« Tel qui rit vendredi, dimanche pleurera »
Le monologue d’ouverture « Des plaideurs » convient bien aux festivals, grands et petits. Le rire, la joie s’écrasent contre les décisions gouvernementales ubuesques souvent – même si Laurent Bayle, le directeur de la Philharmonie, les défend – enfonçant les lieux culturels dans la crise et les obligeant à se tourner vers les mécènes privés pour essayer de continuer à vivre. Les hors normes, les marginaux risquent la disparition et les intermittent.e.s voient leur avenir s’embrouiller. Pour l’heure le gouvernement a prorogé les mesures prises pour les intermittents mais la contre réforme de l’assurance-chômage provoquera des dégâts sociaux sur l’ensemble des usagers de Pôle emploi. Quels types d’emploi existeront à la fin de la pandémie ?
Comment préparer un festival dans l’incertitude de plus en plus incertaine ? « Le SOS des grands festivals en détresse » titrait Les Échos du 26 mars 2021 faisant état du surcoût que représente les mesures sanitaires et des réactions du public qui, depuis un an, a pris de nouvelles habitudes et s’angoisse de la crise sanitaire interminable. Le public sera-t-il au rendez vous ? Les bars, les restaurants rouvriront-ils leurs portes ? Un festival, c’est un tout.
Les reports se sont multipliés. Arabofolies est désormais programmé au mois de juin, Jazz sous les Pommiers, traditionnellement organisé au tour du jeudi de l’Ascension est prévu pour le mois d’août – un mois qui frôle l’embouteillage.
La plupart de ceux qui ont lieu pendant les mois d’été font preuve d’optimisme avec la volonté affirmée de se tenir, une minorité annonce des annulations. Le paysage festivalier s’oriente vers la ruine. La question des participations d’autres pays se posent aussi. Qui inviter ? Les échanges culturels internationaux sont une nécessité pour progresser dans la confrontation. Comment les mettre en pratique dans cet environnement mortifère qui fait de tout étranger un ennemi ?
La ministre de la culture, avant d’être touchée à son tour par le virus, avait annoncé des « tests » dont un au moins s’est organisé au mois de mars. On attend les résultats. Il est aussi prévu la multiplication des « autotests » sans parler du passeport vaccinal… Comment créer dans cette atmosphère de remise en cause des libertés ?
Des questions pour l’instant sans réponse.
Nicolas Béniès.