Pourra-t-il résister à la récession et au krach financier ?
Les attentats suicides de New York et Washington ont dévoilé la réalité de ce monde de l’après-guerre-froide où ne subsiste qu’une seule super puissance, les États-Unis, où la Ville-Monde, New York, tient dans ses mains la vie de milliards d’individus, de pays ou de firmes parce qu’elle est le premier centre financier du monde.1 Un monde sans règles, sans vision, sans futur où ne règne que la loi du plus fort.
La géopolitique existe, Dussouy l’a rencontrée…
Un monde qui interroge toutes les sciences sociales. En premier lieu la « géopolitique ». Dans une thèse récente,2 Gérard Dussouy essaie de construire un système de compréhension de ce monde né après la chute du Mur de Berlin, la monde du 21e siècle. Croisant toutes les disciplines des sciences sociales – de la sociologie à la science politique en passant par l’économie, la démographie, la géographie et l’histoire – il voudrait arriver à une « recontextualisation du monde ». Après avoir passé en revue tous les auteurs suivant leurs disciplines,3 par le biais de la notion d’espace et en tenant compte des acteurs structurant ces espaces, il arrive à formuler trois configurations possibles du monde. La première, « l’intégration mondiale, sous la forme d’un ordre libéral hégémonique » sera la Pax Americana, autrement dit un monde pacifié sous la conduite de la seule super puissance, les Etats-Unis, n’apparaît pas crédible. Elle pourrait ouvrir la voie au chaos – hypothèse qui trouve dans la guerre non déclarée d’Afghanistan des débuts de réalisation -, lui-même, suivant la théorie des physiciens (l’effet papillon), permettant de construire une autre architecture du monde. Le chaos ne lui fait pas peur. Le Moyen Age non plus. Tout dépend, en l’occurrence, du poids des mots. La troisième, la plus probable, est celle de la régionalisation du monde, dont il est abondamment question dans la littérature économique dont il s’est fait l’écho. Ces trois configurations sont loin de s’exclure. Les trois peuvent offrir une sorte de représentation du monde qui accepte l’impondérable et l’irrationnel. La « géopolitique » se trouve donc dans l’impossibilité d’offrir une grille de lecture de ce nouveau monde. Sans doute parce que ses règles ne sont pas encore forgées. L’auteur échoue donc à forger des outils de « recontextualisation ». Mais cet échec est intéressant. D’abord parce qu’il plaide pour une interdisciplinarité pour comprendre le monde, ensuite parce qu’il nous invite à ne pas faire l’impasse sur la critique du capitalisme pour le comprendre et l’appréhender.
Dans le même mouvement, il critique toutes les visions unicausales d’explication du monde. Dont celle de Samuel P. Huttington dans « Le choc des civilisations » divisant le monde en deux. La civilisation occidentale – qu’il aurait fallu définir – d’un côté, le monde arabo-musulman de l’autre. Ce « choc » sert à habiller toutes les aventures politico-militaires. Il ne permet pas de décrypter ce monde. C’est plutôt un monde fantasmagorique.
Les discours actuels, qu’ils soient signés « W » Bush ou Ben Laden y empruntent beaucoup. Chacun de son côté se présente comme le tenant d’une civilisation, d’un ordre – au sens moyenâgeux du terme. De ce point de vue, c’est plutôt la construction de micro-identités fantasmées dont il est question. Une construction de sectes à la recherche de son corpus idéologique. Une représentation du monde qui s’éloigne des réalités.
Un monde barbare.
Ce monde là est aussi un monde barbare. La disparition de l’URSS, la domination absolue du capitalisme à l’échelle mondiale pour la première chute depuis la révolution russe de 1917, le libéralisme comme seul corps de pensée théorique ont conduit à la domination absolue – et nouvelle – des Etats-Unis sur le reste du monde. Pour s’affirmer, ils ont choisi la voie de la guerre faute de consensus minimum international pour s’imposer pacifiquement. Les discussions à l’intérieur de l’OMC – Organisation Mondiale du Commerce créée en janvier 1995 – ont mis à jour, grâce aux manifestations de Seattle, les contradictions existantes entre les grands pays capitalistes développés et entre le les pays du Nord et ceux du Sud se sentant complètement exclus de toutes les tractations.
Les auteurs de ces actes de barbarie ont-ils voulu « punir » les Etats-Unis pour son impérialisme débridé, pour sa volonté de mener le monde entier ? Si c’est le cas – on peut en douter -, ces barbares sont des imbéciles. Leur conséquence première est de renforcer les Etats-Unis dans leur leadership et de légitimer le président W. Bush, reconnu comme tel par toutes les populations américaines.
