Roman, récit et travail de mémoire


« Seulement, la mémoire, il faut la faire vivre, ne pas la figer, elle doit surtout aider à comprendre »

Le titre est une citation de « Dessous la dure écorce », de Louise Pommeret, qui pourrait aussi servir, et peut être plus encore, pour « L’étoile manquante » de Laurence Lacroix-Arnebourg. Que ce soit en relation avec un père victime d’un travail empoisonnant, un cancer, et de paysages menacés du pays des sucs volcaniques pour balayer histoire et mémoire ou de vies oubliées dans le contexte de la chasse aux Juifs mis en place par le Régime de Vichy, il est question de notre héritage commun, de notre passé jamais dépassé pour construire un avenir. Les deux autrices savent faire vivre des personnages qui incarnent les nécessités du travail de mémoire. Les femmes, oubliées des histoires comme de l’Histoire, font montre de leur capacité de résistance souvent silencieuse pour organiser la survie. La lutte est nécessaire contre toutes les tentatives de falsification, contre tous ces projets dont le but ultime est de faire du profit sans tenir compte de notre environnement, de notre construction mémorielle.
Deux récits – plus juste que roman – qui viennent illustrer la nécessité de conserver vivants notre patrimoine et matrimoine. Il faut se plonger dans la saga d’une famille avant et après l’Occupation comme dans le combat contre la maladie et les promoteurs pour comprendre le passé et en faire une arme pour construire un futur.
N.B.
« L’étoile manquante », Laurence Lacroix-Arnebourg, Atlande ; « Dessous la dure écorce, Louise Pommeret, L’Aube éditions.