Samara Joy, un nom prédestiné ?
Samara Joy, 21 ans au moment des faits, octobre 2020, a gagné la compétition de chant qui porte le nom de la plus grande des grandes vocalistes de jazz, Sarah Vaughan International Jazz Vocal. La victoire s’est traduite par l’enregistrement de ce premier album qui porte, en toute modestie, son nom, « Samara Joy », une joie sans contestation possible.
Samara prétend avoir découvert Sarah Vaughan tardivement en étant totalement troublé par l’interprétation d’icelle sur « Lover Man », qu’elle reprend sur cet album en lui donnant une sorte de naïveté que ce thème avait perdu. Sur cette lancée, elle a construit un album tout en mémoires non seulement de Sarah mais aussi de Billie ou de Nat « King » Cole. Mémoires qu’elle triture de sa voix d’une limpidité qui sonne étrangement en redonnant à ces « standards » une jeunesse, une promesse toujours réalisée.
Le trio qui lui donne la réplique – accompagnement ne convient pas -, celui de Pasquale Grasso, guitariste avec Ari Roland, contrebassiste très sollicité et Kenny Washington, un des grands batteurs d’aujourd’hui, sert d’écrin à la voix qui sait prendre des risques comme ce duo, avec la guitare, qui devait clore le disque sur « But Beautiful » si l’on en croit la pochette. Un 13e thème surgit, « Sophisticated Lady », composition de Duke Ellington, pour évoquer d’autres souvenirs, pour orienter vers d’autres routes.
Un album « carte de visite » certes mais aussi rempli de toutes les promesses d’une chanteuse à découvrir absolument.
N.B.
« Samara Joy », Whirlwind Recordings