Autour du monde.
Patrice Caratini, contrebassiste, chef d’orchestre, compositeur a décidé de rompre son quotidien pour s’orienter vers la chanson, de celle qui borde nos mémoires mais aussi transporte dans d’autres pays d’un globe qui n’est plus ce qu’il était.
La vocaliste qui prête sa voix à ce voyage, Hildegarde – un prénom emprunté à une chanson de Boris Vian, « Je suis snob » en l’occurrence – Wanzlawe sait prendre tous les accents pour nous transporter ailleurs. Une manière de promouvoir la fraternité entre les populations. La chanson est un excellent vecteur. Chanter ensemble est le début d’une compréhension mutuelle.
Il fallait bien un troisième larron pour donner un piment supplémentaire. C’est ici un saxophone alto – qui se fait parfois baryton pour rythmer les chansons -, Rémi Sciuto. A lui le mauvais rôle dans le dialogue quasi permanent basse/voix. Il faut qu’il apporte un complément sans empiéter sur les deux autres qui vivent une belle histoire. Il ne s’en sort pas toujours à son avantage. Parfois il se fait indispensable comme dans « L’herbe verte » (de Gainsbourg si vous l’aviez oublié) et d’autres fois, redondant. Il faut dire que la place lui manque. L’oxygène ne se partage pas facilement.
Ces « Short Songs » – l’anglais est inévitable et il est inutile de le regretter – font la part belle à la chanson française de Sully Prudhomme et Gabriel Fauré à… Francis Lopez (oh !) en passant par Gainsbourg, une comptine, Prévert et Kosma, André Minvielle… Peut-être aurait-il fallu oublier les Beattles un peu trop dans la mode ces temps-ci. Pour le reste, on peut s’attarder sur Jobim ou sur « La valse à gamme » des Caratini ou d’autres suivant votre humeur. Evitez d’écouter le CD en entier pour éviter l’ennui. Chaque chanson a sa propre vie, son propre imaginaire qu’il faut savoir mélanger avec d’autres mais point trop n’en faut. Il faut donc construire son,propre concert, sa propre écoute.
Nicolas Béniès.
« Short Songs », Caratini/Wanzlawe/Sciuto, CaraMusic/L’autre distribution
Chaque jeudi à 19h, ils seront à L’Instinct Théâtre, 18 rue de Beaujolais, Paris 1er