A propos Nicolas Beniès

Nicolas Beniès est économiste de formation. Il est tombé dans la grande marmite du jazz dans son adolescence, une énorme potion magique qui rend la vie différente. Il est devenu naturellement critique de jazz. Il a collaboré un peu à Jazz Hot, à Jazz Magazine. Il a également écrit dans Rouge, Contretemps), la Revue de l’École Émancipée, Le Monde Diplomatique et l’US Magazine. Il a longtemps - 20 ans - proposée, préparée et animée des émissions de jazz sur une radio associative. Il reprendra bientôt cette activité. Conférencier sur le jazz et l'économie, il est l'auteur du Souffle bleu - C&F éditions -, un essai sur le basculement du jazz en 1959 qui a donné son titre au blog/site, et de plusieurs ouvrages sur l'économie dont "Petit manuel de la crise financière et des autres" (Syllepse éditions). Il prépare deux nouveaux ouvrages. Un sur le jazz, "Tout autour du jazz", l'autre sur l'économie "Le basculement d'un monde".

70 ans après, Django !

Génie européen du jazz, un Manouche, Django Reinhardt.

Une photo de Django publiée pour les 10 ans de Vogue

Les racistes de tout poil en sont pour leur frais. Le seul génie européen du jazz porte le nom, pour l’éternité, de « Django » Reinhardt. , musicien accompli, pétri de toutes ces musiques, de toutes ses traditions qu’il a su s’approprier et dépasser pour créer une forme musicale encore actuelle, « le jazz manouche », qu’il faut appeler la « Django’s music », la musique de Django. Une des vies posthumes de Django se trouve là.1
Né en Belgique, à Liberchies (prés de Charleroi) par hasard par une froide journée neigeuse, Jean – prénom de l’état civil et non pas Baptiste – Reinhardt voit le jour le 10 janvier 1910. Il est surnommé, comme c’est la coutume chez les Manouches, des Tsiganes venus d’Europe centrale au 19e siècle, « Django », « J’éveille ».
Trente ans après sa rencontre, en 1931, avec le guitariste – sans guitare à ce moment là -, Émile Savitry, peintre puis photographe ami des frères Prévert, écrira à son ami, fantôme vivant : « Lorsque ta mère te donne ce nom : Django c’est pour elle comme le fragment syncopé d’un air tsigane. Nul qui l’a entendu ne peut l’oublier. »2
La postérité n’a pas retenu grand chose de son enfance et de sa jeunesse. Patrick Williams, anthropologue, en donnera une explication : les Tsiganes laissent les morts tranquilles sinon ils pourraient se venger. Continuer la lecture

Jazz. Mémoire vivante

Billy Valentine retrouvé

Bob Thiele Jr, le fils de son père, a décidé, poussé par on ne sait quel démon, de faire revivre le dernier label de son père, Flying Dutchman, soit le Hollandais volant, manière de situer les frontières de la légende. Pour incarner ce retour, il fallait un musicien sortant de l’ordinaire. Billy Valentine fut ainsi l’élu. Né le 16 décembre 1925, pianiste, connu aussi sous le nom de Billy Vee, il sera présent dans plusieurs sessions et enregistrements.
« Billy Valentine and the Universal Truth », le présente comme vocaliste avec des compères comme Larry Goldings aux claviers – piano, Fender Rhodes -, Jeff Parker à la guitare, Linda May Han Oh à la basse, Immanuel Wilkins au saxophone ténor notamment pour démontrer que le blues est bien présent, que la voix humaine est un instrument particulier qui sait transporter l’auditeur vers d’autres univers.
Billy Valentine sait reconnaître sa dette à Leon Thomas et à Pharoah Sanders dont il reprend le grand succès, « The Creator has a Master Plan ». La voix exprime un condensé d’expériences dans un écrin de jeunesse et d’une naïveté jamais perdue. Voix du blues pour une plongée dans des contrées où la lumière a du mal à percer, mais aussi joie intense, rires pour lutter contre tous les racismes et les injustices.
Il parcourt les compositions de Curtis Mayfield, Gil Scott Heron, Prince… pour autant de voyages dans nos paysages intérieurs, dans cette musique étrange, mélange de gospel et de vie sous toutes ses formes.
Il faut découvrir Billy Valentine et sa vérité universelle pour sortir du ghetto du monde, de son fonctionnement trop souvent violent et incompréhensible.
Nicolas Béniès
« Billy Valentine and the universal truth », Flying Dutchman/Acid Jazz

