Jazz, Une étrange structure

Une section rythmique ?

Pour les non initié(e)s au jazz – il paraît qu’il en existe encore, j’ai du mal à le croire – une section rythmique sonne bizarrement. Pourquoi nommer « section » ce qui se réduit à un trio ou à un quartet, soit guitare (g)/basse (b)/batterie (dr) – le piano peut remplacer la guitare quelques fois – ou piano/basse/guitare/batterie ? Pour une raison historique pour conserver la mémoire d’un moment du jazz, le temps où les big bands régnaient en maîtres, soit les années 1930, seule période où le jazz était populaire.
Fletcher Henderson – dit « Smack », ancien ingénieur chimiste -, présenté comme le créateur du big band de jazz, avait pensé, dans ses arrangements et ce dés 1924-25 avec l’arrivée de Louis Armstrong dans son orchestre basé à New York (Harlem serait plus juste), l’ensemble de 13 musicien(ne)s comme composé de sous-ensembles qui devaient réagir les uns par rapport aux autres pour faire vivre les Questions/Réponses (Call/Response) hérités de la tradition du gospel et du blues. Il a donc construit les sections : Trompettes (3 en général conduit par le leader du sous-ensemble, un premier trompette), Trombones (1 ou 2), saxes (2 altos ou clarinette, 2 ténors, 1 baryton) et, par extension et par analogie la section rythmique. Une construction qui tient du concept, d’une sorte de philosophie du grand orchestre et de ses déterminations. Une dénomination qui vient de loin et laisse des traces. Aujourd’hui, tout trio ou quartet qui accompagne chanteurs, chanteuses, musiciens accède au statut de section rythmique… Continuer la lecture