Peinture et musique.Quel rapport entre Picasso – plus exactement quelques-unes de ses œuvres – et un trio qui s’appelle « Unitrio », une redondance pour affirmer le primat du collectif sur l’individuel tout en permettant aux individus – Damien Argentieri à l’orgue, Frédéric Borey au saxophone ténor et Alain Tissot à la batterie – de s’exprimer à la fois comme soliste et comme compositeur.
Trois lectures musicales de « Buste de femme » – 1943 – et de « Femmes d’Alger d’après Delacroix » – 1955 -, une de « La nouvelle ronde de la jeunesse » – 1961 -, de « L’Acrobate » – 1930 – et de « Massacre en Corée » – 1951 – permettent des dessins différents des émotions et du trio et de chacun des musiciens. Les dates expliquent, peut-être, certains références pour un aller-retour de la mémoire du jazz et de la musique d’une manière générale pour faire de Picasso un révélateur – au sens photographique – de toutes les influences, de tous les emmêlements du temps et d’un espace spécifique pour se lancer dans les folles aventures d’un présent dominé par l’incertitude.
Comme la peinture de Picasso – le titre aussi d’une composition de Coleman Hawkins sur les harmonies de « Body and Soul », Corps et Âme -, la musique se réclame de ses racines, pour créer, à partir de la tradition, des sensations originales.
« Picasso » – le titre s’imposait – pose des relations bizarres entre le jazz et la peinture, deux arts qui ont plus à voir qu’on a bien voulu le dire.
Nicolas Béniès.
« Picasso », Unitrio, Fresh Sound/New Talent