Peter Brötzmann, musicien de jazz.

Une bibliothèque qui brûle, une génération quitte la scène.

En 2022, comme souvent, le JazzFest Berlin l’accueillait. Il proposait, une fois encore, de créer de nouveaux ponts entre les cultures, entre les traditions. Aux côtés de son ami, Hamid Drake, batteur et percussionniste, il creusait la liturgie Gnaoua livrée par Majid Bekkas, joueur de Guembre, instrument entre le banjo et la guitare. Il mettait en œuvre un « processus d’improvisation » qui respectait l’esprit de la musique et lui permettait de faire la démonstration de sa capacité à faire siens, tout en n’oubliant pas ses propres racines, des environnements différents. Un hymne à une musique universelle, celle qui donne le bonheur parce qu’elle est capable d’intégrer toutes les dimensions des civilisations existantes, rêvées ou à venir.
Cet album ACT est désormais considéré comme une sorte de testament. Un testament qui montre la vigueur créative du saxophoniste, clarinettiste – et adepte du Tàrogato, clarinette hongroise revue et corrigée. « Catching Ghosts » sonne comme un message venu du futur. C’est nous qui sommes désormais obligés d’aller à la chasse aux fantômes pour retrouver un créateur qui a marqué son temps avec son groupe « Die Like A Dog », mourir comme un chien, en lien avec les « mémoires » de Charles Mingus « Beneath the underdog » que Jacques B. Hess avait rendu en « Moins qu’un chien ». Largement insuffisant… Continuer la lecture