JazzHymne à l’enfant


Bonjour à la vie

Jozef Dumoulin, on le sait, pratique tous les claviers, du piano aux synthés en passant par le Fender Rhodes et, ici, il a ajouté la guitare et la voix. « This Body, this Life » s’accorde avec le dessin d’enfant de la pochette. Un hymne à la vie, à la naïveté, aux découvertes de paysages, des environnements qui apparaissent soudain remis à neuf parce que, à force, on ne les voyait plus. L’enfant redonne des couleurs dans sa capacité à recréer le monde.
Jozef Dumoulin a voulu rendre compte de cet univers en train de prendre du relief. Sa musique se veut « comme au premier jour » pour saluer le petit être qui, seulement par sa présence, donne un sens nouveau à toute vie. Le corps s’exprime, envahit l’espace et tout change. Le fils est le père de l’homme, c’est la démonstration que fait cet album, une fois encore.
Nicolas Béniès
« This Body, This Life », Jozef Dumoulin, Carton Records

Junas, un festival qui s’éclate

Junas, un festival de jazz devenu éducateur.

Junas, une petite localité du Gard proche de l’Hérault, une carrière d’où viennent les pierres de Nîmes, un lieu d’une beauté étrange, chargé de plusieurs histoires. Il y a bien longtemps – 30 ans juste cette année – un groupe de jeunes gens et de jeunes filles décident de créer une association, « Les copains d’abord » pour faire connaître leur village laissé à l’abandon. Ce sera un festival de jazz. Avec une originalité : inviter un pays. Ce sera l’Espagne d’abord, Tete Montoliu, pianiste catalan, y dialoguera avec la scène de pierre.
Le succès viendra couronner les efforts de l’association qui se transformera en développant des actions pédagogiques, en lien avec les établissements scolaires, pour éduquer les jeunes oreilles. De mars à juin, les actions sont multiples. Des ateliers – de création vocale, de percussion… – et stages, intitulé « Minot Jazz Gang », seront proposés du 19 au 22/07 à l’école de Junas Pour terminer par trois festivals, « Jazz au Pic St Loup », du 7 au 10/06, « Jazz à Vauvert », du 30/06 au 2/07, les deux avec Eric Truffaz notamment et le clou « Jazz à Junas » du 18 au 22/07 avec l’ami Sarde, le trompettiste Paolo Fresu, la battrice Anne Paceo, Daniel Humair, autre habitué, « Le sacre du tympan », dirigé par le bassiste Fred Pallem, le guitariste Gérard Pansanel qui, comme le batteur Patrice Héral, participe à un collectif sis à Montpellier, sans oublier la vocaliste Sandra Nkaké… Les pierres sont gorgées de sons du jazz. Elles racontent une sorte de mémoire du jazz.
Nicolas Béniès.

Roman, récit et travail de mémoire


« Seulement, la mémoire, il faut la faire vivre, ne pas la figer, elle doit surtout aider à comprendre »

Le titre est une citation de « Dessous la dure écorce », de Louise Pommeret, qui pourrait aussi servir, et peut être plus encore, pour « L’étoile manquante » de Laurence Lacroix-Arnebourg. Que ce soit en relation avec un père victime d’un travail empoisonnant, un cancer, et de paysages menacés du pays des sucs volcaniques pour balayer histoire et mémoire ou de vies oubliées dans le contexte de la chasse aux Juifs mis en place par le Régime de Vichy, il est question de notre héritage commun, de notre passé jamais dépassé pour construire un avenir. Les deux autrices savent faire vivre des personnages qui incarnent les nécessités du travail de mémoire. Les femmes, oubliées des histoires comme de l’Histoire, font montre de leur capacité de résistance souvent silencieuse pour organiser la survie. La lutte est nécessaire contre toutes les tentatives de falsification, contre tous ces projets dont le but ultime est de faire du profit sans tenir compte de notre environnement, de notre construction mémorielle.
Deux récits – plus juste que roman – qui viennent illustrer la nécessité de conserver vivants notre patrimoine et matrimoine. Il faut se plonger dans la saga d’une famille avant et après l’Occupation comme dans le combat contre la maladie et les promoteurs pour comprendre le passé et en faire une arme pour construire un futur.
N.B.
« L’étoile manquante », Laurence Lacroix-Arnebourg, Atlande ; « Dessous la dure écorce, Louise Pommeret, L’Aube éditions.

