Crise du travail ou crise du capitalisme ?
Le chômage de masse, son accroissement sans frein, la pauvreté qui en découle pose des questions de fond sur les modalités actuelles du fonctionnement du mode de production capitaliste.1 Les théorisations les plus étranges apparaissent dont la moindre n’est pas celle de la «fin du travail » qui fait florès, tout en déplaçant la problématique. Le problème principal ne serait plus la réalisation du plein emploi, la lutte contre le chômage, mais la définition d’un revenu pour tous, séparé du travail salarié. Cette thèse présente un autre intérêt, pour les tenants du libéralisme, elle fait du travail non-salarié, le travail «indépendant », la forme de travail de l’avenir. Dans le rapport du Plan, « Le travail dans 20 ans »,2 sous la direction de Jean Boissonnat, il était proposé de remplacer le contrat de travail à durée indéterminée – la base du droit du travail – par un contrat d’activité. Les auteurs du rapport ne cachaient pas qu’il faudrait mettre « à plat » tout le droit du travail pour le restructurer de fond en comble. Les libéraux ont applaudi. Dans leur optique le droit du travail représente des « rigidités », empêche l’élargissement de la flexibilité et donc, pour eux – mais ils ne l’ont jamais démontré – les créations d’emploi. Continuer la lecture