Nouveautés jazz (7)


Un son d’époque ?

Un groupe qui prend comme nom « Z comme… » est susceptible d’attirer l’attention. Le feuilleton télévisé de ce Don Diego et du sergent Garcia a, bizarrement, traversé les générations.
Z commeCes jeunes gens – Julien Behar (saxophone alto surtout, clarinette et flûte), Christophe Chaïr (percussions), Rémi Gadret (basse), Philippe Rak (vibraphone) – se réfèrent à la fois aux groupes de John Zorn et aux musiques dites du monde comme beaucoup de groupes d’aujourd’hui. Il faudrait les réunir pour permettre une confrontation/discussion et avancer vers une esthétique commune. Continuer la lecture

Nouveautés Jazz (6)


L’ancien et le nouveau Outre Rhin. (1)

Le jazz en Allemagne existe. Il faut le rencontrer. BuJazzO est BujazzOun regroupement, une école où se forment les jeunes musicien(ne)s – beaucoup de musiciennes – au jazz sous toutes ses formes. Un vivier qui a fêté en 2013 son 25e anniversaire. Double Moon Record propose sous le titre évident « BuJazzO 25 », un double album qui se partage en un Big band jouant au « Jazz Band Ball », sous la direction de Jiggs Whigham pour rendre un hommage vivant aux grands arrangeurs comme Bill Holman, Marty Paich, Francy Boland entre autres avec un enthousiasme communicatif et un autre, conduit par Niels Klein pour introduire la « Next Generation, avec des compositions originales. Continuer la lecture

Nouveautés Jazz (5)

Revisiter, revisiter disaient-ils…

Revisiter la musique des années 1960 et 70 a du sens. Ce sont des années de création continue qui voient la naissance du free jazz, de la pop music… Tous les jours il se passait quelque Le tigre des plataneschose de nouveau. Ce groupe, « Le tigre des platanes » – un parasite qui s’attaque aux feuilles des platanes, qui nous vient des États-Unis – s’est d’abord fait connaître en reprenant cette musique qui avait le jazz renaître une nouvelle fois.
Pour ce nouvel album, « Disappearing », ils ont choisi d’aller voir du côté des années 1980 à nos jours, trois décennies marquées par la victoire du libéralisme et par un conformisme de mauvais aloi. Continuer la lecture

Nouveautés Jazz (4), Issa rencontre Char ?

Un groupe, Issachar.

En ces temps de régimes – un terme mis à toutes les sauces -, faire fonctionner un groupe régulier est un exploit en tant que tel. Il faut pouvoir vivre de sa musique sans faire trop de concessions. Pas facile. Pas facile non plus de rester intermittent du spectacle. Les nouvelles règles sont drastiques et au sens strict flottantes… Drôle de règles bien dans notre époque étrange et formidable.
Au coin, IssacharUn groupe donc. Fait d’un prénom, Issa et d’un nom, Char, pour René faut-il supposer – encore que ce poète est, quelquefois assez ampoulé – ou bien faut-il chercher d’autres significations ? Peut-être. Chacun(e) peut avoir les siennes. C’est la beauté des mots valises chers à notre bon pasteur Lewis Caroll que de leur donner des sens interdits ou surréalistes.
Commencer par le nom permet de s’introduire dans des compositions – le plus souvent du trompettiste Simon Deslandes – aux noms qui fleurent bon des recettes de cuisine comme « Les épinards » – comment ne pas penser à Popeye ? – « Patate douce » en forme de « Diptyque à tendance maraîchère » ou « Les tapas de Jean-Paul » mais qui cachent, sous cette ironie, une profonde angoisse quant à ce monde devenu de jour en jour de plus incompréhensible qui tourne le dos à toute fraternité, à toute ouverture sur les cultures, qui se refuse à toute création, à toute imagination. Continuer la lecture

Nouveautés Jazz, à propos de guitare


La guitare dans tout son état.

Le temps ne fait rien à l’affaire ! Un quartet constitué en 2004 en Provence qui se fait connaître et enregistre enfin à Remi Charmasson, Drew Gress, André Jaume, Tom RaineyMontpellier un album, « Fly Baby Fly » – tout un programme ou plutôt un plan de vol à la Peter Pan – pour marquer le moment de leur rencontre devrait logiquement faire partie des rééditions. Il n’en est rien. L’album n’est pas sorti. Pour des raisons inexpliquées mais le manque d’argent devrait en être une… Finalement, l’année 2013 pour ce quartet conduit par le guitariste Rémi Charmasson, est une année de grâce. Le label AJMISERIES nous le livre. Cette musique n’a pas vieilli. Les musiciens réunis ne l’auraient pas permis. Continuer la lecture

Nouveautés Jazz.

Alban Darche, my Xmas taX
L’angoisse des fêtes : Le Père Noël existe-t-il ?