La difficulté d’être un festival

Printemps es-tu là ?
Il fut un temps que les moins de ­60 ans ( ?) ne peuvent pas connaître où le printemps développait paresseusement ses effluves, ses émotions, sa sève pour offrir au jazz un nouvel écrin, une nouvelle saveur. Ce temps s’accroche seulement au calendrier. Il n’empêche, le jazz lui est là. Dans l’Ouest.
Particulièrement à « Jazz Sous les Pommiers » (JSP) à Coutances dans la Manche. Pour sa 42e édition, le programme est fourni pour apprécier les musicien.ne.s dans leur diversité. Steve Coleman en sera l’une des étoiles (le concert sera vraisemblablement complet) comme le bassiste Marcus Miller sans compter Julian Lage, guitariste intrigant et remarquable. Birelli Lagrene sera aussi de cette fête avec une « carte blanche », Youn Sun Nah, vocaliste qui avait fait ses premières armes dans ce festival avec la trompettiste Airelle Besson, le violoniste toujours plein d’idées Dominique Pifarély, Robert Cray pour la soirée blues traditionnelle en concurrence avec le retour de « Sixun », Pierrick Pedron avec Gonzalo Rubalcaba, le dimanche des fanfares mais aussi des animations gratuites, de l’afro beat et le reste pour construire un vrai festival international. Visitez la région en même temps que les concerts pour passer la semaine de l’Ascension.
Nicolas Béniès
www.jazzsouslespommiers.com
Pour entendre une présentation et plus si affinités, il est possible de m’entendre sur radio-toucaen.fr en faisant défiler les programmes. Si affinités toujours trois autres émissions que je propose : les nouvelles nouveautés, jazz Kesako et les anniversaires.

La poésie saisie par l’indicible

Poésie noire et lumineuse
Nelly Sachs, en compagnie de sa mère, sortira in extremis de l’Allemagne nazie le 16 mai 1940, alors qu’elle a reçu l’ordre de rejoindre un camp d’extermination, pour se réfugier à Stockholm. Se pose alors pour elle la question qui agite les rescapé.e.s, comment écrire ? Que devient la poésie face à cet effondrement de toutes les valeurs humaines ? La poésie est-elle possible pour dire l’indicible ? Elle répondra de deux façons. D’abord en se plongeant dans la tradition juive, particulièrement le Talmud, un recueil d’interrogations, qui fournit des bribes de réponses – le rire en est une – qui suscitent de nouvelles questions et le rythme – à l’instar du jazz qui transforme un thème par l’accélération ou le ralentissement du tempo – pour provoquer un tremblement de la pensée en le transformant en une force de vivre inaltérable.
« Exode et métamorphose », titre de ce recueil, outre une présentation nécessaire de Jean-Yves Masson de l’autrice contient « Dans les demeures de la mort », écrits de 1943 à 1947, « Eclipse d’étoile » de 1947-48 et « Personne n’en sait davantage » de 1952-57 qui donne la vision du monde de Nelly Sachs, d’un monde habité par des fantômes côtoyant les vivants, une cohabitation dansante souvent, soulevant les questions de la mémoire et du travail nécessaire pour la sauvegarder. « Exode et métamorphose », daté de 1958-59, brasse tous les thèmes y compris philosophiques – elle évoque Spinoza -, en synthétisant la situation des rescapé.e.s ni dans le monde ni en dehors, toujours l’exode, toujours la nécessité d’une métamorphose, toujours sur la brèche entre la vie et la mort, toujours le même et toujours différent.
Les notes permettent de comprendre quelques références bibliques ou théâtrales – elle écrit aussi pour le théâtre –, entre autres, pour éclairer le texte qui bénéficie d’une traduction, de Mireille Gansel qui respecte le rythme de cette poésie déséquilibrée par le génocide.
Nicolas Béniès
« Exode et métamorphose », Nelly Sachs traduit par Mireille Gansel, Poésie/Gallimard