Il faut plutôt voir un processus de déstabilisation de cette région – défini comme un ensemble de pays – du monde. Le gouvernement américain en bombardant l’Afghanistan, sous prétexte de lutter contre le terrorisme, renforce ces visées. Il faut éviter que l’émotion prenne le pas sur l’analyse comme le montre la tribune de Liliane Kendel – membre du comité de rédaction des Temps Modernes – dans Libération.4 Est-il possible de démontrer que la guerre menée par « W » Bush en Afghanistan permet de combattre la secte de Ben Laden ? Ces bombardements intensifs ne lui donnent-ils pas une nouvelle virginité en le posant comme la victime et à travers lui tous les peuples arabo-musulman ? Mesure-t-on la coupure qui s’élargit entre le Nord de plus en plus riche et le Sud de plus en plus délaissé ? Faut-il mettre entre parenthèses le retour ambivalent de l’Etat ? Retour qui s’effectue sur le mode répressif. La remise en cause des libertés démocratiques allant de pair avec la lutte contre le terrorisme. Les gouvernements voulant aussi contrôler le courrier passant par le Net. Tous les pays développés suivent cette voie. Cette restructuration de la forme de l’Etat,5 déjà bien entamée avant les attentats, s’est approfondie. Le libéralisme provoquant la crise politique, en s’attaquant au plus grand nombre, a besoin d’une forme autoritaire de l’Etat pour imposer ses directives.
Le président américain se retrouve avec les pleins pouvoirs votés par le Congrès et le soutien du monde occidental via l’application de l’article 5 du traité de l’OTAN qui répond à un acte de guerre visant l’un des membres en déclarant la guerre à l’ennemi devenant ainsi commun. Cet ennemi est, pour l’instant, inconnu. La piste Ben Laden devrait conduire à la CIA. Elle a financé ses réseaux comme les talibans alors en lutte contre l’ennemi commun, l’URSS qui occupait l’Afghanistan.6
Les bombardements sur l’Afghanistan, de jour en jour, s’intensifient, y compris avec la victoire de l’Alliance du Nord. Les Taliban en fuite reçoivent le soutien des autorités religieuses du Pakistan. Il n’est d’ailleurs pas sur que le régime issu d’un coup d’Etat de Mousharaf résiste à cette vague menée sous la forme de l’islamisme radical. La déstabilisation est en marche sans qu’apparaise une quelconque alternative politique et sociale. Sans parler des affrontements en préparation entre l’Inde et le Pakistan, en concurrence pour devenir le sous impérialisme de cette région. Le président américain en profite pour se comporter en vainqueur imbécile en voulant voir le monde à ses pieds. Aucun impérialisme n’est assez fort pour lui tenir tête.
Un Etat autoritaire.
La première conséquence de ces attentats porte sur la remise en cause des droits de la personne humaine. La police se trouve et légitimé et renforcé dans ses tâche de répression aveugle contre toute contestation de l’ordre libéral. La chasse au faciès a commencé aux Etats-Unis. Sharon en profite pour présenter tous les Palestiniens comme des terroristes et accentue sa politique colonialiste et assassine. Le conflit se transforme en conflit religieux pervertissant toutes les relations entre communautés tissées jusque là et risque de se développer au-delà du Moyen-Orient. Le Sud se sent encore plus exclu. D’autant que la crise financière comme économique le touche de plein fouet, à commencer par l’Argentine – en plein chaos social et politique7 en ce début d’année 2002 -, le Brésil, les pays d’Asie du Sud-Est… L’onde de choc de la chute des « Twins Towers » s’est d’abord fait sentir dans ces pays. L’incertitude est à son comble et les opérateurs financiers recherchent la sécurité.
L’anti-mondialisation libérale se trouve assimilé au terrorisme pour déconsidérer ses propositions. Pourtant, la régulation de ce monde là devient une profonde nécessité. Le libéralisme a institué la guerre de tous contre tous, minant toutes les solidarités, décrédibilisant le politique et l’ouverture des possibles pour laisser le champ libre au « risque »8 individuel et au profit maximum et à un monde barbare.
