JAZZ, Messes basses

Le 36e dessous

Le saxophone baryton est un instrument qui reste méconnu. Pourtant de grands noms s’y attachent. Dans l’ordre d’apparition à l’écran de la vie : Harry Carney le fondateur, Pepper Adams, dit « The Knife », Serge Chaloff capable de tirer de cet instrument apparemment lourd des sons d’une mélancolie telle que les poils se hérissent et beaucoup d’autres. Et Gerry Mulligan ? A part, totalement à part. Entre ses lèvres le baryton se conjugue au féminin. Douceur voilée, violence cachée il ne se livre pas. Mulligan joue Mulligan. Le baryton s’était transformé. Mulligan donne une fausse image de l’instrument. Continuer la lecture

JAZZ, nouveautés en retard

Que vivent les rencontres !

« In Between », entre deux, est la reconnaissance de cd13l’altérité, de la nécessité de l’Autre mais aussi d’autres cultures, d’autres traditions. Stéphane Spira est devenu saxophoniste sur le tard. C’est un choix de vie. Le jazz lui sert de boussole. Une boussole qui peut s’affoler et ne plus savoir où est le Nord. Le perdre n’est pas grave. Ni à Paris, ni à New York, deux Villes-Monde que Spira fréquente assidûment. Ancien compagnon musical de Michel Graillier, un grand pianiste qu’il ne faut pas craindre de réécouter (ses enregistrements, lui nous a quittés brutalement), il mène une carrière des deux côtés de l’Atlantique pour abreuver sa musique d’affluents différents, du blues à la bossa nova en passant par la chanson française. Les rencontres sont vitales pour faire vivre le jazz et bousculer des traditions pour éviter qu’elles ne deviennent des contraintes.
Pour cet album, il s’est entouré de deux jeunes musiciens américains qui en promettent, Steve Woods à la contrebasse et Jonathan Blake à la batterie. Des noms à retenir. Et d’un tromboniste américain vivant à Paris, Glenn Ferris, porteur d’une grande partie de la tradition du jazz, de sa mémoire. Chez Glenn, une mémoire vivante qui n’a rien d’un mausolée mais sait surprendre. Continuer la lecture