Iconographie pour illustrer mon livre à paraître en octobre « Le souffle de la révolte », C&F éditions, qui ne la reprendra peut-être pas…
Deux affiches, l’une de Fats Waller, l’autre de Lucky Millinder chef d’un orchestre qui aura son heure de gloire. Il avait osé engager Dizzy Gillespie. Ilsera connu aussi grâce à sa chanteuse/guitariste Sister Rosetta Tharpe avant qu’elle ne se tourne vers le gospel…
L’affiche de Fats est la présentation d’un de ses disques pour RCA Victor, avec son orchestre. Fats, il ne faut pas l’oublier, a conduit aussi un grand orchestre. la mode des Big Bands ne connaît pas de frontière. C’est vrai qu’il a plutôt enregistrer dans les années 1934 et suivantes avec son « rhythm », un quintet à la remarquable permanence, « Slick » Jones à la batterie, Gene « Honeybar » Sedric, sax, cl, Herman Autrey à la trompette.
Pour « Lucky » – chanceux – Millinder, c’est l’annonce d’un concert à l’Apollo theater, haut lieux de rencontres avec le public noir de Harlem. L’Apollo existe toujours mais il a perdu son statut. Suivant la légende, c’est là que Ella, Sassy ont fait, comme beaucoup d’autres, leur premier pas.
Quelques photos de musiciens tirés de l’iconographie du « Who’s Who of jazz » de John Chilton, un livre essentiel pour la connaissance des premiers et premières musicien-ne-s de jazz (ou de ragtime). John Chilton, un musicien britannique de jazz, a été rechercher les infos sur tous ces oublié-e-s et même les connu-e-s pour dessiner, à travers l’ordre alphabétique, une cartographie du jazz à partir des musicien-ne-s nées avant 1920. Un travail de bénédictin qui sert à la connaissance du patrimoine.
A gauche, Count Basie. (Pour des raisons non connues de moi pour avoir la photo en entier il faut cliquer dessus). A droite, le trompettiste Emmett Berry
Le chef d’orchestre Charlie Barnet à gauche, tombé dans le jazz et mort Alzheimer. Saxophoniste, ici au soprano, il a fait un succès avec « Cherokee ». Un marginal : il venait d’une classe sociale aisée.
A sa droite, Louis Bacon, trompettiste chez Chick Webb et Ellington. Terminera comme conducteur d’ambulance dans les années 60.
A ses côtés Johnny Russell, violoniste – des études commencées à 9 ans – saxophoniste et clarinettiste. Il remplace « Chu » Berry chez Benny Carter – « Chu » est parti chez Cab Calloway – en 1934 vraisemblablement. Rejoint Willie Bryant, joue à Paris en juin 1937…
A droite, le trompettiste « Shorty » – à cause de sa taille – et le « Blues Shouter » – crieur de bleus – Jimmy Rushing surnommé « Five by five » – devinez pourquoi en regardant la photo. « Shorty » semble grand ici… Boris Vian, sans doute de mauvaise humeur, avait fait une chronique dans laquelle il disait préférer « Shorty » à Chet Baker. On ne comprend pas très bien pourquoi il faudrait choisir…
Quelques photos de Louis Armstrong extraites aussi du « Who’s Who », à gauche en 1929, à droite – il faut cliquer dessus pour la voir en entier – en 1937, élégant ce jeune homme….
la photo la plus intéressante pour ce qui concerne mon propos, c’est celle de droite. En 1934, Louis est à Zürich et c’est avec cet orchestre qu’il s’est produit à Paris en cette année 1934. Un show étonnant même si l’orchestre n’est pas l’orchestre régulier de Louis.
Une suite avec l’orchestre du Duke en 1937 avec un gros plan sur Harry Carney, l’inventeur du baryton. Laq plupart des grandes innovation en ce qui concerne l’ensemble des instruments à commencer par la batterie se passe dans l’orchestre de Fletcher Henderson qui a la bonne idée d’engager Louis Armstrong en 1924. Pour le saxophone baryton comme la contrebasse, il faut aller chez Ellington.
Les images qui suivent sont extraites d’un numéro spécial de Jazz Hot, « Hot Poster, Le jazz en France, des années vingt à nos jours » de juin 1988. Ci-contre Joséphine Baker, en dessous l’orchestre de Lud Gluskin en 1930, un orchestre renommé mélangeant musiciens français et belges aux américains. Un morceau de la photo de Noble Sissle – venu en France avec l’orchestre de James Europe mais aussi parolier et auteur de comédies musicales. Il embauchera Sidney Bechet en 1930-31.
On voit mieux Noble Sissle et en haut l’orchestre de Ray Ventura vraisemblablement du côté de 1935. Les modèles ne sont pas loin. Paul Whiteman, Jack Hylton – qui avait voulu engager Django juste avant l’incendie de sa roulotte raconte la légende ou pas – qui avaient influencé le son de l’orchestre de Ray Ventura. Curieusement Ventura et ses collégiens donneront leur première représentation au moment ou les deux orchestres précités périclitent. En 1931.
Une photo publicitaire de Louis lors de sa première venue en France en 1934 et de l’autre côté l’orchestre de Michel Warlop – à droite du pianiste. (comme d’hab, il faut cliquer sur la photo). La bio de Warlop se trouve dans « Le souffle de la liberté ».
Philippe Brun, trompettiste ,d’abord influencé par Bix Beiderbecke – pour souligner l’importance de l’orchestre de Paul Whiteman – puis par Louis Armstrong. A accompagné, en 1937, avec Joseph Reinhardt – Pierre Reverdy pour la lecture d’un de ses poèmes « Fonds secrets » pour « Swing » bien évidemment, sous l’égide de Hughes Panassié qui avait préparé la session.
Sur le côté Stéphane Grappelli…
La couverture du livre de Donald Marquis consacré à Buddy Bolden est la seule photo conservée prise en 1894 ou 1895. C’est tout ce qu’on connaît de Bolden. Marquis propose dans ce livre une démarche historique pour rendre compte du contexte de la Nouvelle Orléans et la place de Buddy Bolden.
Nicolas Béniès. (à suivre)