Les festivals s’essaient à vivre. Le variant actuel devrait, de nouveau, provoquer des règles quelques fois mortelles pour des manifestations en reconquête d’un public. Les clubs de jazz parisiens, le Sunset, le Sunside, envisagent des initiatives mais pour l’instant c’est plutôt l’attente. Il nous faut donc puiser dans d’autres ressources, (re)découvrir notre passé à l’occasion des anniversaires par exemple.

Brassens, 100e
Brassens fait l’objet de toutes les attentions. Il était temps. Les jeunes générations étaient en passe de l’oublier, se laissant reposer « dans la fosse commune du temps ». La collection « Arts » (Gallimard) réédite un ouvrage de 2011, « Le libertaire de la chanson » empathique et illustré pour introduire sur le coffret « Intégrale Georges Brassens, 1952-1962 », reprenant ses premiers 25cm édités par Philips. Le premier avait comme sous-titre « Chansons politiques… et souvent gaillardes », pour « Le gorille » ou « Le fossoyeur ». Que dirait-on aujourd’hui ? Un plaisir de retrouver cet homme bourru qui avait failli tourner délinquant et avait un amour particulier pour François Villon…comme pour le jazz !

Contemporaine pour l’éternité
Eunice Kathleen Waymon, Nina Simone, nom qu’elle s’était choisi, se destinait à une carrière de concertiste classique, sa couleur de peau l’obligera, dans cette Amérique ségrégationniste, à s’orienter vers le blues et le jazz. Diva à nulle autre semblable, elle a su, par sa voix et son jeu de piano, apporter des vents nouveaux à la musique. Militante, son chant revendicatif et féministe laisse une empreinte profonde. Un coffret de 4 CD, « Nina’s Blues, 1959-1962 », permet de l’entendre en public à Town Hall et à Newport comme dans un club de New York, le Village Gate, lieux qui façonnent des atmosphères différentes. Les albums Colpix de cette époque sont agrémentés des enregistrements de 45 tours et autres sources.
Nicolas Béniès
« Intégrale Georges Brassens et ses interprètes, 1952-1962 » coffret de 6 CD, « Nina Simone, Nina’s blues, 1959-1962 », coffret de 4 CD, livrets de Olivier Julien, Frémeaux et associés.