Revisiter, revisiter disaient-ils…
Revisiter la musique des années 1960 et 70 a du sens. Ce sont des années de création continue qui voient la naissance du free jazz, de la pop music… Tous les jours il se passait quelque chose de nouveau. Ce groupe, « Le tigre des platanes » – un parasite qui s’attaque aux feuilles des platanes, qui nous vient des États-Unis – s’est d’abord fait connaître en reprenant cette musique qui avait le jazz renaître une nouvelle fois.
Pour ce nouvel album, « Disappearing », ils ont choisi d’aller voir du côté des années 1980 à nos jours, trois décennies marquées par la victoire du libéralisme et par un conformisme de mauvais aloi.
Ils penchent du côté des marginaux, de ces bidouilleurs de sons que fut Bill Laswell en particulier et des musiciens qui ont su renouveler le rock comme Nick Cave ou Nomeansno ou le jazz comme Sonny Sharock, encore Ornette Coleman ou le blues comme James Blood Ulmer. Des musiciens, des musiques qui continuent de faire partie de notre actualité.
Piéro Pépin, trompette, Marc Démereau, saxophones, Mathieu Sourisseau, basse et Fabien Duscombs, batterie s’attaquaient à forte partie. Il fallait à la fois rappeler les musiques, quelque fois les faire connaître tellement certaines sont marginales et faire preuve d’originalité.
L’énergie dont ils font preuve permet de faire passer le tout.
Connaître ou ne pas connaître les compositions de ces musiciens qui sont évoqués n’est pas un problème, le groupe parle au présent pour nous faire approcher la violence du monde.
Nicolas Béniès.
« Disappearing », Le Tigre des Platanes, Freddy Morezon Prod, distribué par Orkhestrà.