Une annonce prévue pourtant brutale, à 90 ans – un bel âge – B.B. King nous a quittés. Lucille est veuve et une veuve qui doit falloir son pesant de dollars. Cette guitare qu’il avait été recherchée dans l’incendie d’un club du « Chittlin’ circuit » où il (et elle) se produisait, comme « sauvée des eaux », avait été sa fidèle compagne.
Il avait révolutionné le blues après le seconde guerre mondiale dans la foulée de ce blues électrique de Chicago de ces années là. Il s’était inspiré d’abord de T. Bone Walker – référence très perceptible dans ses premiers enregistrements – mais aussi de Charlie Christian, l’inventeur de la guitare électrique qu’il faisait jouer comme un instrument à vent, un météore du jazz et de… Django Reinhardt. une belle trilogie à n’en pas douter.
Reconnaissons que, vers la fin, les « gimmicks » – les trucs – et les tics l’emportaient largement sur sa capacité à renouveler sa musique.
Il me souvient d’un concert à Nîmes dans les années 1970 où il s’était produit avec son orchestre et son « crieur » – mais aussi trompettiste et chef d’orchestre -, un 14 juillet, concert qui avait bien commencé malgré les nuages qui s’amoncelaient. La première partie était dépouillée et répondait aux clichés d’une population peu au fait des évolutions du blues tandis que BB King était venu, comme il se doit avec son orchestre, comme Ray Charles – qui sera applaudi dans ce même lieu un peu plus tard dans le temps. Outrage : il faut hué et parti, ulcéré. Je l’ai revu ensuite bien sur. Mais ce concert m’est resté planté au cœur devant tant d’incompréhensions…
Nicolas BENIES
Ci après l’article que lui consacre Down Beat et l’annonce du festival de Detroit en même temps.
PS Les filles de B.B. prétendent qu’il a été assassiné… Affaire à suivre… (le 29 mai 2015)