A cette question pourrait en répondre une autre, qu’en est-il de la Mère Noël ? Pourquoi le livreur de cadeaux ne serait pas une livreuse ? Comme le faisait remarquer un personnage de film, si les Rennes existaient vraiment ce seraient des femelles, les mâles perdent leurs cornes l’hiver arrivant…
Il reste que ces fêtes obligatoires ont un petit – quelque fois grand – côté cafardeux. Le petit papa Noël cher à Tino Rossi, vive le vent et d’autres comptines recèleraient une dimension tragique venant directement du blues ? C’est la démonstration à laquelle se livre Alban Darche, saxophoniste alto et baryton, arrangeur et compositeur de ce « my Xmas trax », une manière de ne pas fêter Noël tout en s’interrogeant sur l’état du monde.
Il fait dialoguer toutes les traditions pour les tirer vers une musique de notre présent. Un présent qui fait basculer nos sociétés. Continuer la lecture

Nouveautés Jazz (2) Tout autour du piano

Un nouveau trio, Gaubert/Ceccarelli, TopL’art du trio (1)
Il arrive que des surprises – bonnes – émaillent notre quotidien d’« écouteur » de disques de jazz, souvent là où on ne les attend pas. Sans l’insistance de l’attachée de presse – Dominique Abdesselam – je ne suis pas sur que cet album ait retenu mon attention, sauf, peut-être, pour le plaisir d’entendre André Ceccarelli batteur de son état. Par contre, le pianiste de ce trio « Ligne Sud » – deux Marseillais et un Niçois -, Christian Gaubert ne me disait rien. Comme je ne suis pas un amateur des films de Lelouch, j’ignorai qu’il avait participé à la musique du film « Salaud, on t’aime » qui n’a dû faire une grande carrière…
« Ligne Sud » est un trio qui fonctionne. La musique circule. Bien sur la référence qui s’impose est celle des trios de Bill Evans, filiation fièrement revendiquée, filiation difficile s’il en fut. Continuer la lecture

Tout autour du piano (2)

stephan Oliva vaguement godardJazz et nouvelle vague.
Le solo de piano est un art à lui seul. Surtout lorsqu’il s’agit de jazz. C’est une mise à nu. Il faut être sincère avec soi-même tout en maîtrisant ces 88 touches rétives, leur faire dire l’explicite et l’implicite, faire rêver par des bribes de musique pour laisser l’auditeur(e) déterminer un chemin, le sien. L’imagination de l’un doit susciter l’imagination de l’autre. A condition de considérer l’existence d’une mémoire commune, une sorte de patrimoine culturel à partager et à faire fructifier. Continuer la lecture

Rendez-vous exceptionnel ce dimanche à 10h30

Des nuages de jazz (et de joie) pour lutter contre l’angoisse.

L’INSEE titre ses prévision pour 2014 « Reprise poussive »… Il n’y a que la reprise… « Poussive » est un bon adjectif pour qualifier un état d’esprit. Sans parler du fait qu’on se pousse le plus souvent… Il faudrait revenir à la fraternité qui devrait unir tous et toutes les êtres humain(e)s. Autour du jazz par exemple.

Pour lutter contre cette « poussivité » je vous invite, dimanche 22 décembre au Café Mancel, à l’heure de la messe (mais ce peut être avant ou après), soit de 10h30 à 12h, à entendre quelques extraits d’albums récents qui font les jazz d’aujourd’hui.
Si ce jour et cette heure conviennent, il faudra organiser un rendez-vous régulier, tous les mois par exemple.
N’hésitez pas à passer, pour écouter et pour me donner votre sentiment sur le jour et l’heure.

Comme ce dimanche s’inscrit dans les hottes du Père ou de la Mère Noël, il n’est pas trop tard pour penser à des cadeaux qui ont nom disques de jazz, musiques de notre temps, d’un temps certes « poussif » mais formidable tout de même.

A dimanche.

Nicolas Béniès.

Du côté des polars, présent et éternité.

Du concept à l’intrigue.
Peut-on, de manière stylisée, presque comme une épure abstraite Tony Ball, Les catacombesdécrire une Ville américaine qui pourrait être Chicago plus que New York, prototype de la ville américaine alors que New York est une ville-Monde ? Toby Ball a voulu s’atteler à cette tache étrange à travers trois personnages que rien ne rapproche, un archiviste, Arthur Puskis, un journaliste Frank Frings et un détective privé, Ethan Poole. Des concepts plutôt que des personnages qui s’agitent auprès d’autres figures tout aussi dénués de chair, la chanteuse de jazz belle, féroce et indépendante dont tout le monde est amoureux à commencer par son geôlier, une militante syndicale qui conduit des grèves, un écrivain/historien qui essaie vainement de retracer la complexité de la société, des raisons des actions des personnages. Continuer la lecture