Lyon, 1920.
Odile Bouhier s’est lancée dans l’écriture d’une série. Le premier – dont nous avons parlé – « Le sang des bistanclaques » présentait à la fois les personnages récurrents, Kolvair, commissaire amputé d’une jambe, la guerre est passée par-là, Salacan, professeur qui jettent les bases d’une police scientifique et les conditions de travail de ces salariées des usines textiles.
Dans ce deuxième opus au titre énigmatique, « De mal à personne », les enquêteurs doivent élucider le meurtre d’un magnat de l’industrie tué à l’arme blanche dans l’arrière cour de la cuisine d’un hôtel. Il était connu pour ses viols répétés de ses employées et d’autres.
Un enfant a été vu dans cette cour. De qui est cet enfant ? Pourquoi le reconnaît-on sans le reconnaître ?
L’enquête permettra de suivre les avancées d’une investigation qui utilise des méthodes scientifiques alors que les vieilles habitudes, celles des Brigades du Tigre, subsistent, de passer par une histoire d’amour et d’arriver à la dénonciation à la fois de la peine de mort et des bagnes pour enfants.
L’auteure sait tenir notre attention éveillée. La solution est évidente au bout de quelques pages mais elle n’est pas l’essentiel. L’essentiel c’est la description de ce milieu de grands industriels qui se croient l’oint du Seigneur. De ce point de vue, le monde a-t-il vraiment changé ?
On attend la suite. De telles histoires ne font « de mal à personne » ? Voire !
Nicolas Béniès.
« De mal à personne », Odile Bouhier, Grands détectives, 10/18.