Festivals de jazz, le temps de l’été, un échantillon

La pandémie a bousculé toutes les certitudes, toutes les organisations. Une refondation apparaissait vitale. Pourtant, cette année, apparemment, les festivals font « comme avant ». Les changements sont, au-delà des apparences, présents. Au niveau des financements d’abord. L’inflation rapide et brutale augmente mécaniquement les charges au moment où les subventions à la culture baissent dans le climat de diminution des dépenses publiques de l’État comme de toutes les collectivités territoriales obligeant les organisateurs à trouver de nouvelles recettes, de nouveaux partenaires souvent privés qui réclament des contreparties. Les contraintes environnementales – nécessaires, vitales même – pèsent sur les charges fixes et les artistes exigent des cachets de plus en plus élevés pour faire face à la baisse des royalties due au « streaming ». Pour conserver un public nombreux, le prix des spectacles ne peut pas trop augmenter.
La programmation connaît, elle aussi, des évolutions. Au fil de l’évocation de quelques festivals qui ont retenu l’attention de l’équipe, il sera loisible de le constater. Pour le moment, aucun réflexion d’ensemble ne se manifeste. Elle serait nécessaire pour ne pas subir le poids des évènements.
Justine Triet, palme d’or du festival de Cannes, avait clairement posé la question de « l’exception culturelle », la culture ne pouvait devenir une marchandise faute de perdre son âme. Il fallait la considérer comme un service public, soustrait aux lois du marché. Un débat d’avenir, fondamental pour nos sociétés qui ont tendance à perdre la mémoire. Continuer la lecture