Université populaire jazz, 21 décembre 2016

Bonjour,

Une date exceptionnelle due à une erreur de ma part. J’ai cru que les dates des vacances étaient plus tardives… Il faut dire que les dates des sessions ont été fixées en juin.
Peu importe. Je vous convie à un voyage de nouveau dans cette west coast par le biais non plus des images de cette côte ouest, pas plus des polars mais un label créé, en 1952, par Dick (Richard) Bock (1927-1988) et Roy Harte (batteur, 1924-2003, qui a aussi créé Nocturne avec le bassiste Harry Babasin, 1921-1988), PACIFIC JAZZ tel est son nom. Terrific serait quelque fois plus juste (voir l’article sur ce site sur ce label). Roy prêtera les 250 dollars nécessaires pour réaliser la première séance, le premier 78 tours, et un local. L’enregistrement se fera dans l’appartement de l’ingénieur du son Phil Turetsky. Comme pour Blue Note. Les analogies sont multiples dans les histoires respectives de ces labels indépendants.
Gerry Mulligan rencontrera Dick Bock lorsque celui-ci sera chargé de la promotion d’un club, le Haig. Jeru animera tous les lundis soirs. Il y rencontrera Chet Baker et lancera les prolégomènes du pianoless quartet. Il réussira à convaincre Dick Bock de créer Pacific Jazz. Le premier 78 tours – Bernie’s tune sur une face, Lullabye of the leaves sur l’autre) aura un grand succès. Pacific Jazz était lancé. Continuer la lecture

JAZZ, Les aventures de l’Oiseau se poursuivent

Parker 11e (clap de fin 1952)

Intégrale Charlie Parker volume 11A l’écoute de ce coffret, le 11e donc que consacre Frémeaux (et surtout Alain Tercinet), « This Time the Dream’s on Me » aux aventures de Charlie Parker, Bird, deux évidences s’imposent. La première est connue et je ne fais que la rappeler tellement elle pourrait s’oublier, le Bird est la figure du génie de ce 20e siècle. Un génie de grande envergure. Une fois encore – je me répète, je le sais bien – Julio Cortazar, dans « L’homme à l’affût », avait saisi la singularité du créateur et de celui-là en particulier. La deuxième évidence en découle. Elle se trouve aussi chez Cortazar. Le temps avec Parker se distend, s’étend, se transforme, s’accélère. Né à Kansas City en 1920, il s’impose en 1945 sans contestation possible. L’éclosion d’un génie déjà sur de ses possibilités et capacités. Son champ s’élargit. Il s’envole. L’enthousiasme, l’allégresse de la découverte baignent les enregistrements.
En 1952, là où nous amène ce volume, c’est déjà la fin de cette jeunesse. L’art de Parker se stabilise. Devient adulte. Les envolées sont plus maîtrisées. Il s’impose. Personne, à cette époque, n’est capable de le suivre dans les stratosphères où il a pris position. Il a des émules, des suiveurs, des copieurs. Il suscite des réflexions mais aussi la nécessité de définir de nouveaux territoires, lunaires et ensoleillés, là où il ne règne pas. Miles Davis, absent pendant cette année essaiera, à partir de 1954, de fréquenter d’autres contrées. Continuer la lecture