Dans le même temps, après la guerre du Golfe, les Etats-Unis s’affirment comme l’impérialisme dominant. Les thèses, héritées de celles de Karl Kautsky,9 le présentant comme le super impérialisme ne résiste pas à l’analyse. d’abord parce que loin d’éviter la guerre, il la provoque pour « poursuivre la politique par d’autres moyens »,10 ensuite parce que les contradictions inter impérialistes – entre les Etats-Unis, le Japon et l’Allemagne – sont loin d’avoir disparues même si elles se sont estompées.
De plus, les Etats-Unis n’ont pas les moyens de résoudre leurs contradictions internes, contradictions issues des lois de fonctionnement du mode de production capitaliste. La récession actuelle aux Etats-Unis s’explique classiquement par la suraccumulation du capital – la fameuse baisse du taux de profit – et par la surproduction, la baisse du marché final, comme conséquence non pas seulement des attentats mais plus classiquement là encore de la remontée du chômage elle-même liée aux licenciements des firmes voulant hausser leur taux de profit par l’intensification du travail et par les destructions d’emplois. Comme le souligne Henry Mintzberg11 « Les entreprise qui réduisent leurs frais deviennent plus efficientes, pas forcément plus efficaces. (…) Certaines économies peuvent comporter des risques à long terme pour l’entreprise. Ainsi les dirigeants de Nortel, société de télécommunications (…) ont, à mon sens, mis en danger l’avenir de l’entreprise lorsqu’ils ont décidé de licencier le quart de leurs salariés : ils ont limité sa capacité à développer de nouveaux produits ». La logique qui préside à ces restructurations est uniquement financière et répond à la « tyrannie de l’actionnaire », l’obsession de la « share holder value »12 pour parler comme les opérateurs financiers. Cette politique imbécile – « crass » dit Mintzberg – se retrouve au niveau des Etats. Les gouvernements préfèrent nier – comme en France ou en Allemagne – la réalité de la récession plutôt que d’imaginer une politique économique permettant de l’éviter. Jospin comme Bush parle de « patriotisme économique » qui n’évite en rien la poursuite des licenciements et des restructurations. Continuer dans la voie des politiques d’inspiration libérale – on pourrait parler « d’interventionnisme libéral » – ne pourra qu’approfondir la récession difficilement évitable.
L’incertitude comme seule donnée certaine de ce monde.
Cette récession, comme la guerre non déclarée à l’Afghanistan, vient démontrer que le monden’est toujours pas entré dans le 5e Kondratieff. La période n’a pas changé. L’âge d’or ne s’est pas réalisé. Le capitalisme lui connait des métamorphose. La période longue marquée par les récessions – l’onde longue à tendance récessive – permet au capitalisme de se restructurer, de se métamorphiser. La troisième révolution scientifique et technique – au-delà de la soi disante « nouvelle économie » – s’est élargie aux branches d’industrie principales et aux services. Il était logique que ce secteur, à son tour, connaissent les mêmes crises que les secteurs dits traditionnels.
Ce monde capitaliste développé connaissait depuis le début de l’année, les prémices d’une récession, commençant par les Etats-Unis.13 A partir de mars 2000 – la chute des cours sur le Nasdaq14 – un krach « lent »15 s’est manifesté sur l’ensemble des marchés financiers. Le risque à la fois d’une récession internationale synchronisée pour la première fois depuis les années 1980 et d’un krach financier n’étaient exclus par aucun économiste. La dépression s’installerait alors ressemblant – avec des divergences – à la crise de 1929. Les attentats viennent renforcer ce risque. Parce qu’ils renforcent l’incertitude. Parce qu’ils viennent accélérer des tendances déjà existantes. Les réactions ne manquent pas. Les banques centrales ont créé de la monnaie en injectant des liquidités dans l’économie pour éviter les crises de crédit et les faillites d’opérateurs financiers, de banques et de grandes entreprises. La FED, la banque de réserve fédérale américaine, a, pour la huitième fois consécutive, baissé ses taux d’intérêt à court terme pour éviter la chute de Wall Street. Et ce mouvement se poursuivra. Il crée une euphorie factice sur les marchés financiers qui en oublient les baisses de la profitabilité enregistrées par toutes les grandes entreprises.
La tendance reste baissière sur les Bourses du monde entier à commencer par celles des pays latino et centro américains comme celles d’Asie du Sud-Est. Ce sont ces pays qui connaissent les premiers l’onde de choc de la récession américaine – datée officiellement de mars 2001 –comme de la récession du Japon qui la précède, les deux plus importants clients de la zone. « AsiaWeek »16 propose, en conséquence, une version régionale du libéralisme. L’ouverture des marchés au sein de la seule zone des pays d’Asie incluant la Chine qui fait rêver devant cet énorme marché potentiel. Il faudrait, pour ce faire, rompre avec l’OMC… Sans compter la crise bancaire que continue de vivre la Turquie pouvant alimenter la haine contre l’Occident et laisser la porte ouverte à un soutien populaire des talibans.
