Festival, le retour. Un ARABOFOLIES d’exeption

déconfiné et comme neuf

Le festival créé par l’Institut du Monde Arabe (IMA)

Newel Ben Kraiem photo de Victor Delfim

plusieurs fois reporté, comme la plupart des festivals, a pris un nom prédestiné OBSTINE-E-S et il en fallait de l’obstination pour le faire renaître. Il s’étendra tout le mois de juin. Il fallait bien le rendre exceptionnel pour affirmer la volonté de faire connaître les musiques et les cultures arabes en insistant sur la place des femmes, comme toujours laissées pour compte au détriment de la connaissance de nos mémoires. Les sources culturelles sont multiples et, dans ce 21e siècle étrange, flou, reconnaître l’Autre est une nécessité vitale pour se construire.Les « divas » du monde arabe est un des thèmes de ces « Obstinées » qu’il faut découvrir. Oum Kalthoum est sans doute la plus connue en France. La diva égyptienne a bénéficié d’une reconnaissance lié, peut-être, à l’aura de Nasser et des régimes pensés comme progressistes dans la fureur de la décolonisation et des guerres coloniales. Elle n’est pas la seule. Asmahan et Fairouz bénéficient d’une notoriété sensible. Il faudra découvrir les autres et vibrer aux voix nouvelles qui, à la fois, leur rendent hommage et affirment leur propre identité.

Djazia Satour photographiée par Yannick Siegel

Ces musiques sont des musiques vivantes, inscrites dans leur temps, ouvertes aux courants musicaux actuels, le rap, le slam ont aussi toute leur place. Pour, obstinément, rester en phase avec la jeunesse, pour aussi bousculer la tradition pour la transmettre. Le jazz est, comme souvent, le point de rencontre du travail de mémoire. Le jazz lui-même fortement influencé par les musiques arabes.
Découvrir ces cultures, assister aux tables rondes sur le féminisme, sur les résistances diverses qui font le propre des luttes – qui sont aussi les nôtres – contre les dictatures, pour la reconnaissance des droits, contre les guerres et pour l’alliance des musiques qui sont autant de volonté de créer en commun.
Comme d’habitude, théâtre – celui de Lorca en l’occurrence, comme un écho aux problèmes de l’Espagne et du Maroc -, des films, des rencontres littéraires et un Forum : Exister ! Être LGBTQ+ dans le monde arabe ou comment affirmer son identité comme un écho à la musique qui permet d’affirmer la créativité de l’individu dans un souffle collectif.
Ne ratez pas cette édition qui fera de la fête de la musique un grand moment de fraternité enveloppé par la rencontre des corps bousculée par ces musiques populaires.
Nicolas Béniès

Du 5 au 30 juin 2021 Arabofolies – OBSTINE-E-S Le festival musical, des arts et des idées de l’Institut du monde arabe, tout le programme sur www.imarabe.org