Un duo démultiplié.
La pochette annonce sans trop de détails : Cécile N’Debi/Laurent Cohen pour un jeu d’enfants, « Children’s Game », qui n’est pas facile parce qu’il suppose un état d’esprit neuf, vide de références qui se construisent en un processus continu. Ce jeu est construit de compositions dues à la plume de Laurent Cohen, guitariste et un peu chanteur, habitées par la voix de la chanteuse qui sait même franchir ses propres limites pour exprimer les émotions communes. Deux exceptions au monopole de Laurent Cohen dont la reprise d’un poème de Jack Kerouac, « In Vain », mélancolique à souhait, qui sert de fin.
Une musique de notre présent sachant mélanger toutes les musiques noires, du jazz jusqu’aux musiques africaines en passant par le Brésil mais aussi la pop pour séduire notre oreille sans trop céder à la marchandise en laissant la place aux rêves. Le mélange peut devenir électrique ou se servir d’éléments provenant même du free jazz, digérés pour les intégrer dans un ensemble qui se laisse écouter pour danser. Ils ne sont pas seuls pour réaliser ces voyages. Des ensembles restés anonymes leur servent de background pour propulser hors des moules voix et guitares.
Sur scène, Tony Rabeson, batteur, Damien d’Argenterie à l’orgue, Charly Sy aux platines donneront vraisemblablement une coloration différente au duo.
Une musique qui devrait devenir populaire tellement elle est réalisée avec ce qu’il faut d’ingéniosité et de naïveté pour s’imposer. Qu’attendent les programmateurs pour la diffuser ? La connaître, l’entendre c’est l’adopter.
Nicolas Béniès.
« Children’s Game », Cécile N’Debi/Laurent Cohen, Ragtime Production, contact : l.c.s@noos.fr