D’une épidémie, l’autre

La peste noire, une épidémie de 13 ans
1348, le Royaume de France est sous la menace de mort de la peste noire. Les morts envahissent les vivants, les cimetières débordent, les fosses communes se multiplient et les populations s’enferment en suspectant les autres de transporter les souches. La ville du Puy subit la déferlante. Les tavernes sont fermées, les difficultés d’approvisionnement affament les habitant.e.s.
13 ans plus tard, l’épidémie a perdu de sa force mais personne n’en est encore assuré. L’Hôpital, tenu par l’Église, ne possède plus ni lits ni personnels nécessaires pour soigner ou même enterrer les morts. Les malades ne mangent pas à leur faim ni le « personnel soignant ». Les sœurs – certaines n’ont pas fait leurs vœux – sont au bord du « burn out » si elles ne sont pas mortes. Certaines sont passées à côté du virus pour des raisons souvent inconnues.
Dans ce contexte chercher le ou la responsable d’un crime semble étrange. Pourtant, le capitaine de la Ville se verra obligé d’ouvrir une enquête qui révélera des secrets tabous de cette société – tabous qui le resteront longtemps – et des malversations à l’origine de la fortune de certains. Des histoires d’amour et de mort.
« Mort noire » est le titre qui s’imposait, sans donner les clés du véritable thème abordé, celui de l’homosexualité. Laetitia Bourgeois, spécialiste de l’histoire médiévale, manie avec dextérité, sans être à l’abri de certains anachronismes, l’alliance du contexte historique et d’une enquête policière pour nous entraîner dans ces modes étranges qui résonnent à nos oreilles en fonction du contexte.
Nicolas Béniès
« Mort noire. 1348, la peste innocente-t-elle les meurtriers ? », Lætitia Bourgeois, 10/18