Colères ouvrières face au mépris de classe

Colères ouvrières et lutte pour la dignité
Pascal Dessaint, auteur de romans « noirs », a voulu comprendre une image récente de deux cadres d’Air France qui, lors d’une occupation des salarié.e.s du siège de l’entreprise avait perdu leur chemise restée dans les bureaux. Image commentée forcément défavorablement, fustigeant comme il se doit la violence sauvage de ces contestataires. Etait-ce, se demanda l’auteur, la première fois que ces débordements de colère désespérée contre la morgue patronale de droit divin avaient lieu ?
Remontée de la mémoire conservée dans des journaux comme l’Illustration une image – encore une mais un dessin cette fois – d’une défenestration d’un cadre des « Houillères & Fonderies de l’Aveyron » – dont le siège est à Paris -, Jules Watrin dans le contexte d’une grève des puits pour exiger à la fois une augmentation des salaires et du respect. La colère gronde devant l’intransigeance de la Compagnie qui ne veut pas céder, ce 26 janvier – il fait froid – 1886. La foule des grévistes veut la démission de Watrin, jugé responsable de toutes les misères. La direction réelle est hors d’atteinte des grévistes et sait envoyer au front ses pions pour se faire massacrer et, ensuite, s’en servir comme d’une arme contre les grévistes.
Zola vient de publier « Germinal ». Il est immédiatement accusé d’avoir fourni de « grain à moudre » intellectuel aux hordes anarchistes ouvrières. Comme le fera remarquer un journaliste du « Cri du peuple », les mineurs – femmes et hommes – n’ont guère le temps de lire… Continuer la lecture

Polar portugais un brin chinois

Coïncidences ?
« Château de cartes » mettait en scène le journaliste portugais Marcelo Silva qui dressait un tableau de la corruption existante dans les élites de son pays. Exilé volontaire à Berlin, il a le mal du pays et revient à Lisbonne. Il n’est plus journaliste, il n’est plus rien et va se trouver au cœur de toutes les intrigues, aucun gangster, policier, politicien ne croît aux coïncidences. « La Grande Pagode », références évidentes aux luttes politiques et économiques que se livrent la mafia chinoise et le gouvernement chinois sur le sol portugais pour consolider leurs positions. Au moment où Marcelo débarque, la ministre chargée de la signature du traité avec le gouvernement chinois qui doit sauver les finances est mouillée dans un chantage du chef de la mafia chinoise et doit démissionner. Son chauffeur a été tué et on ne sait par qui.
Son amour, une journaliste a écrit un livre interdit de lecteur, le fils de la ministre est amoureux de la journaliste et dépend un peu trop de sa mère… toutes les intrigues se nouent au nez et à la barbe de Marcelo qui n’y comprend goutte. Nous non plus mais on le suit. D’autant qu’il nous fait visiter Lisbonne, qu’il nous régale des plats traditionnels et des sites importants pour faire aimer sa ville. Presque en dehors de lui, il dévoile des lambeaux d’un pays en train de se laisser dévorer par des appétits contradictoires. Les assassinats viennent ponctuer ces histoires, racontées avec la drôlerie et l’humour de quelqu’un qui ne se sent pas concerné, du moins pas totalement. Il se laisse envahir par ses souvenirs, ses émotions qui l’empêchent d’avoir une vision rationnelle du contexte.
Rafraîchissant par sa construction faite de rencontres aléatoires mais cohérentes, ce polar qui ne dit pas son nom décrit une société prise en étau par des forces extérieures liées à un système de corruption internes dans un Portugal réel et fictif tout à la fois. Le drame se noue dans les rencontres, le journaliste servant de réceptacle sans jouer véritablement un rôle actif. Miguel Szymanski fait preuve d’une grande perversité en livrant son héros aux forces obscures et mystérieuses du hasard et des coïncidences tout en permettant d’apercevoir le contexte. Du grand art, même si, parfois, il cède un peu trop à la tentation de s’arrêter dans cette ville qu’il aime.
Nicolas Béniès
« La Grande Pagode », Miguel Szymanski, traduit par Daniel Matias, Éditions Agullo.