Les crédits militaires américains viennent de se voir augmenter de 40 milliards de dollars, par un transfert de l’excédent du régime des retraites public, et pourraient jouer un rôle de relance keynésienne classique. Pour qu’elles aient un effet sur l’économie, il faudra du temps. Il n’est pas sur que ces mesures de relance classiques soient suffisantes, y compris en rajoutant l’augmentation des commandes à l’industrie du bâtiment provenant de la destruction des tours et d’une partie du quartier des affaires. Dans le même temps le trafic aérien sera moins important – Air France vient d’annoncer qu’il ne respecterait pas ses engagements concernant de nouvelles embauches – et les compagnies d’assurances devraient voir leur profit diminuer sauf à faire accepter ces attentats comme un acte de guerre. Juridiquement ce serait le gouvernement américain et d’autres qui prendraient en charge les réparations. Le gouvernement américain a d’ores et déjà décidé d’aider les compagnies aériennes et les sociétés d’assurances pour éviter la faillite. Il aussi mis en place – comme en France et en Allemagne – une politique fiscale de baisse des impôts directs – l’impôt sur le revenu et l’impôt sur les sociétés – pour alimenter la reprise de la consommation d’un côté et celle des investissements de l’autre. Une politique qui n’aura que peu d’incidence. les ménages américains, comme les français ou allemands prêtent plus d’attention à la hausse ou la baisse du chômage. Hausse et baisse ont des conséquences directes sur ce qu’il est convenu d’appeler la confiance. En ce moment, du fait même de la politique des grands groupes industriels et financiers de restructurations, le chômage augmente rapidement. Aux Etats-Unis, il est passé en un mois de 4,9% à 5,2%.
Keynes, le retour ! A moins que Bush imperator se croit le plus fort.
L’hypothèse la plus probable se trouve dans la poursuite et l’accélération des tendances à la récession internationale et à la baisse des cours sur les marchés financiers. Laurent Fabius et le gouvernement Jospin, dans la présentation actuelle du budget, n’ont pas voulu tenir compte de cette nouvelle donne. Ils poursuivent dans la voie de la baisse des dépenses et de la déstructuration des services publics au lieu d’imaginer une autre politique économique qui permette de lutter efficacement contre la récession en augmentant les dépenses de l’Etat, en créant des emplois pour favoriser la hausse de la consommation des ménages, moteur essentiel de la croissance passée. C’est un budget qui appelle la récession, malgré la hausse du déficit budgétaire dû à la conjugaison d’une politique fiscale de baisse des impôts directs – impôt sur le revenu et impôts sur les sociétés – et d’une baisse de ces impôts provoqués par le ralentissement de la croissance. Il est temps de forcer les politiques européens de se pencher sur la taxe Tobin pour réguler les marchés financiers et défendre une autre politique en faveur de l’égalité des droits.17
Après les attentats, après le déclenchement de la guerre et sa poursuite, le mode est entrée dans une nouvelle phase. La donne a changé. Désormais, le keynésianisme refait surface. Le Prix Nobel d’économie a été attribué cette année à trois néokeynésien, George Akerlof, Michael Spence et Joseph Stiglitz. Ce dernier s’était fait connaître en critiquant les politiques libérales du FMI alors qu’il était économiste de la Banque mondiale. Il avait été licencié. Les politiques économiques mettent plus de temps à changer. « W » Bush s’oriente, avec quelques réticences, vers une classique politique de relance tout en poursuivant dans la voie de la déréglementation et de la baisse des impôts. Contrairement aux gouvernements européens, il a abandonné le dogme de l’équilibre des finances publiques.
Cette nouvelle donne oblige à se poser la question, classique dans les romans policiers, à qui profite le crime ? Aux talibans et Ben Laden se posant en leader du Sud contre ce Nord impie en faisant oublier leur répression interne visant d’abord les femmes ?A Bush et aux Etats-Unis voulant imposer leur culture, leurs marchandises au reste du monde ?
