’angoisse, de larmes. Tout est là soudain, dans nos oreilles. La fraternité, la liberté, l’égalité composantes essentielles de cette musique-art-de-vivre qui sait se dépasser et continuellement, sont présentes. Sam Rivers nous apparaît sous les traits d’un jeune homme – il a en fait 68 ans, il est né en septembre 1930 – capable de s’étonner et de nous étonner, retrouvant une certaine naïveté non dénuée de rouerie pour nous faire entrer dans son monde. Un album qui sera l’album de l’année qui commence. Le compositeur a retrouvé là le bonheur de composer, d’improviser avec un orchestre de jeunes et de moins jeunes qui ont subi son influence et qui le connaissent bien, comme Steve Coleman, Chico Freeman, Ray Anderson, Joseph Bowie… Il faudrait tous les citer… Ne vous laisser pas influencer par les clichés qui traînent dans les têtes sur le « Free-jazz » inécoutables. Sam Rivers a cette réputation. Oubliez vos préjugés. Entrez dans le monde de Sam Rivers. Vous en resterez sur le cul. Continuer la lecture

Nouveautés jazz février 1999

Les disques de jazz

Woody Allen : « Wild Man Blues », RCA distribué par BMG.

Le film de Barbara Kopple, au titre éponyme, présentait la tournée de Woody Allen, clarinettiste de jazz dit traditionnel. Le film offrait une vision de Allen tellement proche de ses films, qu’on s’y croyait. La musique n’avait qu’un rôle d’ornement. Ici l’ornement devient le principal. On découvre un groupe encore plus «traditionnel » que nature. Avec une volonté proche de la manie de «coller » à l’original pour en faire une pâle copie. Malgré les imperfections techniques, Jimmie Noone ou Johnny Dodds et plus encore Sidney Bechet – pour parler des clarinettistes – sonnent plus vivants que cet ensemble. Ils jouent une musique morte qu’ils enterrent tristement. Je ne m’attendais pas à ce résultat. Le film m’avait laissé plutôt un sentiment agréable. Continuer la lecture