Le polar sud coréen, une découverte
D’après les renseignements fournis, le roman policier est un genre peu répandu en Corée du Sud. A lire « Le dernier témoin » de Kim Sôngjong, on se dit que cette littérature, populaire et savante – les références aux grands auteurs sont multiples – est promise à un grand avenir.
Kim Sôngjong serait le créateur du genre dans son pays. On veut bien le croire.
Ce roman, paru en 1979 – et seulement traduit en 2014, par Patrick Maurus grand spécialiste de la Corée du Sud – en fait la preuve.
Une intrigue qui fait la part belle à l’Histoire, cette guerre civile qui court du 25 juin 1950 à 1953, guerre chaude dans les débuts de la guerre froide entre les États-Unis et l’URSS, guerre idéologique et politique. Deux visions du monde s’affrontaient, celle du capitalisme d’un côté et de l’autre celle du socialisme, deux visions passées au tamis des intérêts des États-Unis et de ceux de l’URSS, un tamis qui rendait opaque les volontés de transformations sociales.
La séparation des deux Corées avait été décidée aux accords de Yalta. La guerre provenait de la volonté de changer la donne et d’accroître la zone d’influence américaine. La Chine populaire qui naît en 1949 sous la conduite de Mao, ne pouvait accepter une Corée sous domination américaine à ses frontières. L’URSS de Staline non plus. Continuer la lecture