Ce monde qui se dessine n’est pas le nôtre, entre un Nord conduit par W. Bush retrouvant les accents de John Wayne contre Ben Laden et un Sud qui serait représenté par le fondamentalisme religieux. Chacun utilisant la même rhétorique de la lutte entre Dieu et le Diable. Défendre un autre monde est devenu un impératif. Un monde internationaliste, construisant ses solidarités sur la lancée des manifestations de Seattle et de Gênes, un monde de résistance à la marchandisation comme à la structuration de micro-identités allant de l’extrême-droite aux fondamentalistes, un monde féministe, de liberté, d’égalité et de fraternité.
Nicolas BENIES. Le 5 novembre 2001.
Livres sous revue :
Gérard Dussouy : Quelle géopolitique au 21e siècle ?, Editions Complexe, 405 pages.
Michel Husson : Le grand bluff capitaliste, La Dispute, 215 pages.
1 Voir, même si sa thèse est contestable, Saskia Sassen « La ville globale », Descartes et Cie, 1996 pour la traduction française.
2 « Quelle géopolitique au 21e siècle ? », Editions Complexe, 2001, 405 pages.
3 Il se contente trop souvent de rapporter la thèse des auteurs sans critiquer le contenu. C’est particulièrement visible dans le chapitre « L’espace démo-politique mondial » où il passe en revue beaucoup de démographes parlant « d’invasion » à propos des flux migratoires mondiaux, ou émettant la thèse d’un surplus de population, alors qu’il est aisément loisible de démontrer que nous ne sommes pas de trop. Contre exemple, reprenant à son compte la thèse de Dockés et Rozier « d’ordre productif », il n’en tire pas de conséquences.
4 Du 5 novembre 2001, sous le titre provocateur – mais qui résume justement le contenu de ce « Rebond » – « Il ne s’est rien passé le 11 septembre ? », attaquant les auteurs de la pétition « Cette guerre n’est pas la nôtre ». Les arguments volent bas. Choisir ses morts n’est de très bonne analyse. Sur le même terrain – l’intérêt est limité – il serait loisible de lui demander si elle a réagi aux morts irakiens ? Au lieu de s’envoyer les morts comme autant de fausses démonstrations, il serait préférable de comprendre pour lutter contre les racines du mal. Le Los Angeles Time (repris dans Vocable du 1er novembre 2001), sous le titre « De-globalising the news », les infos internationales n’ont plus la primauté, faisait le décompte de la place des nouvelles internationales dans les journaux tout média confondu. Une réduction de 70 à 80% en 15 ou 20 ans !
5 Voir ma contribution au livre collectif dirigé par René Mouriaux, « L’Année Sociale », Syllepse, « De la métamorphose de l’Etat ».
6 La mort de Massoud a décapité l’opposition, des luttes de chef de guerre sont à prévoir.
7 Les « politiques » ne font plus de politique. Ils subissent sans rien proposer. Et on voudrait lutter contre la crise politique….
8 Voir le débat entre Robert Castel et Claudine Haroche, « Propriété privée, propriété sociale, propriété de soi », Fayard, 2001. Un peu bavard. Contient une critique de cette notion de risque que le Medef – Denis Kessler en particulier – manie avec dextérité.
9 Dirigeant de la 2e Internationale, présenté comme le « pape du marxisme » avant la première guerre mondiale. Pour lui, le super impérialisme supposait que le pacifisme pouvait régner. La guerre viendra lui donner un terrible démenti. Voir la présentation de ses thèses par Victor Fay in « Le chemin du pouvoir » (Anthropos).
10 On a reconnu Clausewitz qui démontrait que « la guerre est la poursuite de la politique par d’autres moyens ».
11 Il se décrit comme un « observateur » des entreprises et des organisations et non pas un « consultant ». Il a souvent déclaré que « Le management est un mythe ». Voir soin interview dans Alternatives Economiques de novembre 2001.
12 La création de valeur pour l’actionnaire.
13 On pourrait parler de mondialisation de la récession.
14 Marché électronique où sont côtées les « technologiques », les valeurs de la « nouvelle économie » liées à Internet. Voir à ce sujet la réédition du livre de Jean Gadrey, « Nouvelle économie, nouveau mythe ? », collection Champs chez Flammarion , augmenté d’une postface, « Que reste-t-il de la nouvelle économie ? » après la chute des Bourses et le dégonflement d’une bulle financière.
15 Une expression – un oxymore – de Christian de Boissieu.
16 Cité et traduit dans Courrier International du 31 octobre 2001.
17 Sur tous ces sujets, voir Michel Husson « Le grand bluff capitaliste » (La Dispute) qui démontre la nécessité de anticapitalisme en mettant en lumière les mythes sur lesquels le capitalisme essaient de se légitimer.