Jazz, des rééditions ECM aux histoires d’un trio

Rééditions ECM
Dans notre temps marqué par la sobriété, les rééditions ECM prennent totalement leur place. Des digipacks reprennent l’essentiel sous un format réduit.
Présentation qui n’empêche pas les chefs d’œuvre. A commencer par l’album signé par Dave Holland, contrebassiste et compositeur, et son quartet qui comprend Anthony Braxton, Sam Rivers et Barry Altschul, superbe batteur un peu oublié, « Conference of The Birds », un album de free-jazz que la critique de l’époque – 1972 – dira « civilisé », « écoutable. Pourtant la structure des compositions avait de quoi déstabilisé mais les flûtes, de Braxton et de Rivers, évoquant les oiseaux – comme les œuvres de Messiaen ou les improvisations de Dolphy – pouvaient rassurer. A écouter 50 ans plus tard, la musique n’a rien perdu ni de sa force ni de son mystère. Il ne faut pas éviter de participer à la conférence des oiseaux, ceux du jardin de Dave Holland. Si, après cette écoute, vous ne pouvez plus être réfractaire au free jazz !
Anouar Brahem, joueur de oud et compositeur avait, pour cet album « Khomsa » publié en 1995, repris les musiques de films et de pièces de théâtre en Tunisie. Un panorama en forme d’escales allant de « Comme un départ » (signé Galliano) vers « Comme une absence » en passant par d’autres films, d’autres rêves. Richard Galliano, accordéon, François Couturier, piano et synthé, Jean-Marc Larché, saxophone soprano, Béchir Selmi, violon, Palle Danielson, basse et Jon Christensen, batterie, un assemblage européen et un peu tunisien. Accrochez vos ceintures…
Mark Feldman, violoniste, amateur de sons étranges et de sonorités dérangeantes en rapport avec le monde tel qu’il est proposait en 2006 « What Exit » et 17 ans plus tard, l’interrogation est toujours d’actualité. Il est en compagnie de John Taylor, pianiste qui nous a quitté depuis – il faut l’entendre pour le conserver dans nos mémoires – Anders Jormin, contrebasse qui vient de sortir un nouvel album toujours chez ECM, et Tom Rainey, qui fait partie du trio de Stéphane Oliva actuellement pour une musique hors cadre. Il poursuit ses recherches dans un album récent, « Sirocco » enregistré avec le duo Dave Rempis, saxophones et Tim Daisy, batterie, percussion sous le label Aerophonic.
Nicolas Béniès

Un trio
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« New Stories » promettent-ils. « Ils », Hervé Sellin, piano, Jean-Paul Céléa, contrebasse et Daniel Humair, batterie. Ce n’est pas leur faire injure que de dire qu’ils en ont vécu des histoires et intégrer des changements, dans leur jeu, dans leur référence. Ont-ils encore de nouvelles histoires à nous raconter ? Ils en ont. Et des bizarres. Ils se sont amusée et nous aussi à parcourir une partie de l’histoire du jazz y compris dans ses débordements comme ceux de Cecil Taylor ou même Don Pullen. Céléa est toujours habité par le souvenir de Albert Ayler, de Coltrane, Sellin au départ plus sage sait aussi partir vers des endroits moins fréquentés aujourd’hui qu’hier et Humair a conservé la virtuosité qui lui de répondre et de concevoir des univers différents.
Des histoires qu’il faut entendre.
Nicolas Béniès
« New Stories », Trio, Hervé Sellin, Jean Paul Céléa, Daniel Humair, Frémeaux et associés distribué par Socadisc.