Polar, Promenade dans Paris, 1944

« L’affaire Petiot » revue et corrigée.

Jean-Pierre de Lucovich poursuit son investigation du Paris de la guerre. « Satan habite au 21 » fait clairement référence aux crimes de Marcel Petiot. Le 21 de la rue Lesueur était un petit château aménagé par Petiot pour se débarrasser de ses victimes, attirés là par la perspective d’un voyage vers l’Argentine pour fuir les nazis et la milice. Petiot, un as du déguisement, a longtemps échappé – comme son trésor – à toutes les polices. Il se fera prendre en 1946, victime du péché d’orgueil, et guillotiné malgré une plaidoirie de 6 heures de Maître René Floriot – sa carrière commence -, le 25 mai 1946. Beaucoup de zones d’ombre restent. Le trésor de Petiot, sa fuite, ses identités successives… De quoi broder pour présenter des hypothèses. Qui portent même sur la mort de Petiot… Continuer la lecture

Le coin du polar.

Le polar est un genre en train de tellement se diversifier que, bientôt, il faudra abandonner cete classification. De plus il s’introduit dans toutes les sphères de la littérature à croire qu’il est le seul à être encore un peu soit peut vivant.
Pour cette sélection, trois types de polar donc. Historique et sociologique – un peu artistique – pour faire revivre ce Paris étrange, celui de l’Occupation, littéraire avec Benjamin Black qui recrée la figure de Philip Marlowe en s’inspirant de Chandler pour continuer son œuvre prenant une dimension abstraite faute de définir la chronologie mais ce flou procure de nouvelles sensations et, enfin, pénétrer dans notre monde moderne de plus en plus barbare avec un nouveau personnage, un enquêteur de 27 ans, « Zack » – titre aussi de ce roman écrit à 4 mains dans la Série Noire – capable d’incarner les vices qui rongent nos sociétés comme la suédoise.
Une confrontation étrange. Les méthodes d’investigation sont très différentes. Malgré le contexte de l’Occupation, l’enquête est classique, la barbarie est extérieure pour « Occupe-toi d’Arletty », cependant que Black investit la barbarie intérieure – une nouvelle contrée – et Kallentoft/Lutteman la déstructuration de la société suédoise, une société comme la plupart des autres totalement corrompue.
Peut-être dans ce partage de la barbarie trouve-t-on la cause principale de la victoire du polar. Ce genre s’est fait connaître par l’utilisation de la violence, la description de la société « réelle » pour créer des personnages un pied – quelque fois plus – hors de ce monde. Il faut de la distance pour être un détective privé à la sauce Hammett ou Chandler, avec un code de vie qui ne permet pas de céder aux corrupteurs, une distance nécessaire pour décrire toutes les barbaries. Continuer la lecture